Sweet Revenge [ft Yelena]

Sweet Revenge

ft. Yelena

Revenir à Brooklyn avait été une bonne chose pour James. Une bonne chose autant qu'une mauvaise. Si les rues étaient similaires, il y avait eu tellement de changement à certains endroits qu'il se retrouvait dépaysé sur bien des aspects. Un fast food dans un croisement de rues alors qu'il n'y avait qu'un magasin de vêtement auparavant.
D'une certaine manière, revenir dans les rues qu'il avait connu avait un effet assez thérapeutique qu'il appréciait bien plus que les séances de psychologie avec Raynor. Séances qu'il avait trouvé d'une inutilité sans nom. S'il comprenait bien la raison derrière de telles séances, il n'avait pas réellement donné du sien. Il avait tout de même remercié celle-ci avant son départ. James savait qu'il n'était pas le patient le plus facile à vivre.

Depuis une bonne semaine, Bucky avait remarqué plusieurs choses relativement surprenantes. Plusieurs micros avaient été déposés dans son appartement, signe que quelqu'un y entrait comme dans un moulin. Ce qui, évidemment, était loin de plaire à James qui pensait pouvoir reprendre une vie banale. Bien que ça n'arrivera sûrement jamais s'il devait être complétement honnête. A chaque sorti, il repérait plus que facilement la blonde qui ne tentait même pas de se dissimuler à ses yeux. Ce que Bucky trouvait tout aussi ironique. Il n'avait d'ailleurs pas changé ses habitudes. Sa vie pouvait paraître plus que banale pour la personne qui voulait le suivre. S'il aurait pu évidemment confronter la jeune femme sur la raison d'une telle prise en filature, il préférait la laisser faire un temps. Jusqu'à la confrontation finale. De toute façon, Bucky ne faisait rien d'extravagant depuis son retour à New York. Il n'avait donc finalement rien à cacher.

Bucky avait pu reprendre l'appartement dans lequel sa famille avait vécue des années et des années auparavant. Il s'y sentait bien mais il fallait avouer qu'il n'était pas le plus entouré. Sam n'était pas à New York. Du moins, pas dans l'immédiat, et Bucky n'était pas le plus sociable qui soit. Plus depuis un bon moment. La psychologue lui avait répété qu'il devait voir du monde, tenter d'être plus sociable. Mais disons qu'il n'avait pas vraiment de chose en commun avec d'autres. Il ne pouvait pas donner de centre d'intérêt et encore moins parler de sa vie en général. De ce fait, Bucky restait dans un cercle très, probablement trop, fermé.

En début d'après midi, Bucky s'était enfin résolu à faire les courses. Se nourrir de pizza tous les jours n'étaient définitivement pas très sains. Le livreur de pizza commençait à être bien trop habitué aux allers et retours entre la pizzeria et son appartement. Les courses logées dans son sac à dos, Bucky coupa le contact de sa moto, tirant finalement sur le casque en poussant un soupire. D'un côté, avoir une vie normale lui tenait un coeur. D'un autre, il trouvait sa vie beaucoup trop tranquille. Peut-être n'était-ce simplement pas fait pour lui ? Bucky poussa sa moto dans la garage et tira la vieille porte grinçante. En revenant dans la maison, il s'était demandé s'il devait réellement tout remettre à neuf. Il se penchait encore sur la question.
James se dirigea vers la porte donnant sur la cuisine et posa son sac sur le plan de travail et, sans même se tourner, ajouta.

- Je me demandais quand est-ce que tu viendrais enfin. Tu m'excuses, je range ça.

Dit-il en pointant son sac. Il sortit ses provisions, tournant la tête vers la blonde tenue en plein milieu de son salon. Inutile de dire qu'il s'attendait à ce qu'elle ne vienne bien plus vite à sa rencontre. James ne connaissait pas son visage, pas son nom. Mais la tenue ressemblait bien trop à celle des veuves qu'il avait pu voir durant des années. Restant derrière le comptoir, il pointa plusieurs coins de la pièce de sa main droite, montrant chacun des emplacements où les micros étaient encore présents.

- Je ne te demande pas si tu es à l'origine des micros. A part le bruit de la télévision et mes allers et retours, tu n'as pas du apprendre grand chose.

Déjà parce que personne ne venait ici. Mais aussi parce que parler seul n'était pas ce qu'il faisait réellement. Bucky avait tout de même des questions. Il ne voyait pas pourquoi quelqu'un voudrait le surveiller ou poser des micros. Sauf s'il était en lien avec une chose quelconque. Ce qui, évidemment, était complétement faux. Bucky restait sur le droit chemin, sur son propre chemin.

- Que me vaut la visite d'une veuve ? Je ne te propose pas quelque chose à boire. L'hospitalité est complexe quand on me suit pendant une semaine sans même se cacher.

James se contenta de fixer la jeune femme. Il se rappelait de toutes ses victimes et tentaient d'avancer en faisant amende de chacun de ses meurtres. Il se demandait si la raison de la blonde à sa présence ici n'avait pas un rapport avec tout ça.

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Il est vrai que la vie de James est relativement... banale. Banale pour une veuve, banale pour un assassin. Banale pour quiconque tenterait finalement d'avoir des informations de sa part. Bucky tentait d'avoir une vie normale. Ce qui se résumait donc à aller et venir dans son appartement, parfois tenter de redécorer certaines choses et... finalement se réveiller en hurlant au milieu de la nuit. Plus d'une fois celui-ci s'était excusé auprès de ses voisins, persuadé qu'ils devaient le haïr à présent. La tête penchée sur le côté, James hocha simplement la tête.

- On a tous nos problèmes. J'ai tenté la veilleuse mais ça ne marche pas.

Mais de toute évidence, James n'est pas là pour s'allonger sur son canapé et parler de sa vie à la jeune femme. Il savait déjà que ça n'allait pas être une conversation banale, pas une conversation entre deux amis ou deux étrangers. Là, Bucky se doutait qu'il allait devoir se battre. Mais pas chez lui, il voulait au moins préserver un tant soit peu son appartement. Il voulait garder le tout intact. Cet endroit était important pour lui. Du moins, les souvenirs qu'il pouvait avoir dedans lui étaient importants.

- Je doute que mon avis compte réellement.

En connaissance de cause d'ailleurs puisque la blonde sort déjà deux bâtons dont James devine aisément l'électricité. Une seule solution dans l'immédiat, s'éloigner de la maison. Bucky ne réfléchit pas plus que ça, préférant remplacer la fenêtre que devoir déménager. L'Ancien Soldat traverse la fenêtre sans difficulté pour atterrir droit sur ses pieds, comme s'il n'avait pas finalement sauté d'un étage. À peine les pieds au sol que la blonde s'attaque finalement à lui. Inutile de dire qu'il reconnaît plutôt rapidement les techniques de combat qu'elle peut bien adopter. Bucky parvint à riposter à bien des coups mais bon nombre d'entre eux impactent son corps et se révèlent plutôt douloureux, surtout les décharges électriques. James tente d’éviter au mieux les coups mais aussi de limiter la casse environnante. Il ne voulait pas que cette altercation ne soit finalement responsable de dommages collatéraux.

- C’est quoi ton problème !

Décidément, une vie normale n’allait pas être possible pour lui. Évitant de justesse un coup porté vers sa tête, James agrippa le poignet de la veuve de sa main gauche mais regretta rapidement le geste quand la décharge électrique se diffuse et désactive temporairement son bras. Il aurait dû demander à Shuri de faire un bras hermétique à ce type de merde. Il ne faut que ces quelques secondes pour que la blonde balaye son corps sans difficulté et que le brun ne se retrouve finalement sur le dos dans un grognement distinctif à l’impact. Un mouvement circulaire suivi d’un bruit mécanique avant que son bras ne soit à nouveau en fonction. Toutefois, James décide de ne pas bouger. Pas tant à cause de l’arme qui le tient en joue mais plutôt pour se concentrer sur ce qu’elle peut bien lui dire.

- Ta sœur ?

Elle tire sans que Bucky ne bouge réellement. Il savait que s’il avait réellement l’intention de le tuer, elle n’aurait finalement pas pris le temps de parler. Le soldat attrapa sa cheville dans un mouvement rapide de sa main droite, la gauche s’occupant d’attraper le canon du glock, paume pressé contre l’extrémité et donna une impulsion pour ôter sa prise de son buste. Dans le cas où elle tirerait, son bras ne sera finalement pas endommagé. Debout sur ses deux pieds, James donna un coup de coude droit dans sa mâchoire et fit voler l’arme à feu plus loin dans la rue.

- Qui est ta sœur ?

Bon, il ne fallait pas non plus être trop idiot. James connaissait très peu de veuve finalement. Et encore, connaître était un bien grand mot, finalement. Mais il est vrai qu’il ne voyait que Natasha. De par les mouvements appris à la Red Room beaucoup trop similaires à la blonde située en face d’elle. Par contre, il ne se souvient pas avoir eu d'informations sur une potentielle famille. James pouvait toutefois comprendre un désir de vengeance. Mais de là à les tenir responsables ? Il recula quand sa position changea à nouveau. Elle n’était décidément pas décidée à parler.

- Tu parles de Natasha.

A la simple entente de son nom, James remarque bien qu’il est tombé en plein dans le mille. De ce fait, il comprend sa colère mais aucun des Avengers n’a entraîné la mort de Natasha. S’il avait tous les éléments, elle s’était même battue avec Clint pour savoir qui des deux se sacrifierait de cette manière. En tentant d’éviter un coup de bâton électrifié, James rattrape l’extrémité de sa main droite et se prend une belle décharge qui l’oblige à se crisper soudainement. Se ressaisissant au plus vite, il donna un coup de pied dans sa cuisse pour instaurer une certaine distance.

- T’es en colère, je le comprends mais aucun des Avengers n’a tué Natasha. Ils se sont battus avec Clint pour ce sacrifice. Personne n’a voulu ça. Beaucoup de personnes sont mortes pour que l’on rentre.

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