Family discovery [ft Thomas Proctor Jr]

Family Discovery

ft. Thomas Proctor Jr

Petit à petit, certains noms étaient rayés du cahier. James tentait de faire au mieux. Il avait toujours en tête ce que lui avait dit Sam. Qu'il ne devait pas s'excuser pour tenter de se sentir mieux face à toute sa culpabilité. Lui-même savait que celle-ci ne s'enfuira pas du jour au lendemain. Non, il se disait que Sam avait raison. Qu'il pouvait aller voir chacune des personnes et proposer son aide d'une manière ou d'une autre. Si James savait très bien qu'il pouvait faire ça. Il savait aussi que, de manière générale, la personne qu'il venait voir était rarement enclin à lui faire faire quoi que ce soit. Et il comprenait. Après tout, qui aimerait se faire aider par l'assassin de son proche ? Non. Personne. Si lui-même était dans ce cas de figure, il préférerait que l'individu en question ne reste à vivre avec sa culpabilité. Alors pourquoi les autres agiraient différemment ?

Pourtant, il voulait quand même continuer dans cette quête. Continuer à agir comme il le fallait. Du moins, comme il pensait qu'il faille agir. Au fond, Bucky était encore à se demander s'il ne devait pas finalement finir ses jours dans une prison fédérale. Non, il ne fallait pas penser de cette manière. Être trop négatif risquait de le laisser cloitré chez lui durant des jours. Bucky soupira, debout en bas du bâtiment de la Proctor Corp, entreprise pharmaceutique dont il avait bien sûr déjà entendu parler. Il fallait être idiot pour ne pas connaître l'entreprise. Pourquoi avait-il d'ailleurs décidé d'aller sur le lieu de travail au lieu du domicile privé ? Déjà parce qu'il ne voulait pas qu'on prenne son geste du côté négatif. James s'était servi de technologie peu légal pour déjà obtenir l'adresse de l'emploi où il travaillait, avoir en plus son domicile n'était probablement pas la meilleure des choses à avouer à quelqu'un.

L'homme que Bucky cherchait aujourd'hui était Ryan. Une des nombreuses personnes dont la famille avait été impacté par les agissements du Soldat de l'Hiver. Il était encore difficile pour Bucky de se défaire de tout ça. Simplement parce que, même s'il n'était pas conscient, même s'il avait l'obligation d'agir, ça restait son corps, ses agissements. Il se souvient pourtant du nombre de fois où Steve lui avait répété que ce n'était pas lui. Allez expliquer ça à toutes les personnes impactées. Il n'était pas tard mais Bucky ne savait pas réellement quels étaient les horaires de l'homme en question.
James passa la double porte et marcha finalement dans le hall. Il est vrai que le bâtiment était grand. Trouver l'homme en question allait s'avérer complexe s'il ne passait pas par l'accueil. Accueil vide d'ailleurs..

- Merde...

Dit-il simplement. Debout devant l'accueil, il regarda à droite puis à gauche, personne. Bucky ne voulait pas non plus entrer comme dans un moulin. Mais il ne voulait pas non plus rentrer les mains vides. Décidant finalement de marcher jusqu'au mur d'information. Dans quel niveau travaillait-il ? Il n'avait pas pensé à regarder et se sentait affreusement stupide. Lorsqu'un mouvement dans sa périphérie se fait voir, James tourna la tête vers un homme. La trentaine passé et dont le visage lui était vaguement familier. Probablement parce qu'il avait du le voir à un moment. Il décida de ne pas y prêter tant attention que ça.

- Bonjour. Je m'excuse, je cherche Ryan McRae.

James préférait ne pas déranger plus que ça. Il glissa ses mains dans les poches de sa veste. Depuis quelques semaines et plusieurs discussions avec Sam, il ne cachait plus son bras gauche. Simplement parce qu'il voulait cesser de se cacher. Il fallait avancer et il le ferait comme il faut.

- Excusez-moi, je suis Bucky Barnes. Je pensais pouvoir lui parler avant qu'il ne parte. Je suppose que je l'ai loupé.

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TW: addictions, dépression, langage

Junior quitta l’ascenseur, trop accaparé par sa conversation téléphonique pour s’inquiéter de son entourage, aussi ne remarqua-t-il pas immédiatement la silhouette se tenant près du comptoir d’accueil. Et c’était sans parler du fait que cette journée lui semblait d’ores et déjà sans fin. En effet, il avait passé la quasi-totalité de cette dernière à s’entretenir avec le Conseil Mondial de Rapatriement, dont l’image ne cessait de s’effriter depuis le début de leurs affrontements avec les flag smashers. Et si Junior pouvait comprendre l’opinion publique partagée concernant les déportements, cela ne changeait strictement rien au fait qu’il ne tolérerait pas que son entreprise soit mêlé à un scandale. Pas maintenant. Pas alors que son paternel attendait impatiemment que son héritier commis le moindre faux pas pour l'évincer et retrouver son siège à la tête de Proctor Corp. Junior avait beaucoup trop donné de sa personne au cours des six dernières années pour abandonner au premier obstacle.

Sa capacité à dissimuler ses secrets en dépendait: personne ne questionnait le CEO d’une entreprise de pharmaceutique lorsqu’il demandait à ses employés de le fournir - un peu trop fréquemment - en antidépresseurs - et parfois, d’autres drogues, personne ne l’interrogeait sur les boîte aux labels falsifiés dans lesquels il récupérait les pilules. Or sans ses médicaments qui lui permettaient de garder un esprit suffisamment vif pour avancer vers l’avant, vers le futur, il savait que son autre addiction l’emporterait.

L’alcool qu’il consommait religieusement, tel un traitement destructeur, contre sa dépression. Junior était passé maître dans l’art de dissimuler le nombre de verres qu’il buvait dans une journée - des shots, vraiment - ne collectionnant pas les bouteilles - vides ou pleines - dans des lieux où elles n’avaient pas lieu d’être. Il était extrêmement méthodique et buvait rarement en présence d’autres personnes, sans pour autant refuser de prendre un verre lorsque la situation s’y prêtait. Il avait conscience de suivre une ligne dangereuse mais, la sensation de contrôle - fictive - qu’il pensait avoir sur sa vie était - lui semblait-il - tout ce qu’il lui restait.

Par ailleurs, sa première pensée lorsqu’il aperçut finalement le visiteur qui l’avait interpelé, fut qu’il allait avoir besoin de plus d’un verre pour digérer cette rencontre surprise. Junior n’eut aucun mal à reconnaître l’homme face à lui. Il avait grandi avec les histoires de sa grand-mère paternelle, Rebecca Proctor, née Barnes, concernant son frère - le célèbre meilleur ami de Captain America - et la demeure de cette dernière arborait plus d’une photographie et autres portraits du ‘défunt héros’.

“You have to be fucking kidding me,” articula Junior. Et évidement, son autre interlocuteur, celui avec lequel il était en ligne via son oreillette quasi invisible, interrompit son monologue pour s’enquérir du sens de ses mots: “No, not you, Ellis. Just - Just deal with it, alright.”

Il coupa la communication dans le but de focaliser toute son attention sur le fantôme qui l’avait abordé, un reniflement sarcastique lui échappant, bien que son expression n’arbora aucune trace d’humour lorsqu’il reprit la paroles un instant plus tard:

“Wh - how long has it been? A year since they announced you’ve been pardoned? And what now, you show up to speak to one of my chemists? What is this? Some kind of Avengers bullshit? Go fuck yourself, Barnes.”

Sur quoi, Junior fit volte-face avec la ferme intention de quitter le bâtiment et de ne jamais reposer les yeux sur son grand-oncle.

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ft. Thomas Proctor Jr

James n'avait pas remarqué tout de suite que celui-ci était au téléphone. Aussi, il grimaça pour lui même, persuadé en plus de déranger la mauvaise personne. D'ailleurs, à peine l'homme ouvrit la bouche que James se dit qu'il avait du se lever du pied gauche. D'autant plus qu'il semblait plus qu'en colère. James fronça les sourcils. Il n'avait jamais eu à faire à lui, encore moins à un Proctor de sa vie. Alors pourquoi lui en vouloir autant ? L'ancien Soldat de l'Hiver ne comprenait rien à une telle altercation. Toutefois, il refusa de le laisser partir comme ça.

- Wait ! You can't throw that in my face and hope to walk away like this!

En revanche, il se sentait presque insulté par la remarque sur le scientifique. Est-ce qu'il avait l'air si suspect que ça ? D'une certaine manière, bien que James ait été pardonné, il pouvait comprendre que beaucoup de personne n'était pas d'accord pour un tel pardon. Quand aux Avengers, il n'en était même pas un.

- We start from the beginning. First of all, what is your problem with me ? Second of all, I want to speak to Ryan for a private matter that have nothing to do with you. Third of all, I am not an Avengers.

Et ça, n'importe qui le sait. L'équipe des Avengers, de toute façon, est quasiment décimé. D'une certaine manière et si Bucky avait bien compris, c'était de l'initiative de Tony Stark. Tony n'étant plus là et Steve, qui aurait été normalement le successeur normale de l'équipe des Avengers selon lui n'étant plus là non plus. Sans oublier Natasha, autant dire que James se disait ne pas avoir sa place du tout dans un tel groupe.

- Look, if I've done something to you or a family member, you have the right to hate me but at least let me figure it out and find a way to solve my mistakes.

Si Bucky avait été plus que braqué à la réaction de l'homme, il préféra baisser le ton un minimum. Il ne voulait pas se disputer avec qui que ce soit, encore moins remuer trop de chose chez une personne. James avait beau réfléchir, il ne comprenait pas ce qu'il avait pu faire à celui-ci. Avait-il encore des soucis de mémoire ? Il était persuadé que non. Il se souvenait de chaque nom, chaque visage des personnes qu'il avait du abattre. De ce fait, il y avait peu de chance. Toutefois, un ami voir même un petit ami pouvait très bien être possible.

- So, I know your name. I know who you are from the television but what did I do to you or anyone you know ?

James espérait avoir des réponses et ne pas se retrouver devant une porte fermé. Est-ce que l'homme allait lui répondre ou s'en aller comme ça ? Il ne pouvait pas le suivre sur douze rues de toute façon. Si vraiment il refusait de lui parler, il n'allait pas l'obliger. James réfléchissait, tentait de comprendre où il avait pu faire une bêtise. D'une certaine manière, comme Sam lui avait dit, il ne pouvait pas obliger les gens à lui pardonner ses actes. Lui-même ne lui pardonnerait pas ses actes.

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Junior avait définitivement perdu l’habitude de recevoir des ‘ordres’ et les paroles suivantes de Bucky lui arrachèrent un haussement de sourcils peu impressionné alors qu’il faisait volte-face pour à nouveau accrocher le regard de l’autre homme. Par ailleurs, le CEO était prêt à faire remarquer à ce dernier qu’il se trouvait présentement sur sa propriété et qu’il était en position de le faire escorter à l’extérieur, voir de le bannir purement et simplement de tout les locaux de Proctor Corp, néanmoins celui-ci poursuivit sur sa lancée. Il mentionna à nouveau le nom de Ryan, qui très honnêtement n’était pas le genre de type que Junior aurait imaginé entretenir la moindre relation avec une personne telle que le Winter Soldier. Il réfuta son alliance avec les Avengers, ce qui arracha un roulement d’yeux vaguement exaspéré à son cadet, qui en savait juste assez pour mettre la majorité des ‘héros’ dans le même panier. Cependant, ce qui retint finalement l’attention de Junior furent ses mots suivants:

“You are joking, right?” lâcha Junior, presque malgré lui.

Était-ce possible que Barnes ne sache pas à qui il s’adressait réellement? L’idée était risible. L’homme avait été un espion pendant des décennies, avait travaillé avec les agences d’intelligence les plus pointues que la planète Terre ait jamais connu mais, à aucun moment il n’aurait eu la curiosité, l’envie ou simplement l’occasion d’apprendre que la lignée des Barnes avait perduré suite à sa disparition, grâce à sa soeur et sous le nom des Proctor? Que l’homme qui se tenait devant lui, n’était autre que son petit-neveu? Le petit-fils de sa soeur cadette? L’avait-on volontairement gardé dans l’obscurité? La notion de famille ne représentait-elle rien à ses yeux? Ou était-il tout simplement stupide?

“I mean I don’t know,” reprit Junior, non sans sarcasme. “Aside from the fact my whole fucking life is fucked up because we happen to share 1/4 of freaking DNA?” Il haussa ses épaules, une fausse moue nonchalante étirant ses traits, alors qu’il ajoutait : “You are kinda making me late to dinner with my husband right now.”

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ft. Thomas Proctor Jr

Plus Bucky posait de question, plus il se rendait compte que son interlocuteur n'était pas prêt de lui donner tant d'information que ça. Il avait l'impression d'être prit pou un idiot. S'il plaisantait ? Bien sûr que non. Jamais James n'irait plaisanter sur ce genre de chose. Simplement parce que ce n'était pas sujet à plaisanterie.

-Do I sound like I'm joking? I am not amused by the suffering I cause in others.

Même si visiblement, l'homme en face de lui semblait penser le contraire. Plus les secondes défilaient, moins James se sentait bien face à une telle situation. Il ne savait jamais comment agir. Jamais s'il devait s'excuser, demander ce qu'il pouvait faire pour rendre la chose moins complexe. Le sarcasme de son interlocuteur commençait d'ailleurs à lui taper sur le système nerveux. Mais lorsqu'enfin il eut la réponse à sa question, James ne put que froncer les sourcils, visiblement confus de l'information. Un quart de son ADN. Ses yeux s'écarquillèrent et il eut un mouvement de recul. Pourquoi n'avait-il pas tenter de retrouver sa famille ? Simplement parce qu'il pensait qu'il n'en avait pas. Au delà de ça, il ne voulait pas imposer sa propre personne, son propre passif à qui que ce soit, quand bien même les personnes l'ont connu des années auparavant.

- I don't understand...

Si James comprenait. Au fond, il comprenait maintenant mieux l'animosité de son interlocuteur. Il ne pouvait être que relié à sa soeur. Soeur qu'il n'avait plus revu depuis... des années. James avait passé tellement de temps à courir que s'arrêter pour faire le point était le plus complexe pour lui.

- As surprising as it was, I had no idea I still had family alive.

Si James n'avait pas un passé aussi tumultueux, il aurait pu contrecarré le fait que Thomas ne lui met sur le dos toute une vie complexe. Maintenant, il ne pouvait que comprendre et inconsciemment, c'était peut-être aussi pour ça qu'il n'avait pas chercher à savoir s'il avait de la famille ici.

- I'm sorry I impacted your life in the worst possible way.

James savait que, d'une certaine manière, être apparenté à l'ancien Soldat de l'hiver n'était pas une bonne chose. Mais il ne s'imaginait pas une telle violence. La vie, en extérieur, du jeune homme semblait plutôt correcte. Il ne semblait pas être n'importe qui. James fit un rapide calcul dans son esprit. Il ajouta simplement.

- You are Rebecca's grandson ? I am sorry. I didn't mean to impact your life that much...

James, dont la culpabilité était déjà présente sur bien des plans, ne put que se sentir un peu plus mal face à de telles révélations. Il avait pourtant tellement de question à présent. Mais il ne pouvait pas imposer quoi que ce soit. Toutefois, maintenant qu'il avait un nom, il n'attendrait pas pour pouvoir en apprendre un peu plus. James poussa finalement un soupire avant de hocher la tête.

- I see. I'm sorry. I ... I shouldn't be holding you back like this. I'm ... just surprised. And ... curious. But ... Go. I don't want to hold you back.

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Les sourcils de Junior menaçaient sérieusement de fusionner avec la naissance de ses cheveux, ce dernier n’étant pas impressionné par les mots qui quittaient les lèvres de son interlocuteur, pas plus que par son attitude. Junior l’observa avoir un mouvement de recul face à ce qui, apparemment, était une révélation et une surprise pour Barnes. Chose que Junior ne comprenait toujours pas, lui qui malgré le comportement des siens - souvent cupides - ou encore les mensonges de son époux, ne pouvait se résoudre à couper les ponts entre eux… Il ne comprenait pas que la première action de Barnes n’ait pas été de partir à la recherche de sa soeur, lui qui aurait tout donné pour savoir ce qu’il était advenu de la sienne depuis sa disparition en 2014.

Junior laissa échapper un simple ‘huph’, secouant la tête et tournant les talons face à l’acceptation de Barnes. Il ne pouvait comprendre la décision de l’autre homme ou il ne voulait pas s’appesantir trop longtemps sur le pourquoi du comment. Dans tous les cas, l’homme qui l’avait abordé n’avait que peu de choses en commun avec l’homme que sa grand-mère leur décrivait lorsqu’elle partageait ses souvenirs avec sa descendance. Et il s’agissait là, très probablement, de l’une des principales raisons qui poussèrent Junior à s’arrêter avec une main sur la poignée de la porte vitrée qui menait sur l’extérieur. Il soupira lourdement, fermant brièvement les yeux, alors qu’il prenait sa décision.

“Why do I always do this to myself?” marmonna-t-il dans sa barbe, avant d’ajouter de façon plus intelligible: “Were you always like this?”

Il lâcha la poignée et se retourna pour faire à nouveau face à l’autre homme, visiblement toujours aussi exaspéré par la situation mais, non moins présent, il poursuivit:

“Because you don't sound like the Bucky Barnes, Becca told us about. And believe me when I say we heard a lot about the guy. We grew up knowing our great uncle was Captain America’s best friend, a war hero. Your name is my middle name. And I was proud of it. I thought you sounded like a cool guy, cooler than I could ever be, actually,” déclara-t-il, une moue étirant brièvement ses traits. “And that whole assassin bullshit? It changed nothing for us. You think the Proctors - pharmaceutical billionaires - don’t have skeletons in their closets? Think again.”

Junior secoua à nouveau la tête, son regard se perdant momentanément sur un point par delà son interlocuteur, alors que ses pensées se tournaient vers ses problèmes personnels. Vers son mariage. Et il récupéra par réflexe la boîte de pilules qui se trouvait dans l’une des poches intérieurs de son manteau, pour mieux l’ouvrir et porter l’un des cachets non identifiables à ses lèvres, l’avalant sans sourcilier.

“Aren't you tired of apologizing ?” conclut Junior.

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ft. Thomas Proctor Jr

Bucky poussa un soupire. Il faut dire qu’il s’agissait d’une certaine nouvelle à digérer. Il aurait pu chercher à savoir si sa sœur était encore en vie. D’un autre côté, il en voulait pas infliger quoi que ce soit à personne. L’ancien soldat reposa son regard bleuâtre sur Thomas lorsque sa voix résonna à nouveau. Est-ce qu’il avait toujours été comme ça ? Comme ça, comment ? James baissa les yeux sur son physique. Non, il ne devait pas parler de son physique. Probablement de l afaçon dont il était en train de se conduire.

- Like this ?

D’un côté, James était content de savoir que Rebecca avait parlé de lui à sa famille. Mais il est vrai que le Bucky qu’elle a pu connaître est bien différent maintenant. D’une certaine manière, il était rassuré qu’elle ne le connaisse pas de cette manière. Elle pouvait au moins garder une vision positive de lui. James glissa les mains dans les poches de sa veste, James ne sut pas tout de suite quoi répondre. Non, il n’avait pas toujours été là à s’excuser, pas toujours été là à culpabiliser pour les choses qu’il pouvait avoir fait. Parce que sa vie était différente à cette époque.

- Assassin bullshit ? It changed nothing for you, but it change things for me. It changed things for the victims, for their family. I can’t just forget about everything that I have done and go on with my life. Your company has probably some skeletons in the closets but it will never be as awful as mine.

Ce n’est pas un concours, pas du tout finalement. Il poussa un soupire. Devait-il réellement faire une rétrospective sur sa personnalité et les changements qu’il y a pu avoir.

- Look, I wasn’t always like this. There was a time before the Winter Soldier where I was a good person. Where I was Steve’s friends, where I had only one wish: Being helpful and live a good life. But it didn’t happened and it may be weird for you but everything changed me. Believe me, I’m more than happy to know that Becca told you about me. I’m happy to know that she had a good life too. And I might sound like an asshole but I didn’t want your life or any life for that matters to be impacted by me.

Et ça, James ne changera sûrement jamais d’avis. Peut-être qu’en avançant, peut-être qu’avec le temps, il parviendra à ne plus s’isoler des autres. Il est sûr qu’il y arrivera un jour. Mais il a besoin de temps pour avancer à son rythme. Le brun se demanda aussi ce que pouvez bien avaler le jeune homme. Mais préféra finalement ne pas outrepassé quoi que ce soit. Théoriquement, la situation était déjà complexe.

- Tired of apologizing ? No, not really. I try to make amend. I try to work out the things that I have done. It’s not… something that you get tired of. Like it is not a page that I can flip that easily. You have to understand that.

James espérait que Thomas prenne en compte son point de vu. Après tout, il avait fait des choses complexes, des choses impossibles çà réparer. Et si toutes entreprises avaient des choses à cachés, il était persuadé que le meurtre de mon nombre de personne n'était pas en lien avec tout ça.

- Despite that, I want to know you and I didn't try to see if there was a family of mine out there because I just thought that being linked by DNA was already hard.

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“Yeah,” soupira Junior, son ton à la fois résigné et toujours sarcastique. “I wouldn’t bet my life on that one.”

Et derrière sa façade nonchalante, il était tout ce qu’il y avait de plus sincère. Reprendre les rênes de l’entreprise familiale avait mis en lumière de nombreuses pratiques de son paternel qu’il n’avait que soupçonné jusqu’alors. Thomas Proctor Sr. avait pour priorité ses propres intérêts. Il n’en avait que faire d’écraser des employés et/ou des partenaires pour arriver à ses fins. Pas plus que le sort des personnes usant de ses produits ne l’intéressait. En effet, il avait forcé la main des médecins plus d’une fois au cours de sa carrière. De nombreux volontaires étaient décédés suite à des séries de tests et des dosages qui n’auraient jamais dû être approuvés dans un premier temps, et c’était sans parler des médicaments que Junior avait fait disparaître des étalages des pharmacies durant l’éclipse après s’être penché sur leurs compositions et effets secondaires, ainsi que sur le tôt de mortalité aberrant de leurs consommateurs. Alors même si le Winter Soldier avait assassiné et exécuté des centaines de personnes, tous n’étaient pas des innocents, à contrario des malades et des personnes se trouvant dans des situations financières précaires qui se soumettaient aux tests. Et c’était sans parler du fait que Junior ne doutait pas que certaines disparitions au sein de leur personnel et rivaux n’étaient pas dû au hasard. Il doutait de beaucoup de choses mais, très certainement plus de la cruauté de son paternel.

“I’m gonna need way more than one drink after this,” marmonna-t-il une fois que Bucky eut déballé son sac.

Il passa une main sur son visage, se retenant à grand peine de la replonger dans la pocher interne de son manteau, pour en extraire une énième pilule.

“I can’t,” ajouta-t-il un instant plus tard, secouant la tête, exaspéré. L’acceptation de Barnes lui donnait envie d’attraper l’autre homme par les épaules et de le secouer. Néanmoins, il avait encore suffisamment les idées claires pour réaliser qu’il s’agissait très certainement d’une mauvaise idée. “Did it cross your mind I may be lying? Or well, exaggerating a little bit? I mean when you were public enemy number one, did you ever, ever see any mention of us in the press? No? That’s because no one knows. Well, not no one, SHIELD knows, obviously. But Becca made sure your name stayed out of the company’s business. And yes, you did impact a part of my life but believe me, you have no idea how, it’s just way too fucking ridiculous.”

Il ne réalisa pas que sa main avait récupéré la boîte orangée dans sa poche à la mention - voilée - de son mariage et de la trahison d’August. Néanmoins, il se reprit après avoir ouvert le couvercle d’une main, avec l’aisance de l’habitude, le refermant d’un geste de son pouce et faisant passer son action irréfléchie pour un tic nerveux en le répétant, tel une personne jouant avec un stylo, le débouchonnant puis rebouchonnant.

“And what about Ryan McRae? What do you know about the guy? Do you know what he does for a living? What his life plans are?”

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Bucky n'était pas là pour juger qui des deux avait le plus de choses violentes coincés dans leurs passés respectifs. Mais il retint toutefois dans un coin de la tête la remarque du jeune homme en face de lui. Cachait-il des choses, lui aussi ? Du moins, lui d'u point de vu général puisqu'il prenait surtout l'entreprise en compte.
Bucky avait donc fini un monologue qui avait probablement duré trop longtemps pour lui. Il savait qu'il le retenait et pourtant, lui avouer ce genre de chose lui avait du bien. D'une certaine manière.

- Yeah, well. Me too. Despite the fact that I can't get drunk.

Un effet d'ailleurs très chiant du sérum dans ses veines, d'ailleurs. Les temps où il pouvait boire et finir rond comme une barrique lui manquait presque. Dans un certain sens, beaucoup de chose lui manquait. Le regard de James ne put s'empêcher de fixer le geste répétitif de Thomas. Il faut dire que c'était la deuxième fois en quelques minutes qu'il sortait la boite orangé. Il préféra ne pas partir dans des conclusions hâtives. Mais qu'est ce qu'il y avait à l'intérieur ?

- Well, no. Because I don't know you. So I can't really tell if you are lying, exaggerating or anything. I will be able to know that only if I get to know you.

C'est aussi simple que ça. Mais il n'avait pas tord. Il n'avait jamais rien vu autour de sa famille. D'un autre côté, il n'avait pas eu le temps de se mettre réellement à chercher non plus. Il n'avait jamais tapé son nom sur internet, jamais chercher dans son arbre généalogique non plus. Mais d'un autre côté, il était rassuré que le reste de cette famille n'avait pas subit à cause de lui.

- I don't trust the Shield to be honest... How.. How was Becca ? I didn't... I didn't see her since well, since I got deployed.

Bucky était curieux. A dire vrai, il avait envie de questionner Thomas encore et encore. Sur sa vie à lui, sur le reste de la famille, sur Becca. Il savait qu'il pouvait probablement trouver toutes ses informations en cherchant du côté du Shield mais il préférait ne pas avoir affaire à eux dans tous les cas. Peut-être qu'il aurait des réponses de Thomas, peut-être que non.

- So, tell me. How did I impact it ?

La question sur celui qu'il cherchait remit finalement James sur le droit chemin. En effet, il n'était pas là pour Thomas à l'origine mais bien pour l'employé en question. Comment pouvait-il lui expliquer aussi simplement que ça.

- One of the Winter Soldier's victims was from his family. I wanted to talk to him about it... I didn't go to far into his personnal life, it's not a good thing to do. I did that once and I broke someone even more.

Il s'était lié d'amitié avec le père d'une de ses victimes. Et ça à finalement été bien plus complexe qu'à l'origine. Parce que James perdait un ami et Yuri, pour le citer, perdait aussi une connaissance. Bucky aurait voulu faire autrement. Mais il était trop tard pour regretter un geste de plus dans l'immédiat.

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Mentions d'addictions, accident, mort de personnages secondaires.

“That sounds… quite awful,” commenta Junior lorsque son interlocuteur mentionna son incapacité à s’enivrer. Lui-même ne pouvait imaginer ce qu’il serait advenu de sa personne s’il n’avait pu engourdir son esprit à l’aide des différentes substances qu’il consommait quotidiennement.

Puis Barnes l’interrogea sur sa soeur. Et Junior aurait très certainement dû le voir venir mais, la vérité était qu’il n’était pas prêt à discuter de son propre passé de la sorte. La vérité était qu’il ne pouvait penser à sa grand-mère, sans penser également à sa propre soeur. Et c’était probablement la raison pour laquelle il était le mieux placé pour répondre à son grand-oncle. Ils avaient plus de choses en commun que les apparences le laissaient suggérer.

“She was great,” débuta-t-il, son ton toujours un brin sarcastique et exaspéré, cependant non moins clairement aimant et sincère. Et ce d’autant plus lorsqu’il poursuivit: “She was… She didn’t take shit from anyone. She was probably one, if not the most stubborn person I have ever met and she scared the living hell out of me at times. But she was there for us. She taught us to be strong.” Il détourna brièvement le regard, s’humectant les lèvres avant d’ajouter: “She loved you. She never stopped. And looking back, knowing what I know now, and having gone through… I think she knew. That you were still out there, somewhere.”

De la même façon qu’il savait, instinctivement, que sa sœur était quelque part. Vivante. Et c’était sans mentionner le fait que Becca Barnes avait fait partie du SHIELD et avait certainement eu connaissance du sort de son frère. Ou tout du moins, était-ce la théorie de Junior.

“Let’s just say someone at SHIELD has clearly watched one to many rom-coms,” répliqua-t-il suite à une reniflement sarcastique et sans humour lorsque Barnes tenta de lui faire lâcher le morceau concernant sa propre histoire.

Junior redirigea ensuite la conversation vers le sujet de la présence de Barnes au sein du bâtiment et passa une main sur son visage à l’écoute de ses paroles, avant de forcer un sourire sans joie sur son visage:

“Yeah, except I can’t let you do that,” annonça-t-il à son interlocuteur. “Like I said. You aren’t exactly the Evil Mastermind of the family.” Il s’interrompit brièvement lorsque sa smartwatch s’illumina pour lui annoncer un nouveau message d’August et après un coup d’oeil à ce dernier, laissa échapper un soupire, avant de reprendre: “When I took over the company, six years ago, I went through the files of every employee who had… disappeared. McRae was one of them. And I’m going to spare you the details of how I fired whomever was in charge of the background checks because our friend Ryan happened to have a girlfriend who worked for us for a while... before she died in a lab accident - which I knew because contrary to my Dad, I bothered enough to show up to the funerals, which was where I saw Ryan. He was planning to blow up the place and my Father with it. Still might but considering I’m no hero, I’m letting the FBI handle it. And you can't get in their way.”

Spoiler:

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ft. Thomas Proctor Jr

Est-ce que ça l'ennuyait de ne pas pouvoir être ivre ? Bien sûr que oui. Parce que de temps à autre, il aimerait faire comme tout le monde. Tenter de boire, oublier temporairement et refaire face à ses responsabilités par la suite. Sauf que ce n'est simplement pas possible. Mais tu as fais le deuil avec cette incapacité.

- You get used to it.

La curiosité de Bucky était palpable et si Thomas ne lui disait pas ouvertement qu'il ne voulait pas en discuter, le brun n'allait pas se gêner pour continuer à poser ses questions. Il voulait en savoir plus sur sa famille. Sur ce qu'était devenu Becca, au passage. James fut d'ailleurs rassuré de voir qu'il était prêt à lui répondre. Géniale. Oui, déjà plus jeune, elle l'était. Même s'il avait pu déceler le sarcasme chez son interlocuteur.

- Well, we tend to not take shit from anyone in the family. I'm not surprised regarding her stubbornness... You should have see our father. Well, I'm stubborn too.

Plus les quelques informations arrivaient, plus James pouvait sentir un certain bonheur à les entendre. Rebecca était têtue mais restait une personne plus que forte. Et maintenant que Thomas en parlait, James se disait qu'il aurait dû la chercher, aller la voir. James savait que Thomas tentait aussi de le rassurer d'une certaine manière. Entendre que Rebecca l'aimait lui faisait du bien. Et probablement du mal aussi d'une certaine manière.

- I didn't want her to see me as what I've become. Even if she was probably aware of who I was.

James supposait qu'il s'agissait d'un système de protection involontaire de sa part. Mais il était trop tard pour pouvoir revenir en arrière, sur cette décision ou d'autres, évidemment. James tenta une seconde question. Question qui fut finalement balayé d'un revers de la main. Il préféra donc ne pas épiloguer sur le sujet. Il n'avait pas le droit d'exiger quoi que ce soit de lui, de toute évidence.
James fut tout de même surpris de la réaction de Thomas quant au dénommé Ryan. Pourquoi celui-ci refusait de le laisser faire ? Mais apprendre qu'il a finalement disparu il y a bien six ans fut le plus surprenant pour Bucky. Il aurait pu le savoir s'il avait cherché un peu plus. Mais il avait préféré ne pas le faire.

- So you are telling me that the guy wanted to take revenge over your dad and blow up the entire building ? That's explain the lack of movement in his appartement.

Cette révélation ne fit qu'accentuer la curiosité de James. Il voulait savoir quel genre de personne était le père de Thomas. Il avait l'air, par les quelques informations donnés, que celui-ci ne semblait pas être une personne très... correcte. Mais il préféra garder simplement ce détail pour lui. Il devait essayer de marcher sur des oeufs.

- I guess that I will cross his name for the moment and probably go see him later.

Il ne voulait pas non plus interférer avec le FBI. De toute façon, personne ne le laissera faire s'il voulait continuer sur sa lancé. Les forces de l'ordre avaient toujours un certain à priori sur lui. Ce qu'il ne pouvait pas non plus voir comme surprenant.

- You had to be somewhere, right ? So... go. Your husband's waiting. But if you are ok with it, I would like to.. get to know you a bit. You, the rest of the family as well.

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