witchy vibes (sersi)

i sense a change ; something is happening to me. only a few species ever undergo change, the others become extinct. men with almost certainly pure replaced by a new order of intelligence. stop looking for monsters under your bed, you are the monster. - @sersi

Tu observes l'écran qui reflète sa lumière sur ton visage, hypnotisée un instant par la voix du présentateur de l'émission. Tu apprends les événements qui se sont produits au Winter Village de Bryant Park, survenus un peu avant ton départ. C'est bien pour cette raison que tu es partie, et tu as bien fait. Et puis, revoir Agatha n'avait pas été plaisant. Tu n'avais pas voulu que vous vous battiez. Vos pouvoirs sont synonymes de chaos et de destruction, et tu n'avais pas voulu détruire ce petit coin de paradis qui s'installait lorsque l'hiver arrivait. De plus, tu avais eu l'occasion de repérer de nombreux visages familiers, et ça a eut le don de t'effrayer un peu. A vrai dire, depuis Westview, tu n'avais plus donné de signe de vie à personne, et tu redoutais un peu de croiser de nouveau tes collègues héros, bien que tu n'es pas sûre de pouvoir te qualifier encore de la sorte. Tu avais fait des choses horribles, et emprisonné de nombreuses personnes, juste pour pouvoir perpétrer un bonheur fictif. Certes, ce n'était pas tout à fait voulu, et tu avais perdu le contrôle. C'est bien pour ça que tu avais disparu après ces événements, tout simplement pour apprendre à l'avoir, et qu'une chose pareille ne se reproduise plus. Tu avais fait des progrès, en très peu de temps. Il fallait dire que comprendre un peu de quoi tu étais capable avait, aussi, aidé.

Et dans tout ça, tu as de nouveaux projets.
Ce bonheur fictif peut être réel, et tu en as bien conscience.
Le Darkhold en ta possession a été un atout primordial quant aux connaissances que tu as pu acquérir, mais aussi concernant le savoir qu'il contenait. Et ces nouveaux projets, ils y sont liés. Tes enfants sont quelque part. Leurs corps n'ont pas été animés que par ta simple volonté – autrement, ils n'auraient été que de vulgaires poupées de chiffon. Ils ont eu une âme, tout comme Vision ; une âme particulière, mais quelque chose qui les a rendus vivants. Et n'est-ce pas là le plus important, que d'être vivant ? Humain, mutant, optimisé, androïde ou même issus d'une pierre de l'infinité. Tes sentiments, eux, en tout cas, étaient bien réels, et c'est ton instinct maternel qui primait.

Tu étais revenue à New York City, tu t'étais installée dans cet appartement – loin d'être aussi piteux que tu ne l'avais imaginé – et tu ne savais pas exactement pour combien de temps tu allais rester. Peut-être que tu ne partiras plus, mais tu n'oublies pas ta case qui t'attend, là-bas en Sokovie, et qui a été ton repaire pendant de nombreux mois. Tu n'oublies pas non plus la Latvérie, et son roi qui avait su te faire tourner la tête. Mais cette quête particulière, tu te dois de l'accomplir. Elle est importante, pour toi et pour eux, parce-que dans ta tête, ils hurlaient encore.
Comme s'ils étaient prisonniers des flammes de l'Enfer.
Ils ont besoin de toi. Ils ont besoin que tu les sauves. Et tu vas tout faire pour.
Tu as, à l'heure actuelle, une liste de quelques individus à rencontrer. Tu avais même pensé à recourir à Agatha, mais revoir son visage ici, à la Grosse Pomme, t'avait déboussolé. Tu sais que tu ne vas pas pouvoir la manipuler à ta guise, comme tu avais su le faire lorsque tu as quitté Westview, et que Agnès avait donc, à ta volonté, refait surface. Une prison particulière pour une sorcière qu'il valait mieux contenir, mais dont elle avait réussi à s'échapper. Tu aurais dû te douter qu'un accident pareil était susceptible de survenir, mais tu avais eu la tête bien trop occupée pour ça. Et dans ces autres personnes, tu avais songé à aller rencontrer Stephen Strange. Un allié de longue date, avec lequel tu as su te battre contre une menace bien particulière, et qui a marqué le tournant de ta vie : Thanos. Tout avait été de sa faute ; Pietro, Vision. Tu avais été réduite en poussière à cause de ses idéaux trop gourmands et excentriques, et tu avais tout perdu. Wong, aussi, était une possibilité. Qui de mieux que le Sorcier Suprême dans l'équipe pour t'aider à affronter les pires démons que l'univers a pu voir naître en son sein ? Finalement, la dernière en date à avoir rejoint ta liste, était Sersi. Tu avais eu un avant-goût de ses capacités – très moindre comparé aux pouvoirs qui sommeillaient au plus profond de son être – et tu avais senti son énergie. Tu n'étais pas étrangère à celle-ci, et c'est ce qui a su attirer ton œil vigilant et ton attention.
Et tu n'allais pas en démordre. Tu étais déterminée.

Ta main s'avance entre plusieurs personnes. Certaines te bousculent, d'autres t'évitent de justesse. Les gens vont dans tous les sens, et l'endroit est bondé ; mais toi, tu n'as en visuel qu'une seule et même personne. Tu as eu connaissance de son départ très bientôt, et tu veux réussir à lui parler avant qu'elle ne décampe. Tes doigts se posent sur une épaule, sur son épaule, et tu attends enfin qu'elle se retourne. C'est bien elle ; tu te souviens de son visage, de la douceur de son regard, et à l'expression qu'elle tire, tu sais que, elle, elle ne te reconnaît pas. Et c'est bien normal. Tu ne l'avais pas approché la dernière fois, tu t'étais contenté de rester à l'écart un peu et d'être spectatrice des dons de ta nouvelle interlocutrice, et de la jauger. Cette rencontre-ci, tu l'avais préparée, néanmoins. Tu ne brises pas le sérieux de ta propre face en un sourire, et tu pourrais rentrer dans sa tête, comme tu pourrais rentrer dans la tête de quiconque, user de tes propres pouvoirs pour la manipuler à ta guise comme un pantin – mais encore, en serais-tu capable ? Tu ressens, encore, au creux de tes côtes, l'énergie cosmique qu'elle dégage, et la Sorcière se sentirait presque menacée. Mais la femme, la mère, elle, ne voit en elle qu'un potentiel atout. Le monde autour de vous émet un boucan infernal, ce qui peut rendre le dialogue plus compliqué. Tu penses qu'elle va te reconnaître, dans tous les cas ; tu avais fait la une il y a un peu plus d'un an, et tu avais fait partie des Avengers. Wanda Maximoff était une inconnue pour très peu de personnes.
« J'ai besoin de votre aide. » Que tu balances comme une bombe, sorti de nulle part.

Witchy Vibes | Wanda Maximoff

Attrapant sa trousse de toilette, Sersi sortit de la petite salle de bain de la chambre d'hôtel qu'elle occupait, avant de la ranger au fond de son sac de voyage. Un sac pas bien grand, mais à quoi bon emporter une valise pleine de vêtements quand elle pouvait changer les siens selon ses désirs d'un simple geste de la main. Son périple à New York touchait à sa fin, et en toute franchise, l'Éternelle avait hâte de retrouver son appartement londonien. Parce que son séjour en Amérique lui apportait bien plus de questions que de réponses. Ce qu'il s'était passé au Winter Village avait de quoi la laisser perplexe, en particulier le retour d'Agatha dans les parages. Elle qui n'avait pas la moindre once de magie dans les veines, voilà plus de trois millénaires que les magiciens semblaient s'évertuer à s'immiscer dans sa vie. Tout ça parce qu'un conteur grec avait prit les pouvoirs qu'elle possédait pour de la magie. En sept mille ans d'existence sur Terre, elle avait sûrement eu plus de problèmes à cause de la magie qu'à cause des Déviants. Mais Sersi ne pouvait guère se permettre de se laisser distraire par tout ça. Pas avec la menace qui planait sur sa tête et sur celle de toute l'humanité par la même occasion. La dernière fois avait été un véritable miracle en soi, et elle doutait de pouvoir terrasser un Céleste en pleine possession de ses moyens. Trouver des gens capable de tenir tête à Arishem n'était pas chose aisée, et elle se refusait à impliquer des gens qui n'avaient pas la moindre chance de survivre à une telle confrontation. Oh, Sersi n'aurait franchement pas craché sur une ou deux Pierre d'Infinité histoire de lui donner un petit coup de pouce. Sauf que Thanos les avait pulvérisées cinq ans plus tôt, et à sa connaissance, il n'y avait aucun objet aussi puissant sur Terre. Mais elle finirait bien par trouver une solution. Elle le devait à l'humanité. Après, peut-être qu'elle était simplement en train de dramatiser à outrance, et qu'Arishem ne reviendrait jamais pour détruire la Terre. Mais mieux valait se préparer au pire pour rien que de faire l'autruche jusqu'au jour fatidique.

Refermant son sac, Sersi fit une dernière fois le tour de la chambre pour être certaine qu'elle n'oubliait rien, avant de récupérer son billet d'avion sur le meuble de la télévision. Elle aurait bien aimé pouvoir profiter du jet privé de Kingo, mais ce dernier était à l'autre bout du monde et elle n'allait pas être culottée au point de demander à Phastos de se servir du Domo juste pour traverser l'océan. Dans ce genre de cas, elle enviait Ikaris qui aurait été capable de faire le voyage en quelques minutes, ou bien Makkari qui aurait parcouru les milliers de kilomètres séparant New York de Londres en quelques battements de cœur. Même si elle était l'une des Éternelles les plus puissantes sur Terre, Sersi s'était toujours sentie bien trop faible par rapport à la plupart de ses confrères. Elle n'avait rien d'une grande guerrière comme Thena, et elle n'était pas capable de mettre au pas l'humanité toute entière d'une simple pensée comme Druig. Et même si elle était devenue Première Éternelle, elle n'avait ni la sagesse ni le leadership d'Ajak. Sersi elle... c'était celle qui doutait de tout, jusqu'à l'étendue de ses propres pouvoirs. Son affrontement contre les derniers Déviants lui avait appris qu'elle était bien plus puissante que ce qu'elle croyait, et même si l'énergie conférée par Tiamut avait finit par disparaître, Sersi sentait bien que quelque-chose avait changé en elle. Elle ignorait jusqu'à quelle point, et dans une certaine mesure elle redoutait de le découvrir. Alors en attendant, elle faisait comme tout le monde et elle prenait un billet d'avion, et son mal en patience une fois qu'elle serait à des milliers de mètres d'altitude.

Ses affaires sous le bras et son billet dans la main, Sersi se retrouva dans la rue, devant son hôtel, entourée par une foule de gens qui allaient et venaient, vaquant à leurs occupations en ignorant absolument tout de l'épée de Damoclès qui pesait au-dessus de leurs têtes. Mais alors qu'elle s’apprêtait à héler un taxi pour se rendre à l'aéroport, l'Éternelle sentit une main se poser sur son épaule et quand elle se retourna, elle se retrouva face à une femme qu'elle n'aurait franchement pas cru rencontrer ici. Ou même rencontrer tout court. Wanda Maximoff. Elle n'avait jamais eu le plaisir – ou le déplaisir, les avis étaient particulièrement tranchés concernant la sokovienne – de la rencontrer, mais elle la connaissait de réputation. Et elle avait entendu certaines des rumeurs sur ce qui était arrivé à Westview, ou la jeune femme en face d'elle aurait prit toute une ville en otage avec ses pouvoirs. Mais quand cette dernière lui annonça de but en blanc qu'elle avait besoin d'aide, Sersi ne put s'empêcher d'afficher un air de profonde surprise « Et est-ce que je pourrais savoir en quoi une ex-Avengers pourrait avoir besoin de l'aide d'une conservatrice de musée? » Sersi préférait jouer la carte de la prudence, même si elle savait que la jeune sokovienne n'était pas là par hasard. Si elle était venue la trouver, c'est qu'elle savait qui elle était. Ce qu'elle était. Ce qui posait les questions de savoir comment elle pouvait être au courant, et surtout de comment elle avait réussi à la trouver dans une ville comptant plus de huit millions d'habitants. S'approchant de la jeune sokovienne, Sersi souffla à voix basse pour ne pas être entendue par une oreille qui trainait « J'ignore ce que vous me voulez, mais je doute que vous ayez envie d'en parler sur un trottoir bondé. » La Maximoff n'était certainement pas là pour parler de la pluie et du beau temps, elle pouvait en mettre sa main à couper.

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Tu es capable de donner n'importe quoi, juste pour revoir ne serait-ce qu'un instant tes enfants. Et si tu es capable de donner n'importe quoi juste pour cette maigre occasion, qu'es-tu donc capable de faire pour leur redonner le bout de souffle qu'ils méritent ?
Tu es prête à défier monts et marées, à inverser le cours de temps, à annihiler une population entière. Tu n'as jamais eu de mauvaises intentions, mais tes pouvoirs dévastateurs ne pouvaient amener que chaos, et tu avais finis par l'accepter. Très bien, si c'est ce à quoi tu es destinée, alors ainsi soit-il. Ce qui t'importe, désormais, n'est que ta famille. Vision, Billy, Tommy, les amours de ta vie. Si tu as su te reconstruire un tant soit peu en Latvérie, tu restes attaché à ce morceau de ta vie, qui fut déjà ton objectif à atteindre bien avant ta rencontre avec Victor. Et tu ne lâcheras rien. Et si quelqu'un se met en travers de ton chemin, qui que ce soit, tu veilleras à le détruire. Tu iras jusqu'au bout, quitte à en perdre ton âme.

Agatha était, et est toujours, une option que tu envisages. Néanmoins, votre dernière confrontation t'a prouvé qu'elle n'était guère digne de confiance. Tu pensais, au moins, qu'avec tes propres pouvoirs tu aurais pu la maintenir, mais elle a su te défier une nouvelle fois. Tu te souviens de son sourire amusé et moqueur, au Winter Village. Tu as d'abord été paralysée, frappée de surprise ; son visage si familier, et qui avait su pendant des semaines hanter tes songes, n'était pas une image que tu avais pensé revoir ce jour-là. Non, pas ce jour-là. Et à l'affrontement imminent, tu avais fui. Stephen Strange, quant à lui, est un individu que tu n'as pas encore eu l'occasion de revoir, depuis les événements de Westview. Tu as honte, et tu crains son regard désapprobateur. Mais il sera le prochain, une fois que tu auras terminé avec Sersi. Une étrange créature que tu regardes, à l'heure actuelle, droit dans les yeux. Pas un coin de tes lèvres ne se fend en un petit sourire, obnubilée par le portrait qui se dessine sous tes yeux, par la requête particulière que tu as à lui faire. Elle n'est pas dupe, tu t'en doutes ; même si elle joue la carte prudente au premier abord, elle devine rapidement que ce n'est pas pour la conservatrice de musée que tu es venue, mais pour l'autre personne qui sommeille au fond de ses tripes. Et cette autre personne, c'est elle qui pourrait être vraiment importante pour tes plans.

C'est là, enfin, que tu as un léger sourire en coin. Un sourire amer, ironique, sarcastique. Loin d'être très sympathique, bien que tu n'éprouves aucune animosité envers cette femme. Tu ne la connais pas, mais tu as besoin d'elle à tes côtés. Si pour Agatha, en revanche, c'était différent ; tu n'avais jamais eu à faire à Sersi par le passé. Tu n'as pas spécialement envie de te la mettre à dos non plus, tout comme tous les autres. Doom, Strange...et peut-être encore bien d'autres, qui sait ? Tu as besoin de les avoir de ton côté, et si ton but peut paraître extrêmement égoïste, tu ne vas rien lâcher. Quelle mère ne ferait pas l'impossible pour ramener ses enfants auprès d'elle, et en sécurité ? « Vous devriez annuler votre vol. » Un conseil furtif, certainement inutile. Parce-que si elle te sommait que tu ne voudrais pas lui parler de ce que t'as prévu de lui parler en plein milieu de ces gens, c'est qu'elle était prête à t'accorder quelques minutes de son attention et de sa vie au risque de louper son vol. Au pire des cas, elle en reprendra un plus tard. Ou au mieux, elle restera, et elle t'aidera. Peut-être. L'espoir fait vivre, pas vrai ?

Tu l'invites, alors, à te suivre.
N'importe quel être lambda, dans une situation pareille, aurait refusé. Tu pouvais être n'importe qui – mais en soit, t'étais pas n'importe qui, puisque le monde te connaissait, et pas qu'en bien. T'avais une réputation bien trempée, donc au final, elle aurait pu elle-aussi refuser pour cette même raison. En fait, tu l'emmènes pas n'importe où non plus. Vous restez entourées de la foule, vous entamez une marche en direction d'un café qui soit à proximité – ce qui ne manque pas dans les rues de New York, et vous rentrez enfin à l'intérieur. Tu prends, bien sûr, soin d'opter pour un établissement peu fréquenté à cette heure, bien que ce n'est pas véritablement un luxe que la Grosse Pomme puisse vous offrir, et tu diriges vers le guichet. « Un café Ristretto, et ce qu'elle veut. C'est pour moi. » Quitte à lui faire passer un moment si peu agréable, autant que tu lui offres le café, non ? L'employé hoche son visage, et tu te diriges aussitôt vers une table positionnée contre la fenêtre, au mieux à l'abri des regards. Tu t'assois, tu l'invites d'un geste à faire de même, et tu te permets de retirer ta capuche. L'atmosphère est cozy, et d'un œil extérieur, on pourrait certainement penser que vous n'êtes que deux amies qui se retrouvent une après-midi pour se raconter les nouvelles. Sauf que ce n'est pas le cas. Ton air sérieux trahit la potentielle scène qu'on pourrait s'imaginer, mais tes traits s'adoucissent malgré tout, sûrement dû au fait qu'elle ait accepté de te suivre malgré tout. « Je suis sincèrement désolée de vous avoir abordé de cette manière. » Tu esquisses un sourire un peu forcé, parce-que tu essayes quand même de te montrer sympathique malgré ta froideur. Tu essayes de lui montrer que t'es pas là pour lui faire du mal, ou pour lui causer des ennuis – en tout cas, pas volontairement. Le serveur arrive bientôt avec votre commande, et tu prends la liberté de payer la tournée. Une fois fait, tu attrapes immédiatement le café entre tes doigts, tu en humes l'odeur un instant, et tu te permets de prendre une gorgée. Mais juste une petite gorgée, parce-que le café est encore bouillant, et qu'il te brûle la gorge. Tu fais vite abstraction de ce petit désagrément, cependant, pour te concentrer de nouveau sur elle. « J'ai vraiment besoin de votre aide. » T'es franchement pas sûre qu'elle accepte, en fait tu serais carrément surprise que ce soit le cas. Ta réputation te précède, et c'est bien pour ça que de ton œil observateur, tu tâches de déchiffrer ce qu'elle peut bien penser de toi. Bon, tu pourrais le faire d'une manière bien moins subtile, et tout simplement t'introduire dans sa tête – si, encore, c'est possible, son énergie cosmique te met le doute – mais tu ne veux pas avoir recours à ta magie pour ce genre de choses. « Je peux vous sentir. » Une phrase qui peut paraître assez étonnante, mais tu parles d'une chose en particulier. « Je peux sentir ce qu'il y a en vous. » Tu t'adosses contre la banquette, et tu reprends une gorgée. « Ça doit répondre à quelques unes de vos questions, non ? »

Witchy Vibes | Wanda Maximoff

Il y avait des évènements qui définissaient le cours de l'Histoire. Sersi avait assisté à une majorité d'entre eux et ça depuis les prémices de l'humanité. Les balbutiement de la civilisation, l'ascension et la chute d'une multitude de royaumes et d'empires qui avaient façonné le monde, des guerres qui avaient laissées des cicatrices parfois encore béantes. À force d'expérience, l'Éternelle était capable de discerner lorsque ce genre d'évènements se présentaient devant elle. Et sa rencontre avec Wanda Maximoff en était un. Elle ignorait dans quelle mesure et quelles seraient les répercussions que tout ça aurait, mais elle était à un carrefour. Et elle pouvait soit monter dans le train, soit rester plantée sur le quai. Et après sept millénaires à rester en retrait pendant que les terriens façonnaient leur destin, l'immortelle commençait à en avoir assez de rester sur le banc de touche. La mission qui l'avait conduite sur Terre avec les autres Éternels était terminée, mais désormais, c'était ça, sa mission. Elle ne resterait plus en retrait, et Sersi ferait en sorte de diriger l'humanité vers un avenir qu'elle espérait être le plus clair possible.

Alors quand la jeune femme face à elle lui conseilla d'annuler son vol, sous-entendant par la même occasion qu'il s'agissait d'affaires d'importances dont elle avait à parler, Sersi ne fut guère surprise. La dernière fois que quelqu'un avait déboulé dans sa vie pour lui parler d'un sujet important, c'était son ex-mari, et elle s'était retrouvée à lutter pour sa survie tout en empêchant la fin du monde. Et quand l'ancienne Avengers l'invita à la suivre, Sersi s'exécuta sans discuter. Le temps des paroles viendrait plus tard. Pour le moment, elle ne perdait pas grand-chose à accompagner la Sokovienne pour savoir de quoi il était question. Et si tout ça n'était que du temps perdu, elle pourrait toujours acheter un autre billet d'avion et convaincre Kingo de dépenser une minuscule partie de ses millions pour le lui rembourser. Les deux femmes se dirigèrent vers un café pas très loin de l'hôtel ou avait séjourné Sersi, et profitant du fait qu'il y avait peu de monde dans l'établissement, elles ne tardèrent pas à passer commande « Un café au lait avec un muffin aux myrtilles s'il vous plait. » La gourmande qu'elle était n'allait pas refuser un muffin si généreusement payé par la sokovienne. Et lorsqu'elles s'assirent à une table près de la fenêtre, Sersi s'arrangea pour prendre la place qui lui permettait d'avoir vue sur l'extérieur. Pas qu'elle craignait une attaque ou qu'elle était paranoïaque, mais six mille cinq cent ans à affronter des créatures vicieuses et sournoises, ça laissait des habitudes dont il était difficile de se débarrasser. Wanda commença d'abord par s'excuser de la façon dont elle avait entamée leur discussion, passant sans aucune gêne du vous au tu, mais elle fut bien vite interrompue par le serveur, qui vint avec leur commande. Sersi attrapa sa tasse, et quand l'Éternelle trempa ses lèvres dans la boisson, elle grimaça à cause de l'amertume du café. Reposant la tasse, Sersi l'entoura de ses deux mains, et la tasse fut très brièvement recouverte de symboles dorés, qui disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus. Et lorsqu'elle porta de nouveau sa boisson à ses lèvres, elle afficha un sourire satisfait. Température idéale, et juste ce qu'il fallait de lait pour qu'elle ait encore le goût du café sans que l'amertume ne la dérange. Un petit tour qu'elle devait à ses pouvoirs et qu'elle maitrisait sur le bout des doigts.

Face à elle, Wanda lui expliqua qu'elle était capable de sentir l'énergie cosmique qui alimentait son corps, et derrière son muffin, Sersi haussa un sourcil « Sans vouloir vous offenser, vous êtes très loin de savoir ce qui se trouve exactement en moi comme vous dites. » Oh ça non, la jeune femme était sûrement bien loin de se douter que Sersi – comme tous les autres Éternels – avait bien plus à voir avec des êtres comme Ultron ou Vision qu'avec n'importe quel autre habitant de la Terre. Elle était une création d'Arishem au même titre que ces derniers étaient celles de Tony Stark. Elle était juste beaucoup plus perfectionnée que n'importe quelle machine qu'auraient bien pu concevoir les terriens. Un être synthétique qui imitait la physiologie humaine jusqu'au plus petit atome, mais qui n'en restait pas moins un outil soumis à la volonté d'Arishem. Jusqu'à récemment « Et cela ne réponds toujours pas à la principale question : pourquoi? » Le petit discours de Wanda avait permit d'écarter définitivement le fait qu'elle pouvait vouloir à parler à Sersi la conservatrice, mais ça ne lui expliquait en rien pourquoi elle désirait parler à la Première Éternelle « Je ne doute pas que ce dont vous avez à parler est très important à vos yeux, mais je n'ai jamais eu le pouvoir de lire dans l'esprit des autres. » Pour le coup, avoir les capacités de Druig aurait été bien utile. Pas pour plier la sokovienne à sa volonté, mais juste pour savoir ce qui pouvait bien l'avoir conduite à la pister pour venir lui parler.

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Ta magie était particulière.
Et tu l'avais compris.
Durement, mais tu l'avais compris. Agatha n'avait pas été que du mauvais, pour toi. Tu le savais aussi, ça. Mais tu la savais aussi dangereuse, autant que toi. Sûrement ta seule égale en matière de magie, bien que beaucoup se défendaient quand même pas mal. Tu avais réussis à maîtriser des capacités extraordinaires en si peu de temps. Et les analyser, les observer, les comprendre...c'est ce qui avait été le plus long. Dur de contrôler quelque chose qu'on ne peut pas vraiment contrôler ; la Magie du Chaos. Elle portait bien son nom. Tu sais que sa stabilité ne sera jamais totale, mais tu faisais tout ce qui était en ton pouvoir pour qu'elle le soit. Et peut-être que tes desseins étaient fous, complètement déjantés et presque irréalisables, mais tu y croyais. Tu y croyais de tout ton cœur, et de toute manière, tu n'avais que ça à faire. Que ça à tenter. Et si tu ne le faisais pas, alors tous ces mois passés à tenter de maîtriser ce qui n'était pas maîtrisable auraient été vains. Ta vie aurait été vaine. Tes enfants ont été créés, sont nés de ta propre essence, et t'étais pas prête à abandonner ton rôle de mère. Tu étais prête à faire n'importe quoi. Même ce qui allait sembler le plus dingue.

Heureusement pour toi, elle accepte de te suivre. Tu la laisses commander ce qu'elle désire, et tu te réserves l'obligation de payer pour elle. Elle a bien fait l'effort de venir écouter tes bêtises, alors autant lui faire plaisir au passage. Puis vous vous installez. Tu es focalisée sur ce que tu as à lui dire, à comment lui annoncer tes projets, à sa potentielle réaction. Bien sûr que ce que tu allais proposer était démesuré, mais si tu n'essayais pas, tu t'en voudrais toute ta misérable vie. Tu n'avais que ça. Que ça. Tu joues sur la sympathie, car sincèrement tu n'as rien contre elle. Tu ne lui mens pas. Tu as véritablement besoin de son aide, que tu sauras précieuse. Puis tu lâches une première bombe, quelques mots pour lui confirmer bel et bien que tu ne la sais pas lambda. Elle essaye de décrédibiliser tes propos, mais tu n'es pas dupe. Tu le sens au plus profond de tes entrailles, et au fond de celles-ci s'agitent tes propres capacités, attirées par les siennes. Attirées par son énergie cosmique. Elle avait raison sur un point : tu ne connais pas véritablement sa nature. Mais tu sens qu'elle n'est pas comme les autres. Comme quiconque que tu as pu rencontrer auparavant dans ta vie. Elle est spéciale. Et c'est bien ce qui te rassure sur ton choix de la contacter. Elle saura t'aider, si seulement elle en aura le désir. Lorsqu'elle t'énonce que sa principale interrogation se trouve être le pourquoi du comment, tu as une boule dans ta gorge qui se forme. Mais il ne faut pas que tu perdes ta détermination, ni ta confiance en toi. Tu dois aller jusqu'au bout pour eux. Et lorsqu'elle t'évoque qu'elle ne peut pas lire les pensées d'autrui, tu as un léger sourire en coin qui étire tes lippes. Bien sûr, tu pourrais employer des moyens plus...magiques pour lui présenter la chose. Mais ce n'est pas nécessaire, à tes yeux. « J'avais deux fils. Ils s'appelaient...Billy, et Tommy. » Tu marmonnes, les yeux baissés sur la table. Ta main passe sur le matériau qui la bâtit, et l'ongle de ton index commence à gratter l'égratignure qui traînait déjà là. « Ils ne sont plus de ce monde. » Ils sont ta motivation, dans absolument tout ce que tu entreprends depuis Westview. Tu revois encore leurs visages d'enfants souriants, et tu accompagnes tes paroles d'un petit sourire triste. C'est encore dur pour toi d'en parler ; à la fin de ta phrase, ta voix s'étrangle. Mais il faut que tu le fasses. Il faut que tu le fasses pour qu'elle comprenne.

Puis, enfin, tu relèves ta main au niveau de ton visage, et tu observes la boule écarlate qui se forme au creux de ta paume. Cette boule reste là, ne s'intensifie pas, demeure paisiblement entre tes doigts. « J'ai trouvé un moyen de les ramener. » Et tu ne parles pas là de nécromancie. Tu sais que leurs corps respectifs n'avaient été que des créations de ton imaginaire, qu'ils n'étaient qu'illusoires et qu'il leur faudrait sûrement une nouvelle enveloppe charnelle. « Et c'est pour ça que j'ai besoin de votre aide. » La boule s'évapore soudainement, et tes yeux retombent sur la femme qui te fait face. Tes doigts s'agrippent de nouveau autour de la tasse de café qui trône sous ton nez, et tu viens en boire une gorgée, puis deux. « Ils ne sont plus de ce monde. Mais ça ne veut pas dire qu'ils n'existent plus. » Tu restes encore vague, parce-que tu égares un peu ton regard, tu cherches tes mots, tu cherches comment lui annoncer ce que tu as à lui dire. C'est la première fois que tu en parles. « Ils sont ailleurs. Leurs âmes... » Tu pinces tes deux lèvres, tu ne croirais presque pas un mot de ce que tu vas lui balancer, et pourtant ils sont réels. « Leurs âmes sont rongées par les âmes de l'Enfer. » Et tu t'en veux. Tu t'en veux terriblement, et la culpabilité te bouffe de l'intérieur. « Puisqu'ils sont des aberrations, puisque c'est moi qui les ait créés...ils ont fini en Enfer. » Tu inspires profondément, et tu reviens t'adosser contre le dossier derrière toi. Tu expires doucement, et tu reprends ta tasse de café, que, cette fois-ci, tu finis. « Disons que je prévois d'aller les récupérer, mais que ça ne va pas plaire à quelqu'un en particulier. »

Witchy Vibes | Wanda Maximoff

Elle sentait bien que la situation était en train de se diriger lentement vers quelque-chose qui ne lui plaisait que très moyennement. Et ça n'était pas seulement parce que Wanda Maximoff s'était retrouvée en plein cœur de plus d'une polémiques depuis qu'elle avait été recrutée par les Avengers. Cette femme n'avait rien d'une mauvaise personne, mais le chaos semblait la suivre comme un petit chien fidèle, et ses actions avaient des conséquences fâcheuses. La Sokovie, Lagos, Westview... autant d'endroits qui avaient souffert du passage de la jeune femme. Si Wanda était ici, c'était pour quelque-chose d'important. Quelque-chose qui allait mettre encore une fois la vie de tout un tas de gens sans dessus dessous. Sersi était méfiante, mais curieuse. Et surtout, elle était poussée par la culpabilité qui l'habitait depuis qu'elle avait réalisé qu'obéir aveuglément à la directive d'Arishem de ne jamais intervenir dans les conflits des humains n'avait fait que les conduire vers un destin des plus funestes. Une culpabilité qu'elle tentait tant bien que mal d'étouffer en faisant son possible pour agir cette fois, contrairement aux sept derniers millénaires.

Alors elle écouta la sokovienne parler, et plus elle parlait, plus Sersi réalisait que la conversation prenait un tour qui lui plaisait de moins en moins. De la magie. Toute cette histoire puait la magie et le surnaturel à plein nez. Pourquoi est-ce qu'il fallait toujours qu'elle se retrouve mêlée à des histoires de sorciers et de magiciens? Elle n'avait pas le moindre don pour la magie. Elle n'en avait jamais eu et elle n'en aurait jamais. Des milliers d'années qu'elle se faisait enquiquiner par des êtres doués de pouvoirs magiques parce qu'un écrivain grec avait pensé à tort qu'elle faisait de la magie. Et cette histoire comme quoi elle transformait les gens en cochons... encore et toujours un coup de Sprite, qui avait fait une farce à un mortel avec ses illusions, et tout ça était retombé sur Sersi et lui collait à la peau depuis lors « Écoutez, je... je ne suis pas une sorcière. Et je n'ai jamais eu la moindre prédisposition pour la magie. » Sersi porta sa tasse à ses lèvres, essayant de trouver les mots les plus justes pour essayer de refuser la requête de Wanda sans que cette dernière le prenne trop mal « Ce que vous me demandez dépasse de très loin ce que je peux faire. J'ai déjà eu du mal à sauver la Terre la dernière fois, alors aller en Enfer pour sauver des âmes... » Elle ignorait même si elle en avait une, d'âme. Probablement que non, vu qu'elle n'était pas à proprement parler vivante. Est-ce que les machines pouvaient avoir une âme? C'était sûrement une question qui aurait fasciné Phastos, mais elle ne faisait que lui donner la migraine.

Et pourtant... Sersi pouvait entrevoir le début d'une solution à ses propre problèmes. De ce qu'elle en savait, Wanda était capable de choses dont personne d'autre n'était capable. Pas même les quelques Sorciers Suprêmes qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer au fil des ans. S'il y avait bien une personne qui pouvait faire pencher la balance en faveur de la Terre si jamais Arishem se décidait à repointer sa grosse tête, c'était sûrement Wanda Maximoff « Dites-moi, est-ce que vous avez déjà entendu parler des Célestes? Non? Hé bien les Célestes sont la race la plus ancienne qui existe dans l'univers. Ils étaient là avant... absolument tout. Ce sont les premiers Célestes qui ont créé l'univers, et c'est grâce à eux qu'il est en expansion. Tous les quelques millions d'années, un nouveau Céleste doit voir le jour pour continuer le cycle. Et l'un d'entre eux aurait du émerger sur Terre. J'ai tué ce Céleste. » Baissant les yeux, Sersi fixa longuement sa tasse, en partie perdue dans ses pensées. Sur le coup, elle avait pensé prendre la bonne décision, sans penser une seule seconde aux conséquences qu'il pourrait y avoir. Finalement, elle releva la tête, dirigeant à nouveau son regard vers la jeune femme en face d'elle « Et maintenant Arishem, le chef des Célestes, menace de s'en prendre à la Terre. J'ignore quand il reviendra, ou même s'il reviendra, mais je refuse de rester là sans rien faire alors que cette planète paye pour mes actes. Mais je ne peux pas réussir toute seule. » C'était là tout le problème. Vaincre un Céleste plus vieux que l'univers lui-même et en pleine possession de ses moyens était une tâche bien plus difficile que de terrasser un Céleste en pleine Émergence « Peut-être... peut-être qu'on peut s'entraider. J'ignore dans quelle mesure je peux vous être utile, mais je vous aiderais... si vous me promettez de répondre présente si jamais j'ai besoin de vous. » Vu comment Wanda semblait prête à braver tous les dangers pour pouvoir ramener sa famille et la protéger, ça ne faisait aucun doute qu'elle serait là pour empêcher Arishem d’anéantir son monde « En plus de ça, je connais peut-être une ou deux personnes qui pourraient vous prêter main forte elles aussi. » Oh ça, Sersi était prête à parier que Thena ne cracherait pas sur une occasion de prouver une nouvelle fois toute l'étendue de ses talents de guerrière. Et Kingo allait sûrement en profiter pour essayer de tourner un nouveau documentaire afin de montrer ses exploits à la Terre entière.

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