playing games from the start (r/ harley)

TW: TONY STARK. mentalité des 90s. deuil.

La Tour était anormalement silencieuse lorsque Tony se glissa en dehors de sa suite. Ou peut-être était-ce là son état naturel et l’apparition de son ‘défunt’ propriétaire avait mis à mal la sérénité ambiante. Près de trois jours s’étaient écoulés depuis le Bug, comme Tony avait décidé de le surnommé. Trois journées qui comptaient parmi les plus étranges que l’héritier ait eu l’occasion de vivre. Entre le moment ou il s’était réveillé au sein d’une maison de retraite - l’une des résidentes et lui-même échappant de peu à des crises cardiaques simultanées - et les quelques heures qu’il avait passé à errer dans Manhattan, sans pour autant reconnaître le quartier, avant d’être abordé par un parfait inconnu, qui lui avait proposé de le conduire chez lui - proposition que Tony avait été sur le point de refuser lorsque l’homme mentionna Stark Industries, tout en désignant une berline avec chauffeur. Par ailleurs, Helmut Zemo - le Baron Zemo - ne l’avait pas ramené au Manoir ou même au QG de son entreprise mais, il l’avait déposé au pied d’une Tour au sein de Midtown Manhattan. Tony avait ouvert la bouche pour protester lorsque son regard s’était attardé sur la plaque en argent ornant la façade du bâtiment: Stark Tower, Damage Control 10 - 200, Stark Industries 30 - 200. Il avait franchi le seuil comme dans un état second. Le réceptionniste en poste l’avait interpellé néanmoins, Tony l’avait ignoré au profit de se placer face à ce qu’il devinait être un ascenseur privé. Ascenseur dont les portes s’étaient ouvertes devant lui - à sa propre surprise, et surtout, celle de l’employé - une voix artificielle s’élevant dans l’habitacle: “Welcome back, Mr. Stark.” Le réceptionniste s’était alors précipité sur son téléphone dans le but de contacter la propriétaire des lieux, tandis que Tony s’adressait sans grande conviction à l’AI. Celle-ci l’avait mené jusqu’à un appartement - le penthouse - vide au premier abord, jusqu’à ce qu’un duo d’étrangers firent leur apparition. Leurs expressions lui rappelèrent celle de la retraité un peu plus tôt, en effet, on aurait pu croire qu’ils venaient de voir un fantôme… et c’était peut-être bien le cas. S’en était suivi une conversation chaotique et émotionnellement épuisante, suite à quoi, Tony s’était retrouvé prisonnier dans l’une des chambres de l’infirmerie, ou plutôt un laboratoire expérimental, où il avait subi plusieurs tests avant que l’une de ses tentatives de rébellion soit interrompu par nul autre que Rhodey. Tony avait déchanté, paniqué, avant de s’agacer à nouveau. Finalement, la fatigue et le stress - et un somnifère - avait eu raison de lui. Malheureusement, lorsqu’il s’était réveillé quelques heures plus tard, la journée de la veille ne se révéla pas n’avoir été qu’un cauchemar particulièrement tordu, et bien qu’il n’était toujours pas certain qu’il ne soit pas victime d’hallucinations, Tony décida d’accepter d’explorer une approche scientifique: il avait d’une façon ou d’une autre voyagé dans le temps, difficile à croire, encore plus compliqué à expliquer mais, rien de plus qu’un défi. Et bien moins effrayant que la majorité des autres hypothèses tapis dans les recoins sombres de son esprit. Rhodey et Potts avaient décidé de lui rendre sa liberté à condition qu’il ne quitta pas le bâtiment, et même s’il n’était pas particulièrement heureux de s’exécuter, la seule chose dont Tony avait besoin en cet instant était un endroit pour travailler sur sa théorie. Raison pour laquelle il s’aventura en dehors de sa suite, une fois qu’il fut certain que Potts avait quitté le penthouse, à la recherche de son - l’ex-lui - atelier. Il ne lui fallut pas longtemps pour découvrir ce dernier quelques étages plus bas. L’endroit était à la fois étrangement familier - il reconnaissait sa propre patte dans une partie de la décoration et dans la façon dont les postes de travail étaient installés - mais également différent. Quelqu’un d’autre avait investi les lieux, leurs bibelots et travaux parsemant l’atelier. Soupirant, Tony décida de commencer par se servir un café noir, prenant un moment pour comprendre le fonctionnement de la cafetière, avant d’attraper un mug qui était - probablement - propre.

Tony avait fait de son mieux pour ignorer l’absence de Jarvis jusqu’alors. Il n’était pas stupide, et plutôt bon en maths, aussi devinait-il que l’autre homme n’était plus de ce Monde depuis un certain temps déjà. Et si l’équilibre de Tony était beaucoup trop fragile pour qu’il puisse s’attarder sur cette information sans subir un nouveau mental breakdown… cela ne changeait rien au fait qu’il ne s’était pas servi d’une machine à café depuis son retour de l’Université et que celle face à lui était particulièrement récalcitrante. Il était à la recherche du café en lui-même, marmonnant dans sa barbe non existante, lorsqu’une voix inconnue s’éleva dans son dos: “Shit!” s’exclama-t-il, tout en sursautant violemment, avant de venir placer une main sur son coeur qui battait de façon erratique dans sa poitrine. “I swear you people are trying to kill me,” ajouta-t-il après un instant, sans pour autant lever les yeux sur la personne qui venait de l’interrompre, cherchant à calmer son rythme cardiaque. Sérieusement, c’était la troisième fois en moins de trois jours que Tony manquait d’avoir une attaque. “Your - my - whatever - the coffee machine sucks by the way,” reprit-il après quelques secondes, tentant de se redonner une contenance en faisant ce qu’il faisait de mieux: critiquer. Finalement, Tony se décida à poser les yeux sur la silhouette de son interlocuteur plus d’une fraction de seconde et il ne put s’empêcher d’arquer un sourcil alors que son regard voyageait de bas en haut, étudiant - et appréciant un peu trop - le corps de l’inconnu. “Who are you supposed to be?” demanda-t-il, son flegme habituel retrouvé. “Please don’t say my son, I’d be very disappointed.”

“My?” répéta Tony, non sans sarcasme et une pointe de condescendance. Néanmoins, son interlocuteur ne semblait pas enclin à éclairer sa lanterne, et s’il aurait pu ignorer l’insulte à peine dissimulée concernant son inhabilité à se servir de la machine à café - après tout, il avait des employés pour ce genre de choses - il perdit une grande partie de sa nonchalance à l’écoute de la question de l’autre homme. Tony laissa échapper un reniflement sarcastique, croisant un bras gauche sur sa poitrine et appuyant son coude droit sur ce dernier, sa main venant soutenir son menton dans une mimique borderline moqueuse: “Sweetheart, I don’t know who you think you are but my name is written all over this place,” répondit-il sur le même ton que précédemment. “See this desk? Before I took over good ol’ dad’ business, this would have been in the back or on the side, somewhere, because my old man didn’t care much about computers. And the way all those stations are put together right now, that’s me, that’s how I work,” poursuivit-il tout en désignant l’espace de travail en question. L’agencement en demi cercle était sa signature. “That and the fact I made that thing when I was 16,” ajouta-t-il après une pause purement dramatique avant de se tourner vers Dum-E qui venait de les rejoindre, attiré par la voix de son créateur. “I can’t believe it’s still running though.” Ni qu’il avait gardé le robot toutes ses années, par ailleurs, ce dernier émit une série de sons à l’écoute des paroles de Tony, qui haussa ses épaules: “Eh don’t look at me like that, I’m just being truthful,” déclara-t-il. “You and I both exceeded my expectations lifespan-wise.” A l’époque, il ne pensait pas atteindre son trentième anniversaire, et encore moins son cinquantième. “Anyway,” s’exclama-t-il, reportant son attention sur précédent interlocuteur: “So you are not my son but you still think you own the place so you are… what? The Boss Lady’s boy toy?”