i got nothing left to lose. (( ft. matt ))

my bad habits lead to late nights, ending alone. conversations with a stranger i barely know. swearing this would be the last, but it probably won't. i got nothing left to lose, or use, or do. ( music ) -- matt & sylvie.

t’avais peur de rien sylvie, et tu n’avais jamais eu peur de quoi que ça soit. à l’exception peut-être de quand tu étais qu’une gamine de quelques années retiré de ton chez toi. mais depuis, tu t’étais forgée, construite et renforcée d’une telle manière que te briser aujourd’hui était complexe - à l’exception de quand on savait exactement comment s’y prendre mais ça, outre être dans ta tête personne ne pouvait avoir la recette secrète pour venir y glisser le doute. surtout que le doute, de manière générale c’était toi qui l’immisçait.
alors forcément, quand on te cherche, on te trouve et ça expliquait le pourquoi du comment tu t’étais retrouvé sur ce pauvre gamin prête à le poignarder qui t’avait juste fait une blague concernant ta tenue. si lui repartait traumatisé, toi, ça avait été menotte aux poignets. et ça expliquait ta présence actuelle dans ce poste, les deux mains attachées à simplement attendre. tes yeux fixant l’horloge, attendant que les heures passent. qu’on s’le dise, tu pouvais partir facilement, trop facilement. en fait, il te suffisait de simplement user d’un de tes nombreux tours pour faire disparaître ces menottes mais tu t’étais promis une chose : rester discrète. l’univers était régit par diverses règles, des gens étaient là pour faire en sorte que ces règles soient respectées et tu avais déjà assez merdé. tu voulais impérativement éviter d’attirer panique et ainsi, tout les regards sur toi. même si il en faudrait sans doute beaucoup pour te faire admettre tes tords, il n’empêche que tu voulais éviter d’attirer cette attention sur toi. déjà parce que t’étais presque certaine que renslayer n’était pas loin et qu’en vue de la panique que tu avais causée au sein de la TVA tu étais plus que l’ennemi numéro un, t’étais encore un level au dessus. c’était un miracle que personne d’autre ait débarqué pur l’instant.

le temps passait, les secondes, minutes s’écoulaient et cette trotteuse te prenait la tête. sachant qu’en plus, tu détestais les horloges, il t’en faut peu pour simplement pointer celle-ci du doigt et la faire totalement sauter du mur. tu penches la tête sur le côté, observant le cadavre de l’horloge à même le sol avant d’hausser les épaules. un soupire. le temps qui continue de passer. t’es incapable de dire combien de temps tu passes enfermé dans cette pièce, et tu peux même pas t’installer plus confortablement. t’es juste condamnée à rester sur cette chaise, à attendre. t’as pas survécu autant d’apocalypse pour subir un tel sort. tu te demandes presque si t’es pas soudainement tombée sur la tête pour vivre un tel enfer. — hello ? tu demandes alors comme dans l’espoir qu’on puisse enfin te répondre et te donner quelques indications sur ce qu’il y avait à venir.

il doit être aux alentours de dix neuf heures, soit trois heures après avoir débarqué ici qu’enfin, la porte s’ouvre. tu tournes le regard vers cette porte pour voir deux hommes entrer, un en uniforme l’autre avec une paire de lunettes sur le nez. t’ignores tout. ni des procédures, ni de la signification de ces tenues, rien. que des zones d’ombres. — finally ! tu clames simplement, l’exaspération dans ta voix et l’impatience. tu tentes de croiser tes bras mais les menottes te ramènent à la réalité. t’avais été à deux doigts de vraiment les faire sauter. — it was getting long. where do i need to sign so i can finally go back to running my erranss ? tu demandes, les sourcils haussé et un sourire hypocrite aux lèvres. t’es loin d’imaginer que tu vas encore passer de longues heures ici à défendre ton innocence - qui ne l’est pas vraiment, t’avais été à deux doigt de poignarder un ado si t’avais pas été stoppé.

(c) mars.

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @sylvie laufeydottir

Tu la devines.
Les battements de son cœur parviennent à tes oreilles, son odeur particulière chatouille tes narines, et tu déduis. Tu déduis absolument chaque petit détail qui la concerne, chaque ressenti qu'elle peut être capable d'éprouver sur l'instant. Tu remarques ne pas y déceler la moindre panique. Sa respiration est calme, et lorsqu'elle prend la parole, tu comprends néanmoins bien vite qu'elle ne veut pas être là. « Miss. » Le ton de ta voix posée prend le dessus sur l'atmosphère de la pièce, semble alléger les tensions de l'officier qui t'accompagne. Ta canne frappe le bitume d'un bruit sec, elle, tandis que tu es guidé par tes pas. Tu sais où te diriger, tu connais chaque détail et chaque recoin de la pièce comme si tu y avais passé ta vie. Tu es possédé par tes cinq autres sens, à défaut de pouvoir profiter de ta vue. L'officier tente malgré tout un mouvement, attrape le dossier de la chaise dans l'optique de la tirer pour que tu puisses t'asseoir, mais tu le prends de court, d'une poigne de fer et d'une démarche assurée, cognant une nouvelle fois ta canne mais cette fois-ci contre le rebord de la table de métal. Tu devines bien rapidement la matière de celle-ci lorsque tes mains glissent le long de la surface dure et glaciale. Tu viens en retirer l'une d'entre elle pour la tendre en direction de ce que tu supposes être une femme dans sa trentaine – en tout cas, d'apparence ; mais tu es loin d'imaginer quel type d'énergumène te fait face. « You can go now, Officer. » Ton visage ne bouge pas d'un iota, tourné vers ta nouvelle cliente, et l'homme qui, tu le sens, se tient droit comme un I derrière ton dos lance un coup d'œil à sa criminelle avant de tourner les talons et de refermer la porte à son passage.

Tu laisses un blanc, quelques instants de silence, des secondes presque reposantes. En ces instants, ce n'est pas l'angoisse qui te gagne. Ce n'est jamais l'angoisse. C'est ta dévotion, et ta passion. Et tu te concentres sur tout. Sur ce que tu entends, sur ce que tu sens, sur ce que tu ressens et sur ce qu'elle ressent. Tu épies la moindre goutte de sueur qui pourrait perler sur son visage, son rythme cardiaque, et le souffle qui s'extirpe doucement de ses narines. Tu l'analyses, tu l'observes à ta manière. Puis tu te décides et tu te lances, tu laisses derrière toi le jeune gamin et le diable de la nuit, tu laisses l'avocat prendre les rennes.
« My name is Matt Murdock. You can call me Matt. I'm your court-appointed attorney. » Tes yeux dessinent une silhouette vulgaire et imprécise pour laisser à ton imagination le luxe de s'adapter à ton environnement. Ton dos, lui, est droit. « My job is to get you out of here. But, for it to happen, I need you to cooperate. I need to know everything, otherwise I would not be able to defend you properly. » Tu marques un temps de pause. Encore une fois, tu l'étudies. Tu la laisses assimiler tes mots. Tu sais pas qui elle est, mais tu connais ton travail. Tu sais quoi faire, tu sais comment procéder. A tes lèvres s'accroche un sourire qui se veut sympathique, et empathique. Tu es certain d'avoir défendu des personnes bien pires qu'elle. Et tu es certain d'avoir rencontré des personnes bien pires qu'elle...dans un autre contexte. On ne pouvait pas aisément agir pire que Wilson Fisk, à ton humble avis. Mais encore une fois, tu ne la connaissais pas. Allez savoir, elle a peut-être déclenché l'Apocalypse qui allait bientôt vous tomber sur le coin de la gueule. « I'm gonna ask you a serie of questions. But, first, can you tell me your name ? How do you want me to call you ? »

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tu observes cet homme, le détaillant de quelques coups d’oeil. tu remarques bien vite qu’il est privé d’un de ses sens et bien que tu n’ai jamais été exposée à proprement parlé à un aveugle, tu es assez observatrice pour le comprendre. il s’installe en face de toi et toi, tu dis rien gardant tes deux mains l’une contre l’autre, attendant simplement. l’officier part, non sans te laisser des coups d’oeil inquiet. probablement histoire de s’assurer que tu ne l’agressera pas une fois le dos tourner. ton regard froid ne le quitte pas, même lorsque la porte se referme derrière lui. un blanc s’installe de quelques secondes, comme si cet homme avait compris que cette patience était une vraie torture pour toi. puis alors que sa voix s’élève, tu tournes le regard vers lui, haussant un sourcil, concentrant alors toute ton attention sur lui. voix posée, un self control impressionnant qui impose même le respect. tu dois l’admettre, il semble avoir plusieurs tours dans son sac.

tu l’écoutes, il emploi des termes qui te sont inconnus mais tu te braques d’autant plus. tu avais atterrit ici et tu avais tout fait pour rester le plus calme et discrète possible, éviter les frasques. sauf que tu n’avais jamais été exposé au cadre non-apocalyptique. toute ta vie, tu avais fuis quelque chose et tu avais survécu dans les pires apocalypses futures ou passées, mais là, tout semblait allez pour le mieux dans le meilleur des mondes. et malgré ça, tu trouvais le moyen de te faire captive par une quelconque organisation. l’arrière goût de déjà vue était trop amère pour que tu restes de marbre et ça jouait d’autant plus sur tes nerfs : tu n’étais pas venue ici pour être enfermé. pas après avoir passé tant d’année à te battre pour ta survit. l’envie de disparaître se faisait bien trop présente, te démangeant cependant tu savais qu’attirer l’attention sur toi reviendrais à potentiellement dévoilé au grand jour tes actions envers le gardien du temps. tu voulais absolument éviter qu’on te rejette la faute dessus et tu savais que si quelqu’un devait être blâmé tu le serais. parce que c’était ça être un loki. le bouc-émissaire, sans qu’on ne justifie quoi que ça soit. pourtant, tu avais l’avantage d’être inconnue ici même ce qui te permettrait de rejeter la faute sur ton alter-ego si jamais on remontait jusqu’à Celui qui Demeure. après tout, cette version alternative de toi avait été présente et il ne serait pas compliqué de le prouver. plan b, si vraiment tu te fait prendre, tout lui remettre dessus. et en vue de son passif, tu te doutais que ça ne serait pas complexe de convaincre le monde que celui ayant tant envie de vengeance était cet homme désemparé. dans ta tête, tout ce plan se dessine pour éviter le pire lorsqu’enfin, l’homme en face de toi termine sa tirade.
— i appreciate your effort matt. but i don’t need anyone to stand for me. tu déclares avant de tirer d’un coup sec avec tes poings, brisant au passage les menottes qui te retenaient. en plus de tes habilités, ta condition originelle de jotunn t’offrait quelques atouts physique avantageux, comme la force qui leur était bien spécifique. — see ? tu dis en montrant tes deux mains désormais libérées de leur chaîne. tu laisses alors la chaise basculer légèrement en arrière, te maintenant en équilibre sur celle-ci tandis que tu viens croiser tes jambes sur la table et que tu croises tes mains sous ta poitrine. — all i need, is to get out of here. tu semblais pas trop comprendre qu’ici, c’était complexe et que de toute évidence, princesse asgardienne ou pas, déesse de la malice et de la discorde ou miss tout l’monde, les règles étaient les même pour tout l’monde.
enfin, si tu le comprends. c’est juste ton orgueil qui parle parce que toi, sylvie laufeydottir, t’as pas survécu à tout ça juste pour te retrouver captive ici. — and i could do it the hard way. i just don’t want to. et c’était véridique. si vraiment tu voulais partir sans te préoccuper des potentielles conséquences, tu serais déjà dehors. cependant, pour la première fois de ton existence, tu craignais les conséquences sur ta propre personne. — so i repeat, why don’t you just let me go ? it’ll save you time, it’ll save my energy and everyone will be happy and go back to whatever business they were doing. including me before this dumb kid pushed my limits too far.

(c) mars.

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Arrogante, énigmatique, évasive. Non, elle ne veut pas être là, mais un peu comme tous ceux qui se trouvent de son côté de la table. Personne ne veut être là, même pas toi. Mais tu as des devoirs, des convictions qui te poussent à rester ici, à défendre les opprimés, à faire en sorte que les victimes se fassent entendre. Dans son cas, tu n'es pas sûr, mais on ne peut pas réellement dire que tu aurais pu être en mesure de refuser ce job. Travailleur indépendant, tu reprends doucement et apprivoises un rôle que tu affectionnais particulièrement autrefois : celui d'avocat. Le défenseur de la justice, de la vérité. Tu as longtemps perdu cette étiquette, tu as renié ce que tu étais, tu as fait des erreurs. Un peu comme tout le monde, malheureusement. Le Snap aura été presque fatal pour toi, privé de tes meilleurs associés, privé de tes deux meilleurs amis. Tu as tout perdu, tu as essayé de survivre. Mais maintenant qu'ils sont retour, tu tournes le dos à cette triste partie de ta vie, et tu essayes de te relever encore une fois. Juste encore une fois, et ça pourrait te prouver que tu n'es pas une cause perdue. Que tu mérites d'être sauvé, toi aussi. Que tu mérites de te sauver. Alors tu es ici, tu tâches de reprendre du poil de la bête, dans ton meilleur costume qui a pris la poussière pendant presque cinq ans dans un carton au coin de ton salon, et les réflexes reviennent, les habitudes ressurgissent, et tu retrouves, au creux de ton cœur, la lumière d'un homme que tu ne pensais pas redevenir un jour.

Tu écoutes attentivement chacun de ses mots, demeure silencieux pour la laisser s'exprimer. Tu n'es pas agité toi non plus, ton calme est olympien et ton self-control quasi parfait. Il en faut beaucoup pour te faire sortir de tes gonds, il en faut beaucoup pour perdre la maîtrise de tes émotions. Tu as su lâcher du lest lors de cette période sombre de ta vie que tu aimerais enterrer loin derrière toi et oublier, mais si tu es un peu plus brisé qu'il y a cinq ans, il y a quelques parties de toi qui demeurent inchangées. Et tant mieux ; tant mieux, Matt. Tu as un léger sourire, si léger qu'il en serait presque imperceptible, à l'entendre des mots qui sortent de sa bouche, que ton esprit avale et digère pour te permettre de lui répondre aussitôt. « What did he do to push your limits ? » Tu reviens sur ses exacts mots, tu ne renchéris pas sur ceux d'avant, parce-que ce serait tout simplement inutile. Ironiquement, c'est un gamin qui l'a poussée à bout, mais sous tes yeux – ou en tout cas, sous ton nez, tu avais l'impression d'avoir une adolescente impatiente, qui trépigne à l'idée de pouvoir enfin sortir de l'enfer dans lequel elle s'est mise toute seule. Et ouais, ça te fait un peu sourire, mais tu n'en dis rien. Tu restes sympathique. Elle ne te dit pas son nom, et ce n'est pas grave. Tu n'es pas quelqu'un qui force les choses, mais tu contournes tes banalités pour te permettre de, malgré tout, poser les questions qui te brûlent les lippes. Tu sais que ce qui l'a amenée jusqu'ici est encore à chaud dans sa tête, dans son corps, et tu le sens lorsqu'elle le mentionne. Elle est un peu en colère, et c'est une émotion qui ne t'échappe pas. Alors tu joues dessus. Tu essayes presque de l'avoir dans son propre jeu. Tu retournes la situation ; tu es quelqu'un qui veut comprendre, et si tu ne peux pas le faire en tant qu'avocat, alors tu le feras en tant qu'homme. Tu marques quelques mots qu'elle a prononcé quelques secondes auparavant dans un coin de ta tête, néanmoins ; ceux-ci sont importants et te mettent la puce à l'oreille ; elle pourrait partir d'ici de la manière forte, mais elle ne le veut juste pas. Tu es aisément au courant de l'existence des mutants, des extraterrestres, des surdoués, des surhumains. Tu en fais partie, peut-être qu'elle aussi. Tu viens plaquer entièrement ton dos contre le dossier de ta chaise, et tu retires tes lunettes teintées de rouge pour les poser sous ton nez, à l'envers et à même la table. Tu essayes de la regarder, ou au moins de diriger tes yeux morts dans sa direction, pour lui indiquer que tu la considérais bel et bien. « Tell me what happened. » Des mots simples qui l'invitent à se confier, à déballer tout ce qu'elle a su le cœur. Tu te mets à nu devant elle en lui dévoilant ton handicap – au cas où elle ne l'aurait pas compris en tout cas - notamment pour lui permettre d'en faire de même, d'en apprendre davantage sur ce qu'il s'est produit, et pour enfin te permettre de faire ton travail.

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il ne semble pas déceler ton impatience, ou peut-être que si mais qu’il joue avec tes nerfs. t’es incapable de pouvoir donner une explication concrète, tout ce que tu savais c’est que l’heure tournait. tu pouvais plus savoir, le cadavre de l’horloge gisant au sol mais dans tout les cas ta patience avait des limites. t’avais jamais été très douée pour attendre, la seule chose t’ayant poussé à le faire pendant si longtemps avait été cet objectif à atteindre. tu avais tout planifier, si minutieusement et malgré quelques interruption et contre-temps, principalement à cause de ton alter-ego tu avais réussi à l’atteindre cet objectif. cependant, tu devais t’avouer difficilement patiente, peut-être car de manière générale tu obtenais toujours ce que tu voulais en temps et en heure. enfin, avait été habituée. le simple fait d’être princesse asgardienne t’avait donné pas mal de privilèges avant que ceux-ci te soient arrachés par la TVA.

tu l’observes, hausse un sourcil face à ses gestes et cette manière qu’il a d’observer confirme ce que tu avais analysé en premier lieux. tu pourrais presque partir, il ne s’en rendrait pas compte. du moins, tu imagines. tu roules des yeux face à ses questions, ce gamin ayant presque plus de véritable attention que toi. inutile de dire qu’avec le traumatisme qu’il venait de vivre il t’avait probablement dépeint comme un véritable monstre. en même temps, une femme qui vous fonce dessus menaçant de vous poignarder c’est pas commun, encore moins sur cette planète. — i don’t wanna talk about it. tu dis, t’enfonçant un peu plus dans ton siège. tu fait ta difficile, espérant presque attirer l’attention. en fait, c’que tu fait est presque prévisible pour ceux qui savent comment tu fonctionnes - à savoir tes autres toi qui seraient les seuls à réellement savoir par quel cheminement passe ton cerveau. tu joues la difficile, parce que tu veux qu’on te prenne à ta juste valeur. c’est pas que tu veux pas en parler, c’est que tu veux qu’on te fasse sentir importante preuve que tu portes un nombre incalculable de traumatisme. comment peut-il en être autrement quand on t’as fait comprendre très jeune que t’étais même pas supposer exister ?
sauf qu’il rentre pas dans ton jeu. aucune réaction, réponse rien. et ça t’agace, alors tu reposes tes jambes au sol et reprends une position correcte. — ok, he made fun of me. tu finis par lâcher d’un ton passif-agressif. — and i don’t like being made fun of. tu hausses de nouveau les épaules avant de te laisser glisser dans cette chaise dans laquelle tu t’enfonces un peu plus. tu croises les bras sous ta poitrine comme une véritable enfant boudeuse à qui on avait retirer ses jouets favoris. tu fixes un point invisible dans la salle, cette petite moue boudeuse plus prononcé qu’autre chose. une vraie diva. — he said i was putting on a show or something. you guys really need to be more open-minded. you’re acting like you’re at the center of the universe but there are way much more things you can’t understand that happens above your atmosphere. douce ironie. tu pensais apprendre quelque chose à un midgardien quand en fait, ils en avaient déjà bavé de tout les côtés et qu’ils avaient vécu les dommages des menaces intergalactique. mais t’étais pas au courant. t’étais même pas au courant que le bouffon qui n’était qu’une autre version de toi avait un passif dans cette même ville et qu’il était pas foutu de mener ses plans à bien. preuve que tu valais dix fois mieux que lui parce que toi, au moins, tu réussissais ce que tu entreprenais. t’avais été en dehors de toute réalité pendant si longtemps que tu étais incapable de savoir, comprendre ou avoir connaissance de tout ce qui s’était passé en un temps très limité sur cette planète en si peu de temps que tu étais là. — you guys suck anyway. and this planet can burn, I’m pretty sure the ninth realms wouldn’t even be that much impacted. tant de rancune. tant de haine. tant d'orgueil en une si petite silhouette. tout ça pour indirectement te rendre plus intéressante. tes actions trahissaient un manque considérable de considération, preuve d’une vie pleine de traumatisme. tu camouflais tes blessures en dressant des murs de plusieurs tonnes autour de toi et en agissant que par l'agressivité.

(c) mars.

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Ce sont peut-être tes autres sens aiguisés, ou un don, mais tu as toujours été particulièrement habile pour réussir à déceler la personnalité d'autrui. Certes, le son des battements du cœur aidaient, tes sensations trahissaient l'idée même d'un cadeau que le Tout-Puissant t'aurait donné, néanmoins tu te plaignais peu de ta condition. Tu avais appris à faire avec, tu avais appris à t'adapter. L'accident s'est produit alors que tu étais si jeune. Quelque part, tu te sentais presque chanceux d'avoir pu garder une dernière image, ta dernière image, de ton père avant qu'il ne décède. L'image d'un homme qui a toujours su soutenir son fils, qui a toujours su le pousser vers le haut, mais surtout qui l'a toujours aimé. Tu te considérais presque chanceux de ne pas avoir pu le voir de tes propres yeux, lorsque tu as retrouvé sa dépouille. Ouais, la dernière image que t'as de lui, elle te suffit. Malgré la douleur qui rongeait tes orbites, elle te suffit. C'est à cet instant même que ta deuxième vie a commencé, comme si tu avais subis une renaissance.
« You're angry. » C'est une fatalité que tu lui balances. Bien sûr qu'elle est en colère. Et tu le pointes du doigt, de tes mots. Tu es aveugle mais tu n'es pas sourd. Au final, n'importe qui pouvait aisément le déceler. « People are different. That's the reason why we are all unique. Whether you're from this planet...or not. » Tu comprends bien vite qu'elle ne vient pas d'ici. Ça te paraît être une évidence. Elle ne cherche pas à le cacher, et ses paroles te le font bien comprendre. « I want to help you, I really do. I don't know where you're from, and at a matter of fact, that does not matter. You are here now, and you're with me. You say you don't want to use the hard way to escape ? Fine. But I can't just release you. It doesn't work like that in here. Nonetheless, that doesn't mean I can't be your way out. » Le ton ne change pas. Tu te penches un peu en avant, tes doigts s'entrelacent, et tu l'observes maladroitement. Tu l'observes comme tu peux l'observer. Tu l'entends bouger, changer de position, soupirer. Tu comprends et tu devines chacun de ses mouvements, et toi, tu restes de marbre. Tu bouges peu, tu attends ses réponses. Ton esprit continue ses péripéties, analyse constamment pour te permettre de t'adapter, toi, en tant que personne handicapée, à chaque situation qui se présente. A chaque mot et à chaque action que ton interlocutrice entame et achève. C'est quelque chose qui use d'énormément de ton énergie mentale, ce qui peut aussi expliquer ton calme. Tu ne ressens pas le besoin de t'agiter inutilement. A quoi bon ? Bien sûr, lorsque tu revêts le costume du diable, c'est différent. Mais là, aujourd'hui, en ce moment, tu es Matt Murdock. Avocat à tes heures perdues. Et t'as pour mission de la sortir de là.

« I need to know exactly what he told you. Did he do anything inappropriate ? Did he had a weapon too ? ...did you stabbed him ? » Tu savais qu'elle avait été arrêtée pour agression, mais tu savais si peu de détails sur l'histoire. Tu avais besoin qu'elle t'explique de A à Z. « If you help me understand, I can help them understand too... » Tu lui annonces la couleur, et pour la toute première fois depuis le début de votre entrevue, ton visage se détache de sa direction pour pointer du menton la porte située derrière toi. Alors que tu te détournes de sa personne, elle pourrait très bien t'attaquer...mais au final, dans la mesure où tu ne la vois pas – et qu'elle n'est pas au courant de ta deuxième identité, elle aurait pu très bien t'attaquer à n'importe quel instant. Mais tu as confiance, justement parce-que si tu la pensais de si mauvaise intention, c'est ce qu'elle aurait fait. T'attaquer. Et elle affirme ne pas vouloir s'échapper de la manière forte. Donc oui, tu avais espoir. Tu croyais que son cas n'était pas tout à fait désespéré. De toute manière, si le tien ne l'était pas, n'importe qui pouvait être sauvé. Il n'y avait que ceux qui faisaient couler le sang sans s'en soucier qui méritaient le châtiment du diable. Frank avait peut-être raison, dans le fond. Peut-être que t'es pas si différent de lui. « ...and then, you'd be out of here. I'd be out of here. And we would never meet again. Sounds like a good plan, don't you think ? »

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cet homme avait fait ce que peu de monde réussissait à faire. te convaincre de collaborer. était-ce un exploit ? quand on savait que tu n’écoutais personne d’autre que toi et que même une autre version de toi n’avait pas réussi à te convaincre qu’assassiner He Who Remains était une mauvaise idée, c’est qu’il s’agissait plus que d’un exploit. si cette collaboration te faisait sortir d’ici plus rapidement alors ça ne serait que bénéfique pour toi. — fine. tu finis par lâcher d’un air toujours aussi agacé. tu réfléchis, repassant la scène dans les rues, jouant alors avec tes doigts. — i was walking down the street, heading i don’t know where and minding my own business. and then this kid just started … tu te stoppes dans tes paroles. tout était encore frais dans ta tête et tu réalises bien vite que tu as ici la possibilité de lui partager ce qui s’est passé au détail prêt. une petite lueur verte apparaît alors sur le bout de tes doigts. — you know what, that’s bullshit. i’m just gonna show you.

et avant même qu’il ait le temps de réagir, tu poses ta main sur la tempe de celui-ci. ton enchantement ne tarde pas à commencer, rien d’intrusif, pour une fois. rien pour détruire l’esprit de qui que ça soit. non, tu te contentes de simplement lui offrir l’accès à ton souvenir pour qu’il puisse voir la scène telle que toi, tu l’avais vu avec tes propres yeux. tout était si simple, toi, déambulant dans les rues d’manhattan jusqu’à ce que tu croises la route d’un gamin d’environ seize ans. il te sort quelques remarques sur ta tenue, chose qui ne tardes pas à t’agacer et alors que tu lui réponds, il s’énerve comme déçu de ne pas avoir le dernier mot. il fait une tête de plus que toi, se veux imposant. il s’avance, espérant pouvoir t’effrayer mais à la place, tu l’attrapes et le plaque au sol. tu montes à cheval sur lui et alors que tu sors ta lame pour lui faire payer cet affront, les forces de l’ordre qui n’avaient pas été loin ont pu intervenir pour t’arrêter.
autrement dit si il était en tord à l’origine car ayant débuté les hostilités, c’était toi qui au final, avait tenté de l’assassiner. donc la principale fautive était toi. ce qui expliquait pourquoi c’était toi avec les avocats et non l’autre petit merdeux. t’avais peut-être opposé un peu de résistance aussi face à cette arrestation mais rien de bien dramatique : encore une fois, si tu le voulais tu serais déjà loin et libre. si il avait fallu des avengers pour stopper une première version de toi, c’était évident que les policiers n’étaient pas ceux qui t’arrêteraient mais encore une fois, plus tu faisais profil bas moins ravina risquait de te mettre la main dessus.

tu mets un terme à cet enchantement, laissant ta main revenir vers toi et croisant de nouveau les bras sur la table. tu observes le brun, en face de toi qui doit s’avouer sans doute un tantinet perturbé avec tout ça. — you might feel a bit dizzy but that won’t last long. tu déclares simplement, haussant les épaules. — and trust me, that’s just level one of enchanting. et c’était véridique. inutile de lui faire comprendre que tu pouvais prendre possession de son corps - mais qui ne serait pas d’une grande utilité en vue de sa vision. d’ailleurs ce petit détail te percute seulement maintenant. — did you at least see something ? question qui pouvait paraître - était même - indélicate mais tu n’étais pas connue pour faire dans les pincettes.

(c) mars.

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @sylvie laufeydottir

Un deal, c'est ce que tu lui proposes. C'est pas bien compliqué. Tu tenais parole, mais il fallait qu'elle y mette du sien aussi. C'était ensemble que vous alliez pouvoir vous sortir de cette histoire. Tu ne doutais pas de tes capacités. Tu savais te montrer très persuasif, peut-être davantage avec tes mots qu'avec tes poings. Tu en avais vu d'autres, elle n'était pas la première entêtée à laquelle tu avais à faire, alors tu savais comment te débrouiller pour briser un peu sa carapace, pour laisser les mots s'échapper de sa bouche sans se rendre compte que tu la manipulais peut-être bien plus qu'elle ne le pensait. Tu la laissais penser qu'elle avait le contrôle de la situation – et dans un sens, elle te l'avait fait comprendre : elle pourrait totalement l'avoir. Mais vous êtes dans ton monde. Et toi, tu sais comment ton monde fonctionne. Elle, visiblement, non. Tu ne lui voulais en aucun cas le moindre mal, et même si elle n'était pas complètement une bonne personne – ce qui serait gonflé de lui reprocher au vu des erreurs que tu as pu commettre par le passé, tu tenais à prendre sa défense, comme convenu. L'affaire devenait un peu plus intéressante ; tu n'étais pas sûr d'avoir déjà travaillé avec quelqu'un qui provient non seulement d'une autre planète, mais qui a aussi des pouvoirs. Et quelque part, là où ça aurait pu en effrayer quelques-uns, toi ça te fascinait.

Elle commence à vouloir t'expliquer, mais elle se ravise vite. Tu entends sa chaise grincer, et elle t'annonce finalement qu'elle va se contenter de te montrer directement. A cet instant démarre l'une des expériences les plus particulières de ton voyage chez les vivants, et tu vois. Tu vois tout ce qu'elle voit, à travers son souvenir et à travers ses yeux, et la sensation te démange tes propres paupières. Si tu observes la scène plus avec stupeur qu'avec une réelle concentration, vite évaporée à la sensation que tu as perdu il y a fort longtemps, tu réussis à discerner le gamin en question, à entendre les mots qu'il prononce, et à ressentir la frustration et la rage de ton interlocutrice. Inévitablement, le maléfice se rompt, et tu remets petit à petit les pieds sur Terre. Tu passes tes mains contre la chemise blanche qui épouse ton torse, un peu déboussolé par une vision unique à laquelle la vie t'a arraché et à laquelle tu n'étais plus habitué, mais tu recouvres bien vite tes esprits. Il te faut malgré tout quelques secondes, afin que tu puisses retrouver l'environnement qui t'entoure, que tes oreilles fonctionnent correctement, et finalement tu te râcles la gorge. « I did. » Tes yeux se ferment, et ton pouce et ton index viennent frotter tes deux paupières. « Wow, that was weird. I'm sorry. » Tu voudrais lui dire que t'as pas vraiment l'habitude, mais si les mots te brûlent les lèvres, ceux-ci restent coincés au fond de ta gorge. Tes deux paires de pouces et d'index viennent agripper les deux branches de tes lunettes, et ramènent l'outil sur ton nez. Tu restes un moment silencieux, pensif. Tu repasses les images, faisant cette fois-ci travailler ta jugeote et ton raisonnement.

« Defamation. » Tu murmures. « Have you ever heard of this ? » Tu relèves doucement le visage dans sa direction. Tu ne t'attends pas particulièrement à une réponse, tu reprends déjà la parole. « Defamation is the oral or written communication of a false statement about another that unjustly harms their reputation. » Ton plan se ficelle petit à petit dans ton esprit. « Were there any witnesses ? Did the cop that arrested you heard what he was saying ? » Tu reviens t'adosser contre l'arrière de ta chaise, croisant les pieds sous la table. Tes doigts s'entrelacent et tes poignets viennent se reposer contre ton abdomen. Tu pinces des lèvres, toujours pensif. Tu réfléchis à la manière dont tu pourrais la sortir de sa situation. « This element could really help us. You didn't murder anyone. You didn't even stabbed him. You were only defending yourself against that officer. You can get out of here. And you will. »

my bad habits lead to late nights, ending alone. conversations with a stranger i barely know. swearing this would be the last, but it probably won't. i got nothing left to lose, or use, or do. ( music ) -- matt & sylvie.

tu te contentes d’hausser un sourcil. tu le sens perturber, en même temps, comment ne pas l’être ? probablement que c’était légitime dans le fond, si cet homme était habitué à ne pas voir, tu ne pouvais que l’avoir déstabilisé. tu savais pas c’que c’était d’être privé d’un sens. toi, tu savais ce que c’était d’être privé de liberté, tu savais ce que ça faisait de voir son monde entier s’écrouler parce que t’étais pas supposé exister, tu savais ce que c’était, d’être juste vide à l’intérieur. tu savais pas si lui aussi, avait pu connaître une telle douleur, un tel néant au plus profond de son âme quand il avait perdu son sens. en fait, t’étais presque curieuse de savoir ce qui lui était arrivée. et pendant un temps, tes traits s’adoucissent, comme prise d’une soudaine compassion. — what happened to you ? tu demandes, sans aucune gène. on te dirait sans doute que c’est impoli de demander ce genre de chose, mais pour être honnête, tu n’avais pas été éduqué avec les éternelles bonnes manières. les codes sociaux, tu les connaissais pas, où en tout cas, tu connaissais ceux que tu avais appris sur asgard, il y a bien trop longtemps. tellement que tu t’en souvenais difficilement. tu te souvenais que de quelques détails de ta vie d’antan, des détails figés dans ton esprit, comme des photographies. mais tu n’avais, malgré toi, plus beaucoup de vrai et concret souvenir concernant asgard, ta famille ou quoi que ça soit d’autre. en t’enlevant à ta vie, en te contraignant à survivre, ton esprit avait lui même fait le tri. et c’est parfois, lorsqu’enfin tu fermais tes opales bleutées que les souvenirs refaisaient surface. mais en dépit de ça, ton enfance était loin, trop loin.

lorsqu’il se penche de nouveau sur ton cas, tu hausses les épaules, retrouvant ton air dédaigneux. — i’m not from midgard but it doesn’t mean i’m stupid. tu te contentes de lâcher, sourcil haussé. tu te doutais que son explication partait d’une bonne intention, cependant ton mécanisme de défense était bien trop redressé et bloqué pour daigner prendre les choses calmement et offrir des explications calmes et précises. le temps continuait de s’écouler et toi, tu voulais juste sortir de là, retourner à ta petite vie. pendant un cours instant, tu entends du bruit qui provient de l’autre côté de la porte et si ton regard est captivé, tu ne tarde pas à réaliser qu’il ne s’agit là que d’agent qui parlent entre eux de leur destination pour leur prochain repas. tu deviens un tantinet parano, sylvie, craignant que l’éternelle TVA te remette la main dessus. tu sais que si ça venait à être le cas, ils te laisseraient pas partir aussi facilement cette fois. tu redoublais d’effort et tu avais désormais la possibilité d’avoir l’éternel libre arbitre, comme la totalité de la population. en tuant he who remains, tu vas offert cette possibilité et malgré le désir de passer inaperçu, on pouvait pas te retirer le fait que tu avais fait une bonne action.
du moins à tes yeux.
parce qu’on s’le dise, en sot, tu t’étais surtout vengé mais dans ta vengeance, tu permettais à toute personne de vivre comme elle l’entendait, sans cette épée de damoclès au dessus du crâne, menaçant de s’effondrer au moindre moment où les choses ne se passeraient pas comme prévu. simplement. — yes. there were witnesses. it happened in the street, so a lot of pedestrian saw what happened. i don’t know how it might help tho. à tes yeux, probablement qu’ils diraient que t’étais juste une timbrée à avoir sauté sur un pauvre gamin. il trouve cependant les mots nécessaires : il te garantis que tu sortiras d’ici. — let’s make a deal. tu te penches de nouveau en avant, approchant ton visage de celui du brun. tu l’observes, curieusement, détaillant ses traits. — i’m trusting you to get me out of here. for real. however, if you fail, i’ll leave by myself. et cette fois-ci, tu le ferais. tu avais réussi à disparaître de tout les radars pendant des années, probablement pourrais-tu encore disparaître si vraiment tu faisais trop de frasque d’un coup. non ? tu tends finalement ta main, comme pour signer ce deal. tu collaboreras, sans hésitation. tu baisses ta garde une bonne fois pour toute et avec un peu de chance tu seras vite hors de cette pièce particulièrement angoissante.

(c) mars.

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Elle te pose une question qui, tu paries, lui chatouillait les lèvres depuis un instant. La tragique histoire qui a définit ton avenir, ton destin, le futur qui t'amène à ton présent. Ton fardeau, ton handicap, ton atout. Evidemment, tu vas lui expliquer, mais en omettant quelques détails. Tu ne peux pas tout lui dire, et puis au final si elle était capable de te montrer ce qu'elle a vu de ses propres yeux en te rendant temporairement le terrible sens déchu, tu te doutais bien que si elle voulait approfondir les choses et obtenir davantage d'informations sur toi, il lui suffirait de s'introduire dans ta tête. Enfin, tu ne sais pas exactement de quoi elle est capable, mais elle te fait bien comprendre – ses capacités, du moins – qu'elle est en quelque sorte une magicienne, et venue d'ailleurs. Tu ne douterais pas de l'étendue de ses pouvoirs, et au final, t'as pas vraiment envie de savoir jusqu'où elle est capable d'aller. Si certains justiciers ont eu l'occasion de se battre contre des aliens, ça n'avait pas été ton cas. Tu ne sais pas gérer ce genre de situation. T'es qu'un héros de quartier, qui tente de changer les choses à ta petite échelle. Mais c'est déjà pas mal, non ? « An accident. I saved an old man, and paid the price. » Tu commences, et tu viens mouiller tes lèvres. Les souvenirs remontent dans ta tête, et tu tâches de choisir tes mots avec attention. « It was chemical products. It burnt my eyes. Literally. » Tu hausses les épaules. « I don't regret it. I'd do it again. » T'as un petit sourire, un bref sourire sincère, et tu passes à autre chose. Tu te penches de nouveau sur son cas, parce qu'on est là pour elle, pas pour toi.

Tu ne relèves pas sa réflexion, encore. Ca ne servirait à rien. Tu le sais, qu'elle n'est pas stupide. Mais tu ne sais pas d'où elle vient, en revanche. Peut-être que, chez elle, ils ont des coutumes différentes d'ici. Sûrement, même. Il n'y a qu'à voir d'un pays à l'autre : beaucoup de choses changent lorsqu'on passe de nouvelles frontières. Alors, pour quelqu'un qui vient carrément d'une autre planète ? D'une autre dimension ? Ca ne devait pas être bien différent. Le bruit qui provient de l'autre côté de la porte ne t'inquiète pas, même si tu la sens un peu agitée sur l'instant – une agitation qui s'évanouit presqu'aussitôt. Si, d'ici, dans cette salle, on les entendait proches et en même temps de loin, ton ouïe te permettait de distinguer leurs voix comme s'ils étaient dans la pièce avec vous. Tu arrivais même à entendre certains agents qui se trouvaient à l'autre bout du commissariat, à vrai dire, mais tu tâchais de ne pas te concentrer dessus – tu as réussi à maîtriser cette capacité particulière qui aurait pu te rendre fou si tu n'en avais guère contrôle. Alors ton visage est impassible, et tu restes concentré sur ta nouvelle cliente.

Evidemment qu'il y a des témoins, c'est le cas dans plus de la moitié des affaires. Néanmoins, c'est ton taff de demander. Tu te dois même, parfois, de demander des petites choses qui paraissent insignifiantes, mais qui peuvent avoir leur importance particulière. Mais la blonde, l'inconnue, l'alien, elle ne comprend pas en quoi ça peut aider. Elle serait surprise de toutes les failles judiciaires que tu peux trouver ; tu serais même capable de faire sortir le pire des malfrats. Mais tu lui caches ce détail. Tu te contentes de lui sourire. Doucement, le plan se dessine dans ton esprit. Les idées fusent, et tu composes le boulot à venir. Ca ne va pas être tâche aisée, mais de toute manière, est-ce que t'as vraiment le choix ? Elle se penche encore – tu l'entends lorsque ses avant-bras frôlent la surface de la table, et elle reprend la parole. Elle te propose un marché ; un marché qui te va plutôt bien. Pour l'instant, elle te donne l'impression que t'as son destin entre tes propres mains – mais elle n'omet pas de t'annoncer que si tu échoues, alors la princesse se sauvera toute seule. Sauf que dans ce cas-là, ça risque d'attirer beaucoup d'embrouilles, et des embrouilles pour absolument tout le monde. Et c'est ce que tu voulais éviter, justement. Tu as un sourire en coin lorsqu'elle t'annonce la couleur, et tu dois bien admettre admirer un peu son culot. Tu finis par pousser la chaise en arrière pour te redresser sur tes deux jambes, et tu attrapes ta valise de travail pour la traîner à bout de bras. « Deal. » Que tu annonces, le sourire mystérieux aux lèvres. Plus les secondes s'écoulaient, et plus ta tête organisait les idées précises et les démarches qu'il faudra que tu effectues. Ca n'allait pas être un casse-tête non plus, elle n'avait tué personne ni commit de crime très grave, mais il fallait quand même que tu te mettes au boulot pour la sortir de là. Tu ne lui adresses pas un sourire de main, rien de plus. Tu la laisses poireauter là un peu, et tu te retournes alors vers la porte, veillant à toquer avant qu'un agent ne l'ouvre enfin, et te laisser sortir. Tu te tournes une dernière fois vers ta nouvelle cliente, puis tu pars.

Plusieurs heures passent. La nuit tombe. Tu espères, au fond, qu'elle ne s'agite pas trop. Ce qu'elle te demandait allait prendre un peu de temps – l'administratif, c'est toujours long. Mais ce n'est qu'une question d'heures. Tu ne dors pas, lorsque la lune pointe le bout de son nez. Tu travailles encore, parce-que tu sais pertinemment que tu n'en auras pas pour plus longtemps que pour cette nuit. Tu rattraperas le sommeil plus tard, de toute façon c'est toujours ce que tu fais. Il y avait souvent des jours où tu étais frappé d'insomnies, ou alors des soirs où tu étais frappé tout court, déguisé du lycra rouge emblématique de ton alter-égo. Les démarches sont longues, certes, mais elles portent leurs fruits. Il est à peu près cinq heures du matin, lorsque tu reviens au commissariat. Mais tu ne reviens pas vers elle, pas pour le moment. Tu fais le nécessaire, et ce sont des détails que tu ne lui partageras sûrement pas. Le but, c'est qu'elle soit remise en liberté, pas vrai ? On s'en fout un peu comment, du moment que c'est légal. Le dossier que tu as monté est solide, les gens se sont montrés assez coopératifs – persuader et dissuader sont deux atouts essentiels dans ton travail – et enfin, quarante-cinq minutes plus tard, au petit matin, alors que le soleil daigne à peine de se lever en cette journée d'hiver qui s'annonce particulièrement froide aujourd'hui à New York, que la porte s'ouvre de nouveau sur toi, et un agent. Mais cette fois-ci, elle ne se referme pas. L'agent se déplace jusqu'à ta cliente, et se permet de la libérer des potentiels liens qu'elle pourrait encore porter, puis il s'écarte. Toi, tu as ton sourire, empli de malice. « Alright. You're free to go. » Non, c'est pas une blague, c'est bel et bien la vérité, et c'est un mouvement de bras qui accompagne tes paroles alors que tu pointes le couloir vers lequel la porte menait.

» there's no one left to blame. (( ft. loki ))
» So much to talk about - Matt
» ((matt)) searchin' for your blinded help
» a good friend and a glass of wine (matt)