So much to talk about - Matt

Trouver un visage familier, c’était tout ce que Marc voulait. Il aurait pu aller vers Marlene ou Frenchie, mais il savait aussi qu’il ne voulait pas les mettre en danger. Il ne voulait pas à nouveau être possédé par le dieu qui l’avait ramené à la vie. Il fallait qu’il mette la main sur quelqu’un d’autre. Il avait pensé à Frank Castle, mais ce dernier devait sans doute se terrer quelque part et ça prendrait trop de temps pour lui mettre la main dessus. Il fallait qu’il pense à quelqu’un qui avait une vie à peu près normale et qu’il n’aurait pas de mal à trouver. Le premier nom qui lui vint à l’esprit fut celui de son ami Matt Murdock. Par le passé il était avocat, peut-être était-ce toujours le cas Marc parvint à se rendre dans un restaurant où il demanda un annuaire. Evidemment la serveuse le regarda avec surprise. Hum, elle était peut-être trop jeune pour savoir de quoi il parlait, mais apparemment le responsable du restaurant lui non, car il lui donna un annuaire. Ce dernier n’était pas utilisé souvent au vu de son état. Cherchant le numéro de Matt, il tomba sur le cabinet d’avocat de ce dernier. Passant un appel, il n’eut que la tonalité. Personne ne répondait.

Il demanda alors à la serveuse et à son responsable s’ils pouvaient lui indiquer l’adresse du cabinet d’avocats. Il devait vraiment être dans un sale état, car ils lui firent un plan, comme s’il n’était pas assez intelligent pour retenir quelques directions. Attrapant la feuille de papier, il les remercia non sans marmonner avant de sortir de là. Regardant le plan, il prit donc la direction indiquée. Il faisait en sorte de faire profil bas. D’ailleurs, il avait réussi à se trouver des vêtements plus appropriés. Bon d’accord, il s’était rendu dans une salle de gym où il avait volé des vêtements de civils avec un sac dans lequel se trouvait son costume de Moon Knight. Il y allait clairement avoir une personne surprise dans cette salle de sport, mais il avait dû improviser. Vérifiant le plan à plusieurs reprises, il arriva finalement devant le bon bâtiment. Pouvait-il débarquer comme ça ? Il ne savait pas, alors il vérifia les alentours, ses sens en alertes. Cependant, il entra par la porte principale et frappa à la porte. Aucun son à l’intérieur. Marc décida alors de faire le tour et il eut la chance de trouve un escalier de secours à l’extérieur du bâtiment qui donnait sur une petite fenêtre à l’étage du cabinet.

N’ayant pas de quoi être discret, il dû briser la fenêtre et il entra dans un bureau. Regardant autour de lui, il remarque que l'endroit n'était pas bien grand, mais il savait aussi que son ami n'avait pas besoin de quelque chose de luxueux pour bien faire ton travail. Ouvrant doucement la porte, il comprit qu’il était vraiment seul et il soupira. S’il attendait là, il pourrait tomber sur Matt. Il espérait juste que ce dernier ne serait pas accompagné, ça ferait mauvais genre. Malgré tout, il ne voyait pas où il pourrait aller. Alors, il déposa son sac dans un coin et fit le tour du lieu. Il n’avait que ça à faire en attendant que Murdock arrive.

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @marc spector

« Merci pour votre coopération. » S'articulent les mots sur tes lèvres, étirées en un sympathique sourire. Tu fais glisser ta chaise en arrière, tu adresses un bref hochement de visage à l'officier posté à côté de la table, et tu quittes la pièce. Hors de celle-ci, tu retrouves Karen, et au timbre de sa voix, tu sens l'inquiétude. « Ça s'est bien passé ? » Tu la rassures de ce même sourire sympathique qui reste accroché à tes lippes, et tu acquiesces. « Eh bien...disons qu'on a ce qu'il faut. C'est ce qui compte. » Elle hausse un sourcil, curieuse à tes propos. Elle aurait aimé en savoir plus sur ce qu'il s'était passé de l'autre côté de la porte, mais elle n'en demande pas plus. Et toi, tu restes vague sur ta réponse. Tu lui offres ton bras, gentleman, et vous quittez le commissariat au son de ta canne qui frappe le sol. L'air frais de l'extérieur ne tarde pas à frapper ton visage, tu sens Karen frissonner un peu, et tu passes ta main dans son dos pour le frotter, espérant que ça la réchauffe un peu. « Il faut que je passe au bureau pour déposer le dossier de Thomas. Mais...après, est-ce que ça te dirait d'aller manger quelque part ? » Tu l'entends souffler du nez, alors qu'un sourire se dessine sur ses lèvres, et elle hoche la tête. « Avec plaisir. » Une réponse qui aura de quoi te ravir. T'avais besoin de te reconnecter à elle, depuis son retour, mais avec l'immense travail que tu as dû gérer, les occasions t'avaient manqué. Bien sûr, tu lui proposais sans une once d'ambiguïté ; à dire vrai, tu ne pensais plus à ce que tu pouvais bien ressentir, ni pour elle ni même pour Elektra. Ta tête était bien trop occupée par les souvenirs et les dossiers à traiter, que tu ne te laissais pas le temps d'y songer ne serait-ce qu'un instant. Et puis, tu ne sais toujours pas ce qu'est devenu Elektra. Si elle a été une victime du Snap. Ou si, même, elle est morte avant. En tout cas, tu te contentes, sur l'instant, de guider Karen jusqu'à ton cabinet d'avocats – bien plus petit que celui que tu partageais avec Foggy et elle il y a quelques années, et puis vous verrez bien comment votre dîner se passe.

Alors que tu t'apprêtes à mettre la clé dans la serrure, quelque chose t'interpelle. Quelque chose que Karen ne peut pas entendre, mais toi, si. Il y a des bruits de pas, à l'intérieur, et tu t'arrêtes un instant pour laisser ton ouïe te donner plus d'informations à ce propos. « Matt ? Qu'est-ce qu'il y a ? » Tu lèves ta main, pour lui indiquer de rester silencieuse quelques secondes le temps de laisser tes sens faire leur travail, puis tu la pousses un peu en arrière lorsque tu tournes la clé. « Restes ici. » Tu ouvres lentement la porte, puis tu fronces tes sourcils.
Impossible.
L'individu, qui est bien entré par effraction au vu du froid qui a envahit la pièce à cause de la fenêtre ouverte et qui t'arrache un petit frisson, est pointé à proximité de la porte ; assez de quoi te permettre de déceler les battements de son cœur. « Marc ? » Tu t'écris soudainement, encore incertain. Lorsqu'il te confirme que c'est bien lui, tu souffles longuement par les narines. Voilà bien une tête – ou en tout cas, une voix – que tu n'avais plus vue ni entendue depuis bien des années. Tes sourcils se froncent, mais il ne te semble pas être une menace. Très bien. Tu te doutais que, s'il était ici, c'est qu'il y avait une raison particulière. « Je pensais ne jamais te revoir. » Tu as un petit sourire, lorsque tu termines d'énoncer ta phrase. « Enfin, façon de parler. » Tu viens reposer ta canne contre le bureau qui trône au milieu de la pièce, et tu te tournes vers lui. « Juste...accordes-moi quelques instants, puis je serais tout à toi. » Ça t'embête un peu de devoir laisser Karen derrière toi, mais tu sais que ce sera nécessaire. Tu as l'intime impression que Marc ne vient pas que pour l'avocat. Tu te diriges vers la porte, et tu ressors sur le palier. « Je crois qu'il va falloir reporter notre rendez-vous. » Que tu annonces à la blonde avec regret. Tes mains trouvent les siennes, que tu sers doucement dans tes paumes. « Je suis désolé. J'ai une affaire urgente à régler. Honnêtement, je ne sais pas pour combien de temps je vais en avoir. Peut-on reporter ça à demain ? » Même si tu ne peux pas le voir, elle t'adresse un nouveau sourire, et elle acquiesces ; sa réponse te rassure. « Bien sûr. Appelles-moi dès que tu peux. » Tu réponds à son sourire. « Évidemment. » Tu la laisses partir, puis tu refermes la porte de ton cabinet sur ton passage.

Tu reviens dans la pièce, et ton attention se focalise de nouveau sur Marc. D'une main, tu l'invites à s'asseoir sur l'un des sièges qui fait face à ton bureau, et tu te diriges vers la machine à café. « Je t'en prie, mets-toi à l'aise. Tu veux une tasse ? » En tout cas, tu sais que, toi, tu vas en avoir bien besoin.

Soupirant, Marc se passa une main sur le visage. Il ne savait pas si Matthew serait content de le voir ou s’il allait l’envoyer balader. Après tout, il ne l’avait pas vu depuis six ans et il pouvait s’en passer des choses pendant tout ce temps. Marchant donc, il regardait ce qui était accroché aux murs avant d’entendre un bruit de clé. Se retournant vers l’entrée, il se mit en mode défense avant de voir le visage de son ami.

C'est bien moi.

A vrai dire, il ne savait pas trop comment l’aborder. Il connaissait les compétences de ce dernier, il avait donc dû déceler sa présence, mais il restait malgré tout sur ses gardes. Aux paroles de son ami, il devait avouer qu’il n’était pas certain lui-même qu’il était de retour ou en tout cas pas de son plein gré. Quand Matt lui demanda d’attendre, Marc ne répondit rien. Il ne savait pas ce que son ami comptait faire, mais il le regarda ressortir de la pièce. Il entendit alors une autre voix que celle de Murdock, mais il ne dit rien, attendant juste patiemment. Sa passant une main dans les cheveux, Marc la descendit jusqu’à sa barbe. Il n’avait pas l’habitude de la laisser pousser à ce point, mais visiblement Khonshu s’en fichait royalement de son côté. Voyant revenir l’avocat, il s’installa dans un fauteuil, avant de l’écouter parler.

Tu n’as sans doute rien de plus fort, alors je veux bien oui s’il te plaît.

Secouant la tête, il soupira doucement.

Tu es la seule personne qui me dira la vérité sans détour et c’est ce dont j’ai besoin là, tout de suite.

Se redressant dans le fauteuil, il regarda son ami.

Qu’est-ce que tu voulais dire par tu ne pensais jamais me revoir ? Depuis combien de temps ne nous sommes-nous pas vu ?

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @marc spector

Marc faisait partie de tes amis de longue date, de ceux sur lesquels tu pouvais aisément compter, que ce soit Marc ou même les autres ; tu le savais hanté par de nombreux démons indomptables, des démons qui avaient tendance à prendre davantage forme que pour d'autres personnes, arborant son visage et sa voix mais loin de ses propres idéaux, créés avec les leurs. Et même si les années étaient passées, malgré toutes les péripéties endurées, tu ne peux pas lui tourner le dos. Pas maintenant, pas lorsqu'il a le plus besoin d'une main tendue.

Alors oui, tu as laissé Karen derrière toi, et tu es revenu dans la pièce pour t'enfermer avec lui. Vous aviez de nombreuses choses à vous confier, de nombreuses années à rattraper, et tu l'invites à s'asseoir pour que vous puissiez commencer votre discussion comme les deux personnes presque civilisées que vous êtes. Lorsque tu lui proposes une tasse de café, et qu'il te sommerait presque quelque chose plus fort, tu ne peux te retenir d'esquisser un sourire en coin. « On va d'abord commencer par le café, et sûrement garder le plus fort pour plus tard. » Bien sûr que tu avais une bouteille qui traînait dans un coin. C'était d'ailleurs une information que tu évitais d'ébruiter ; t'étais loin de l'addiction comme Jessica, mais tu ne pouvais refuser un verre lorsque tu rentrais de tes sorties nocturnes. T'en avais besoin, physiquement comme mentalement, et ça te permettait de te détendre – notamment à cause des coups que tu as pu encaisser quelques heures auparavant – mais aussi de te vider l'esprit. Mais c'était en dernier recours, évidemment. Là, en plein milieu d'après-midi, la bouteille ne te semblait pas nécessaire. Pas maintenant, du moins. Peut-être qu'au fil de la discussion, tu seras contraint de la sortir, pour que vous puissiez échapper un peu tous les deux de votre propre réalité. T'en sais trop rien, mais t'as d'abord besoin de rester éveillé au maximum, et surtout concentré. La fatigue te tabassait la caboche, et tu serais presque prêt à t'écrouler, si le café ne te gardait pas debout. Alors tu enclenches la machine, et le breuvage coule dans les deux tasses que tu as sorties. Tu ne viens pas t'asseoir, pas maintenant en tout cas ; tu patientes, tu attends que la machine finisse sa routine, puis tu attrapes les deux tasses – et c'est là que tu viens t'installer face à lui, posant les deux tasses sur le bureau, libre à lui de la prendre s'il le désire. Pour le moment, toi, tu n'y touches pas ; il enchaîne avec de nouvelles questions, et tu te concentres pour lui répondre.

« Six ans. Ça fait six ans, Marc. » Tu lâches l'information, un peu sec ; mais oui, ça faisait six longues années que vous n'aviez plus eu l'occasion de vous parler. « Je n'ai aucune idée d'où tu étais, ni de ce que tu faisais. Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé. » Tu inspires profondément, et tu viens te pencher en avant, tes mains jointes. Ton regard figé se baisse pour fixer le sol. « Tu ne m'as jamais donné de nouvelles. Tu n'as donné de nouvelles à personne » Et franchement, tu lui en voulais pas. Parce-que maintenant que tu l'entends, maintenant que tu l'as en face de toi, tu peux aisément comprendre que quelque chose ne va pas. Que quelque chose s'était passé, quelque chose de grave. « Qu'est-ce qu'il s'est passé, Marc ? » Tu te pinces les lèvres. Ces dernières années ont été mouvementées, à vrai dire, mais ce serait mentir de nier que tu ne t'inquiétais pas à son propos, ni même au propos de tes autres amis. Tu sais que tu n'as pas toujours été la personne la plus fiable, notamment envers les Defenders ; à vrai dire, tu étais supposé être mort, toi aussi, et lorsque tu es quand même revenu, lorsque tes yeux se sont rouvert, tu avais été occupé par de nombreuses activités, notamment foutre Wilson Fisk derrière les barreaux, et tu n'as pas eu le temps ni même le cœur de recontacter tes anciens collègues. Tu savais Jessica pleine de rancœur, presque trahie par les nouvelles que tu n'as pas su lui donner, et tu dois continuer à vivre avec ça. C'est aussi pour ça que tu tenais à te montrer présent pour Marc, aujourd'hui. C'est aussi pour ça que tu t'adonnais à ton rôle d'ami. « Tu as l'air perdu. Dis-moi la vérité. Je vais essayer de t'aider du mieux que je le peux. »