“Spider-Senses presents a psychological awareness of one’s surroundings. It enables detecting danger before it happens in no time. The greater the danger or how close the danger is increases the tingling sensation.”

Son cœur bat à mille à l’heure. Ce n’est pas douloureux, mais il sait ce que ça veut dire. Le problème, c’est qu’il ne sait pas d’où vient la menace.
Derrière le poteau ? Dans la ruelle en face ? Sur le toit du café qu’il est entrain de passer ? Est-ce la jeune femme qui tient son parapluie contre elle, ou est-ce l’homme assis sur les escaliers qui fume ? Ses poings, sagement cachés dans les poches de son hoodie qui le dissimule presque complètement, se serrent jusqu’à faire mal ; il n’entend presque plus le brouhahaha de New-York maintenant, tant sont les battements de son cœur puissants.

Jesuisendangerjesuisendangerjesuisendangerjesuisendanger—

Il n’a jamais rien ressenti de tel, à part peut-être cette fois là, à Titan ; chaque pas qu’il prend lui apporte une nouvelle vague de malaise. Quelqu’un est à ses trousses, pire encore, quelqu’un lui veut du mal, veut son sang sur les mains, ses yeux dénudés de vie, sa mort sur la conscience—

Brusquement, il prend la première ruelle isolée sur son chemin ; tant pis pour son rendez-vous avec la décharge, Peter est certain que les déchets comprendront son détour.

3...

Il n’a vraiment pas envie de se battre maintenant, il est épuisé, mais vu l’ampleur de sa réaction, cela ne peut pas attendre, et autant en finir maintenant et ici, où personne ne risque d’être blessé ; il reste rigide, alors qu’il s’avance entre les murs humides et étroits. Sa tête reste droite mais son regard s’agite dans tous les sens.

2...

Derrière ? Devant ? En haut ? Estomac ? Gorge ? Tête ?

1...

— “Urgh— !”

Le coup qui lui tombe dessus est semblable à un coup de tonnerre, attendu et pourtant trop soudain, ses réflexes se faisant habiles à la dernière seconde ; il pare le coup à demi-bras, sonné par la douleur dans sa tempe. Peter perd l’équilibre et se retrouve sur le dos mais arrive à utiliser le momentum de sa chute pour rouler sur ses épaules et pousser sur ses avant-bras, se propulsant dans une semi-roulade arrière où il se rattrape, très juste, sur ses pieds.

Il a la tête qui tourne, la douleur dans sa tête est ignoble ; mauvais mélange de migraine et de céphalée, le contre-coup un tueur de neurones. Peter lève la tête, maintenant sans capuche, un peu surpris par les cinq secondes de répits qui lui sont laissées.

La femme en face de lui est jeune mais loin de sa tranche d’âge, blonde mais surtout froide ; c’est la première chose qui le frappe quand il la regarde. Froide et en plein milieu d’une mission.
Peter ne la connaît ni d’Eve, ni d’Adams ; certes, après la révélation de sa double-vie au grand public, il a reçu la douce visite de nombreux gangs qui voulaient vengeance contre Spiderman, mais la silhouette en face de lui n’a pas l’air d’être le genre.

— “Hum... enchanté ? Je peux vous aider ?”

« Dois-je t'appeler Peter Parker, ou bien Spiderman ? » Quelle bonne question ; Peter n’arrive plus à trouver la réponse ces temps-ci. Aux yeux du monde, il n’y a pas de différence entre les deux, de toute manière, et cette femme n’est pas différente. Du moins, pas à ce niveau là.
Ses attaques sont mesurées, contrôlées ; Peter est à présent certains qu’il fait face à une professionnel. Sa première déduction aurait été SHIELD, mais son discours est trop hystérique, désespérée. Et elle ça fait plusieurs jours qu’elle le traque, apparemment.

Il en a la preuve lorsqu’elle prédit sa tentative d’évasion, l’agrippe et le jette au sol violemment, avant de faire de lui son paillasson ; Peter en serait presque agacé s’il n’était pas occupé à être complètement confus et vaguement inquiet par la conception très électrique qu’elle brandit. « Wow, wow, wow attention ça peut être dangereux ce truc, j’ai pas signé pour ça moi ahaha. » , il rit nerveusement mais ses yeux sont rivés sur l’objet. Définitivement pas SHIELD, Peter reconnaît leur technologie.

D’un coup de pouce, il recharge discrètement ses lanceurs de toiles au niveau maximum, tout en fronçant les sourcils face au discours de son agresseur. « Madame je sais pas de quoi vous parlez ! J’ai tué personne moi ! Quelle veuve ?! », il s’exclame, un peu indigné, extrêmement inquiet. Un dommage collatéral ? Non, pas moyen. Peter est toujours vigilant. « Natasha... Vous voulez dire M’dame Romanoff ?! Personne ne l’a tué elle s’est... » Ça le frappe un peu trop tard pour le petit génie qu’il est, mais ça le frappe tout de même. « Oh. » Ses yeux s’attriste rapidement, compréhensif, et tout semble s’éclaircir ; ce qui semblait être un monologue sans queue ni tête ressemble plus à une tirade remplie de grievance. La même grievance qu’il partage. « Okay, okay je... je comprends mieux. C’est... C’est tragique ce qui est arrivé à Madame Romanoff, ok ? Mais... » Il lance une toile sur l’étrange arme qui finit collée sur le mur d’à côté avant de se servir de ses genoux à lui pour venir frapper ses lombaires ; elle se destabilise assez longtemps pour que Peter puisse lancer deux toiles sur les murs derrière lui, et se tire en arrière, hors de l’emprise de l’assassin. « Ça ne vous donne pas le droit d’attaquer les gens. » Il se précipite sur ses pieds, beaucoup plus sur ses gardes. Cependant, il n’a pas vraiment l’intention d’attaquer. « Vous savez m’dame, vous êtes pas la seule à avoir perdu quelqu’un d’important dans cette histoire. Vous en avez après les avengers mais c’est sûrement ceux qui ont le plus donner pour le bien commun. » Il lève les mains au ciel, un geste de paix qu’il espère va être remarqué. « Écoutez, j’ai pas envie de me battre contre vous. On peut en parler. On peut, vraiment ! »