Who are you ? - Peter

Depuis ta fuite des médias et de tes proches, tu passais régulièrement plusieurs heures à les observer, au loin, pour s’assurer qu’ils se portaient bien en ton absence. Avec ce recul, il était aussi très facile de remarquer ceux qui avaient le même procédé. Plusieurs fois alors que tu prenais des nouvelles de May, à distance raisonnable et sans qu’elle ne t’aperçoive, tu remarquas un homme que tu ne connaissais qui la suivait dans la rue. Une première fois, c’est une coïncidence, mais deux fois, c’est un mauvais présage. Profitant du détour d’une ruelle, tu enfilas ton costume d’araignée et te positionna pour intercepter l’individu. Jouant de la hauteur, tu l’attrapas par surprise en emprisonnant ses mains dans tes toiles. Perché sur un lampadaire, tu te balançais avec agilité avant t’atterrir devant lui, prêt à calmer ses ardeurs. On ne touchait pas à ta famille. L’idée que ta tante soit en danger par ta faute te frappa par ailleurs : c’était à cause de toi qu’ils étaient sous le feu des projecteurs. C’était peut-être aussi à cause de toi qu’elle était traquée par un pervers. Sur les nerfs, tu étais paré à toutes les éventualités : quitte à devoir redoubler de violence pour te tranquilliser l’esprit.

─ Pourquoi ? Parce que ça fait deux jours que vous suivez une étrangère dans la rue, monsieur. Voilà pourquoi. Tu essayais de rendre ta voix plus intimidante même si des intonations enfantines trahissait ton adolescence. On en vous a jamais dis que c’était impoli d’espionner les gens ? C’est mon quartier ici, et je le protège des gens comme vous.

Bizarrement, le criminel ne semblait pas être intimidé et sa seconde question te laissa perplexe. Qui ne connaissait pas l’homme araignée de nos jours ? Le super-héros le plus recherché de tous les temps ? Abasourdi, tu perdis un peu d’assurance alors que tu étais perdu dans tes pensées. L’homme n’avait pas peur de toi, ne semblait pas vraiment surpris de la situation. Pire, il semblait fatalement à l’aise, comme si rien de grave ne pouvait lui arriver. Un lunatique, assurément – vous l’avez ?

─ Ce que je suis censé être ? Je … Tu ne connais pas Spider-Man ? La surprise passant, tu t’éclaircissais la voix avant de reprendre ton rôle de justicier. Je … Je suis ton pire cauchemar. Si je te vois encore trainer à plus d’une centaine de mètres de May, je te promets qu’on te … Alors quoi, tu allais vraiment le punir de mort, Peter ? Vraiment ? On te retrouvera avec des jolis bleues sur le visage et des cotes en moins. Ah oui, intimidant ça. C’est sûr qu’il va plus jamais mettre les pieds dans ta ville avec une phrase pareille. Pour lui prouver que tu étais bien déterminé à te montrer sévère – encore une tournure particulièrement effrayante ─ tu enlevas ton masque pour dévoiler ton visage. Inutile d’ailleurs, puisqu’il ne semblait pas connaitre ton alter-égo : il n’avait techniquement pas plus de chance de reconnaitre ton visage à toi. En bref, un joli zéro pointé, Peter. Bravo. Je vous ai à l’œil, monsieur. Toucher un cheveu de ma tante et je vous … je vous … rase la vôtre. Hm. Bon, tu avais encore beaucoup de progrès à faire.