murder inc. (yel)

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @yelena belova

Il est vingt-trois heures quarante-cinq tapantes lorsque tes pieds viennent heurter le bitume du container, d'une agilité silencieuse propre à ton alter-égo. Matt Murdock dormait à poings fermés, et c'était au tour de Daredevil de reprendre le dessus. A dire vrai, ces cinq dernières années, depuis le Snap, le diable ne s'est montré que très peu. Tes deux identités se sont emmêlés, ont fait des nœuds à droite et à gauche que tu peines aujourd'hui à défaire. Ta colère t'a poussé à prendre des décisions qui te semblent, à ce jour, irréfléchies – elles l'étaient. A cause de celle-ci, Matt avait, lui aussi, du sang sur les mains. Peut-être même plus que Daredevil. Tu étais devenu un modèle qui ne matchait pas les idéaux que tu défendais tant jadis, perdu dans la noirceur d'une âme que tu soupçonnes venir davantage des enfers que du royaume du Tout-Puissant, toi pourtant si croyant, la croix au torse et les prières non prononcées, l'ange de la vengeance. Mais le Blip a constitué une nouvelle lueur d'espoir dans ta vie bien amochée, une lueur qui a su te faire relever le visage et de donner la force de te redresser sur tes deux jambes, une lumière au bout d'un tunnel de noirceur, quelque chose de faible mais de bien présent, quelque chose qui a su te redonner goût à la vie.

Tu observes méthodiquement les mouvements des hommes armés qui patrouillent sous ton nez. Si ton costume rouge pouvait paraître presque pétant en pleine lumière, la nuit réussissait malgré tout à t'emporter dans son obscurité. Une ombre parmi les ombres, un être dont la clarté de l'âme est absente. Tes violentes pensées prennent le dessus, mais tu as un mot d'ordre : ne jamais tuer. Non, tu ne peux pas tuer, Matt. Parce-que c'est une ligne que tu refuses de franchir, et tu as parfaitement conscience du chemin emprunté par ceux qui la croisent. Ta rencontre avec Castle ne t'a permis que de renforcer tes convictions, bien que ses mots continuent de hanter ton esprit. Qu'à un mauvais jour de devenir comme lui. Ca te faisait du mal de l'admettre, mais il avait peut-être raison. Tu songes un instant au chemin que tu as, toi-même, emprunté après le Snap. T'as pété un câble, clairement. Tu n'as pas franchis la ligne, mais tu l'as souvent frôlée. Toi, l'homme brisé, arriveras-tu à te réparer un jour ?
En bas, c'est calme. C'est toujours calme. Tes oreilles étudient les sons qui leur parviennent, et rien ne t'alarme. Les pas de tes ennemis se font discrets et légers, presque imperceptibles – à moins de pouvoir entendre comme toi tu entendais. Rien ne t'échappait, pas même eux, pas même le meilleur des entraînement par le meilleur des soldats. Ton ouïe s'habitue à la routine qui s'est installé entre tous les hommes en bas, et toi, tu portes une main à ton Billy Club, laissant l'un des bâtons pendre dans le vide, suspendu au câble qui le relit au deuxième que tu tiens fermement d'une main. Tu t'apprêtes à sauter sur ton premier adversaire, lui assénant un violent coup derrière le crâne et profitant ainsi de l'effet de surprise, mais tu te rends rapidement compte que tu n'es pas seul. Sous ton masque, tes sourcils se froncent alors qu'une jeune femme blonde vient te prêter main forte. Tu l'observes un instant alors que les ennemis se ruent sur la nouvelle arrivée, bien que tu parviens à en maîtriser un qui tentait de profiter de la distraction pour essayer de t'avoir, puis tu la rejoins dans le combat. Cinq bonnes minutes s'écoulent, les corps tombent à même le sol, les coups sont portés et, de ton côté en tout cas, ils sont aussi encaissés. Enfin, le dernier tombe à son tour, accompagne les autres corps inconscients, mais ils relève une dernière fois le visage vers vous.

Tu serres le poing, son regard désespéré ne te surprend pas, mais bien vite il sera remplacé par une arme attrapée dans le tas qu'il tente de pointer sur vous. Si tu as l'ambition de venir lui en mettre une avant qu'il ne tire, quitte à prendre le risque d'abîmer un peu ton costume, tu es devancé. A ta grande surprise, un coup de feu retentit, mais il ne provient pas de l'adversaire. Elle vient de tuer un homme sous tes yeux, et toi, tu es impuissant. « NO ! » Tu ne le cautionnes pas. Sous ton masque, tes yeux s'écarquillent de stupeur, et tu as un mouvement de recul. Tu entreprends de faire un pas en arrière, méfiant ; si tu l'avais prise pour une alliée lorsqu'elle a débarqué, tu réalises bien vite que la situation est plus complexe qu'elle n'en a l'air.

hell is empty and all the devils are here, so, watch the colors turn to red, like the passing light of day. - @matthew m. murdock

Depuis combien de temps tu l'étudies, celui-là ? Combien d'heures passées à la recherches d'informations ? Combien de nuits as-tu veillées pour millimétrer ton coup ? Pour atteindre la perfection. Tu ne les comptent plus, tu ne l'as jamais fait non plus. Simplement parce que ta vie n'a plus la même saveur depuis le Snap. T'es une âme en peine, une coquille vide, une vengeresse à la recherche de son Graal. Hantée par le fantôme d'une femme que tu as admirée, que tu admires encore. Si les veuves sont ta famille, elle était bien plus, elle était un modèle pour ces jeunes enfants assoiffés d'aventures. Elle était ton monde, malgré les difficultés, malgré la génétique différente, malgré les maux de vos vies respectives. Elle représentait tellement. Et la seule explication que tu as eu sont les mots de Valentina. Le visage d'un responsable - parce qu'il en faut toujours un. Mais dans ta vie, il n'y a pas que Clint Barton que tu traques. Il y a tous ces soldats de la Red Room que tu chasses. Et tu les anéantira un à un, jusqu'au dernier - quoi qu'il en coûte. Tu les pensaient tous morts à la destruction de la structure céleste, mais ils sont là, vivants, comme si le mal passé était effaçable. Mais il n'en est rien, et ils payeront. De leurs vies, de leur sang. C'est pour cela que t'es là, cachée dans l'ombre, attendant le moment parfait pour mettre à exécution ton plan, son assassinat. Telle l'araignée, t'as tissée ta toile en attendant qu'une proie s'y piège seule, ou que tu l'y pousse. A pas de loup, tu attrapes le premier soldat qui se présente a toi, ton bras fermement noué autour de son cou avant de le mener avec violence au sol. Un coup sec afin qu'il ne se réveille pas d'ici plusieurs heures - tu l'espères. En te tournant, tu le voit là. Un héros vêtu d'un lycra carmin, d'un masque aux petites cornes faussement diaboliques. Il n'était pas prévu dans ton plan, il ne devait pas se trouver là, et tu grognes silencieusement à cela. Qu'importe, tu ne perds pas de vue ton objectif : Rurik Ivanov. Tu ne recules pas, malgré la nuée d'hommes qui approchent, tu encaisses les coups, autant que tu les assènent.

Cinq minutes pourtant, c'est tout ce qu'il vous faut à vous - le duo improbable. Trois cents petites secondes, qui paraissent être des heures sous les coups que pleuvent. T'assurant que les soldats ne se relèvent pas - ou plus, tu t'en fiches pas mal au fond. Ils protègent, ils endossent alors la responsabilité - la complicité. Le dernier corps tombe, tu recules alors, pensant pouvoir accéder à l'intérieur du bâtiment pour trouver l'homme tant convoité, la proie parfaite. Mais le soldat, il ne veut pas dire son dernier mot, et tes plans tombent à l'eau. Ta discrétion est mise en péril. Tu l'entends - le cliquetis de l'arme - et lorsque tu tournes ton faciès il tient en joue le diable en lycra. Tu jurerais que son regard t'implore de ne pas entrer, alors que fais-tu face à cela ? Tu souris - loin d'être douce ou compatissante. Mais d'une cruauté sans pareil, faisant ainsi ressortir ton désir de vengeance. Tu sors ton glock du holster à ta cuisse et tires. Sans regrets, sans hésitation, sans émotions. L'inconnu hurle, recule face à ton geste, tu le sent perdu, presque impuissant. Mais tu ne t'arrêtes pas là, parce que le bruit va éveiller les soupçons. « He would have shot first. » Que tu notifie platement avant de te tourner pour entrer dans la bâtisse, gravissant les diverses estrades vides de ce club bien trop calme. T'es à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement dans cette ambiance tamisée. Mais alors que tu étais sur le point d'entrer dans la pièce derrière le large bar des lieux, le diablotin arrive, et tu donnes alors un grand coup dans la porte. Ivanov se redresse - déjà armé jusqu'aux dents. L'homme au costume carmin lui semble vouloir te persuader. Il nourrit l'espoir que tu ne tues plus. « Don't try to stand in my way. » Tu sors alors ta seconde arme, et tiens de part et d'autre les deux hommes en joue. Jetant des oeillades ici et là à chacun, ton visage trahissant la peine, la haine. Ta respiration pourtant calme... « I won't hesitate. If you stop me, I will kill you with him. »

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T'es le mieux placé pour savoir qu'il ne faut pas faire confiance à n'importe qui, et que les apparences peuvent aisément s'avérer trompeuses. Entre Pointdexter et Castle, tu avais croisé la routine de bien des individus, aussi différents des uns des autres. Et si l'un avait le visage d'un ange, c'est en réalité sur celui que l'on pointait du doigt comme un monstre sur lequel tu avais pu compter. Il y a beaucoup de choses que tu ne concèdes pas, tu as un code moral bien particulier, et tu aimes t'y tenir. Tu sais que parfois, retenir tes coups t'était difficile, mais si tu t'étais imposé ce code, c'était justement pour ne pas commettre l'erreur fatale. On dit que tuer n'est pas aussi facile qu'on le pense, mais tu n'es pas d'accord. A vrai dire, lorsque tu songes aux expériences que tu as vécu et à ce que tu as vu, tu aurais plutôt tendance à croire le contraire. La vie humaine est fragile, souvent insignifiante ; en un claquement de doigt, la moitié de toute une civilisation pouvait disparaître. En un simple putain de claquement de doigts. Laisser la noirceur ronger son âme a des conséquences particulières, et tu ne veux pas les affronter. Tu as déjà bien assez d'angoisses à gérer. Alors ouais, lorsqu'un homme est tué sous tes yeux, ce n'est pas l'horreur qui se lit dans ton regard, mais du mécontentement. De la colère. Si tu étais connu de tes cornes sous le visage d'un diable que l'on avait tendance à craindre, vous, humains, étiez qui pour décider du sort d'autrui ? Vous, simples mortels, étiez qui pour décider qui doit mourir et qui doit vivre ? C'est toute une complexité à laquelle tu t'accroches ; et jamais, ô grand jamais tu ne te sentirais prendre la place d'un Dieu. Tu te considères ange de la vengeance, envoyé pour stopper le crime, protéger les innocents ; une barrière contre le mal pour protéger le bien, comme tant d'autres sur Terre. Les forces de l'ordre, les Avengers, les pompiers, les bénévoles, ceux au bon cœur ; vous étiez nombreux et sous toutes les formes. Et si tu avais cru que la blonde qui avait fait irruption faisait partie de ce genre d'individus, tu venais clairement de te tromper, alors que son corps retombe à même le sol dans un bruit épouvantable, frôlant les chaussures de ton costume.

Il aurait tiré en premier, peut-être. Néanmoins, tu te savais assez futé pour savoir te défendre, et ce malgré ton handicap. Tu fronces des sourcils à sa réflexion, qui ne reflète absolument rien : aucun regret, juste de l'amertume que tu ne reconnais que trop bien. Puis elle se déplace, elle s'en va ; direction le bâtiment qui vous surplombe, et elle entre en trombe. Toi, tu la suis, parce-que tu n'as rien d'autre à faire. Tu es sur cette piste depuis un petit moment maintenant, et il est hors de question de laisser cette inconnue mener sa vendetta sans que tu ne t'interposes. Il est hors de question de la laisser mettre à exécution le carnage qu'elle semblait avoir planifié. Ces gens, ces hommes, ont un passé sombre, ont certainement fait des choses abominables ; néanmoins, méritaient-ils réellement de mourir ? Pouvait-elle réellement se permettre de se la jouer Déesse et décider de qui crevait ? Aussi loin que tu te souviennes, ce n'est pas à elle vers lesquelles tes croyances vont, mais vers cette entité invisible. Et tout le monde a sa part de noirceur, la sienne se lisait aisément dans le creux de ses yeux à cet instant précis ; mériterait-elle, selon son jugement, de mourir elle aussi ? Tu vas tâcher de veiller à ce que personne d'autre ne perde la vie ce soir. Qu'elle te menace, qu'est-ce que ça peut bien te faire ? T'as été le seul capable à foutre Fisk derrière les barreaux. Tu n'as pas froid aux yeux, tu n'as peur de rien ni de personne. L'homme sans peur, un surnom qui colle à la peau écarlate de ton alter-égo, et qui te qualifie parfaitement. Tu jettes un rapide coup d'œil à Ivanov, sur lequel tu t'étais renseigné quelques jours plus tôt avant de planifier leurs arrestations respectives, puis tu remarques que la blonde a sortit non pas une, mais deux armes ; et qu'elle vous pointe avec tous les deux. Tu n'es pas armé – d'une arme à feu, en tout cas, et tu sauras te débrouiller, mais tu étais assez expérimenté pour savoir qu'une fusillade n'annonçait jamais rien de bon pour personne.

Ce sont tes mains que tu places devant toi, et ton corps qui fait un arc de cercle pour venir te déplacer doucement dans l'espace. Un geste qui se veut inoffensif. Tu n'es pas ici pour lui faire de mal, t'es ici pour faire de mal à personne – contrairement à elle, visiblement – mais tu refuses que vous soyez ennemis. Ce serait stupide, non ? L'ennemi de ton ennemi est ton ami. Enfin, pas du tout, dans votre cas. « You don't want to do this. » Et tu voulais croire à tes propres paroles, mais tu ne la connaissais pas. L'affaire te semblait personnelle, et tu savais pas ce qu'Ivanov avait bien pu lui faire. Mais peut-être quelque part, tu veux la persuader. Tu veux qu'elle sache que ça peut se passer autrement, qu'il y a d'autres solutions. « Look, I don't know you, I don't know what he did to you, but there can be another way. It doesn't have to end in a bloodbath. » Tu essayes d'établir un eyecontact, tu essayes de lui assurer que les choses peuvent être différentes, qu'obtenir justice ne résulte pas toujours par le biais d'un meurtre, mais tu la sens entêtée dans sa tâche. Mais il fallait dire que gérer ce genre d'individu, t'avais déjà connu, t'avais déjà essayé ; et peut-être qu'au final, tu n'essayais que de faire gagner un peu de temps à Ivanov, tu essayais vainement de désamorcer quelque chose de déjà trop profond, et au bout d'un moment, sans la quitter des yeux, tu murmures. « Go. » Ce n'est pas un mot qui lui est adressé, cette fois. C'est une lueur dans le regard de la blonde qui te persuade que ses intentions ne seront pas démêlées aussi facilement, et qui te fait comprendre comment ça va finir. Alors Ivanov, il reste planqué le mieux possible, et il s'enfuit. Tant pis, tu le rattraperas plus tard, il semblerait que t'aies un nouveau problème sur les bras. Et alors que tu sens qu'elle va te tirer dessus, tes réflexes te protègent. Une de tes mains attrape les deux armes qu'elle tient dans ses mains, que tu réussis à lui dérober – avec beaucoup de difficulté, ce qui t'annonce aisément que le combat va être rude et que tu vas certainement en ressortir avec plus que quelques côtes cassées, mais aussi que cette femme est entraînée à un niveau égal au tien. Tu envoies valser un peu plus loin ses armes mais tu n'es pas dupe, elle est certainement armée jusqu'aux dents et avoir d'autres tours dans son sac ; alors tu te concentres, tu pares les coups au mieux, tu t'en prends certains au pire, tu tentes de la neutraliser, mais tu sais que la tâche ne va pas être facile.

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T'es prête a tout. A tout pour éliminer de cette Terre ceux qui ont voulu par le passé te retirer ton libre arbitre. Et c'est un choix que tu fais de ton plein gré. Parce que TU l'as décidé. Le dernier de ta liste, Ivanov va payer depuis tout ce temps, il va payer pour toi, et pas seulement. Pour toutes les veuves qui ont elles aussi soufferts. Vous n'étiez que des gosses, vous ne demandiez rien, et vous avez pourtant reçu un enseignement militaire. Bien sûr que cela vous a forgé une carapace indestructible, cela vous a peut-être aidées ici et là par moment. Melina n'avait pas tord : pain makes us stronger. Tu te le répètes encore et encore, Natasha l'a répété encore et encore. La douleur t'as rendue suffisamment forte pour prendre ta revanche, sur la vie, sur eux, sur tout. Libérée des chaînes qui te torturent encore et encore, tu pourras alors respirer. Tu ne devras plus survivre, mais vivre. C'est pour cela que tu pointes l'homme en lycra rouge lorsqu'il entre, deux glocks, alors que tu es prête a n'en utilisé qu'un. Il essaie d'être rassurant, de se montré le plus docile possible alors que tu n'es que férocité. Il courbe l'échine, il lève ses menottes comme un pantin à qui on l'aurait ordonné. Ses gestes sont lents et précis, lents et minutieux, lents et suspicieux. Tu n'hésiteras pas. Tu le mets en garde, tu es ici seulement pour lui. Mais voilà qu'il a le don de t'énerver l'inconnu en collant carmin, assurant que tu ne veux pas de cela. Pourtant tu le désires plus que tout. Plus que n'importe qui. Il ne te connait pas, et là est le soucis dans cette histoire, parce qu'il n'a pas idée de la souffrance que cela a engendrée. Pas idée des pertes que cela a engendré. Il te fixe - beaucoup trop a ton goût - mais toi, ton regard reste englué sur le russe qui ne sait décidément plus où se mettre. Il ne tremble pas pourtant, il attend. Il se doute de tout, d'absolument tout, si vous autres n'avez pas oublié, eux autres instructeurs, médecins et autres noms qu'ils pouvaient bien porter, ne pourront jamais effacer la Red Room de leurs mémoires. Tu jettes quelques oeillades au diable, et quand il murmures à ton ennemi - votre ennemi - de partir, tu tires sans le toucher lorsqu'il prend enfin ses jambes à son cou.

Ta rage ne reste pas en place, elle ne peut être contenue et doit se diriger vers quelqu'un d'autre que toi. Pour t'être laissée bernée si facilement. Tu t'apprêtes a ralentir le héros en combinaison lorsqu'il esquive avec agilité ta manoeuvre pour te dérober tes armes. Et la danse qui suit en est presque macabre, parce que les coups pleuvent comme de l'acide prête a dissoudre vos chairs à néant. Il pare tes attaques, tu pares sa défense. C'est un peu le jeu du chat et de la souris. Ton bute est de récupérer tes armes, quoi qu'il t'en coûte. Tant pis si tu dois perdre l'usage temporaire d'un bras ou d'une jambe. Tant pis si ta carne sera encore bariolée ici et là de marques noirâtres. Tant pis. Quand tu vois que vos coups ne mènent nulle part, tu prends un peu de recule, debout sur une table survivante à vos émeutes, soupirant fortement. « Maybe I don't want to do this. But I have to kill him. » Que tu lances avec ton petit accent. Ton regard a perdu de cette humanité que tu as essayé de garder, parce qu'elle ne peut perdurer si il vit. « Because he stole my life. He stole my freedom. He didn't just break me, he broke all of us. » Tu glisses ta main dans ton dos pour en sortir un petit manche. Inoffensif jusqu'à ce que tu l'actives et que sa grandeur se révèle. Tu sautes alors de ton perchoir pour venir lui donner quelques coups, l'électricité traversant sa chair pour le déstabiliser. Oh, tu n'hésites pas a te montrer sans pitié, a prouver une fois encore que la Red Room a fait de vous de véritables machines de guerre. Des assassins de qualité. Au détour d'un croche pied, alors que tu affaisses ton échine au sol, tu désactives l'électrifiant pour récupérer l'une de tes armes au sol. Une fois dressée sur tes deux pieds tu le tiens en joue, le doigt sur la gâchette. « How do you know him ? » Tu retires le cran de sureté, prête à tirer si la réponse ne te plait pas. « The Red Room reports do not mention a... Devil in red tights. Who are you !? And what do you want !? »

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La vengeance.
C'est ce qui la pousse au quotidien. C'est ce qui la fait se lever le matin.
Tu n'es pas dupe. Tu es doué pour analyser autrui. Souvent, tu devines à quel type de personne tu as à faire. Et, bien sûr, ce n'est pas le genre d'individu contre lequel tu apprécies tomber. Tu te rappelles de ta confrontation avec Frank Castle. Bien sûr que tu t'en rappelles. Le Punisher était le genre de figure que l'on pouvait difficilement oublier. Il n'a jamais rien eu contre toi, et au final t'avais rien contre lui non plus. Mais ses agissements extrêmes t'avaient fait grincer des dents, et ton code moral t'avait poussé à l'empêcher à commettre de tels carnages. Vos combats ont été inutiles, et emplis d'une haine que tu ne pouvais que comprendre. Tu sais ce que c'est, ce sentiment de vengeance. Tu sais ce que c'est que de vouloir faire du mal à quelqu'un d'autre pour ses actions. Tu retenais tes coups tous les nuits, alors que les criminels que tu pourchaissais méritaient de se manger une râclée. Mais tu ne leur ôtais pas la vie, car à quoi bon ? Qui étais-tu pour décider qui devrait vivre et qui devait mourir ? Qui était-elle pour s'en réserver le droit aussi ? Tu ne peux que comprendre, lorsqu'elle te raconte qu'elle a tout perdu à cause de l'imbécile qui vient de partir. Tu peux comprendre plus que n'importe qui. Chacun traînait ses bagages, ses lourds traumatismes, et il était difficile de s'en défaire. Il était difficile de s'en détacher.

Tu sens ses phalanges frapper les os de ton corps. Tu sais que ton épiderme virera au bleu, puis au rose, puis au jaune, puis au noir. Tu sais que ce soir, ou demain matin, ou la nuit prochaine, lorsque tu iras te coucher, ton corps te fera souffrir. Ton corps te fait sans cesse atrocement souffir. C'étaient les aléas de la vie ; de ta vie. Celle que tu as choisis ; la voie du justicier. Tu sacrifiais ta propre personne pour permettre à d'autres de continuer à vivre en paix, ou alors pour leur permettre de la retrouver. Tu remarques bien vite qu'elle est une combattante expérimentée, qui arrive à ta cheville, à ton niveau. Ce combat est ridicule, et inutile. Il n'y a rien qui vous fera flancher. Rien du tout. Elle s'arrête alors un instant, et tu l'écoutes te donner la raison de son entêtement. Tu la vois sortir son manche, et lorsque tu remarques que celui-ci est électrique, tu devines bien vite que tu vas passer, encore, un sale quart d'heure. C'est pas bien grave, néanmoins ; tu sais encaisser les coups. Physique, ou non. Et, heureusement, l'armure de ton costume te permet de te protéger un tant soit peu, mais certains coups passent à la trappe et arrivent à atteindre le tissu, voire même ta chair. Tu sers tes dents à chaque choc que tu prends, mais tu tiens, tu survis. Par malheur, elle réussit à récupérer l'une des armes que tu avais réussis à lui dérober, et elle te tient une nouvelle fois en joue.

Elle te demande comment tu le connais, le gaillard de tout à l'heure. Toi, tu reposes tes mains contre tes genoux, un peu penché en avant et le souffle court. Tu serais prêt à te battre si elle te sautait d'un coup dessus, mais là, avec une arme à feu, c'était quand même un peu compliqué. Il fallait croire que sa matraque a été plus efficace que tu ne l'avais pensé, de quoi te donner quelques idées supplémentaires pour améliorer l'accoutrement de Daredevil. Enfin, tu te redresses, tu allonges entièrement ton dos, et tu l'observes. Que peux-tu faire de plus, de toute façon ? Elle maintient un minimum de distance entre vous, et elle est beaucoup trop loin pour que tu la désarmes de tes propres mains comme tout à l'heure, auquel cas si tu essayais quand même, à cet instant, tu signais ton arrêt de mort. « That's the thing. I don't know him. I'm here to arrest him, and all of his friends. But I'm not here to kill him. It's, also, my job to stop people like you to end lives like this. » Tu essayes de te montrer un peu plus confiant, et tu t'avances doucement vers elle. C'est risqué, clairement ; mais qui ne tente rien n'a rien ? « I'm not your enemy. He is. But don't turn yourself to a monster. I think that killing is what you do, but...it's never too late to pick the right choice. To do the right thing. » Tu t'arrêtes à quelques centimètres seulement d'elle. « I'm Daredevil. I don't know what the Red Room is, but I'm one of the vigilantes here. I'm trying to keep New York safe, especially Manhattan. I'm trying to do the right thing, too. And you could. »

Tu pousses un long soupire, puis tu viens t'asseoir sur un meuble renversé. « You can kill me, then go after him, even though I think he should be far by now. Or, you can help me. And I can help you. And we search for that motherfucker out there, and we drag him in court, with enough proofs so he can be locked up forever. This is not what you expected, but it could work. He could never hurt anybody else. But, that being said, it can only work if you're ready to cooperate with me. » Tu relèves le visage vers elle. « I'm not here to hurt you. I'm not your enemy. » Que tu répètes une nouvelle fois. Et tu étais sincère. Si vous vous entraidiez, vous pourriez arriver à bout de ces méchants, sans même qu'aucun d'entre eux ne perde la vie, mais croupisse jusqu'à la fin de leurs jours dans une cellule, isolés du monde extérieur. Une punition qui, à tes yeux, te semble bien plus insupportable que la mort elle-même, que tu vois plutôt comme un échappatoire. Mais tu sais ce que c'est que de perdre le contrôle de soi, et de laisser sa colère l'emporter sur le reste. Tu n'étais personne pour donner des conseils. Mais tu voulais faire les choses bien. Tu n'étais pas un criminel, et tu te doutais qu'elle n'était pas si mauvaise qu'elle ne laissait le paraître. « I only want justice, like you. »