attorneys at law (jenn)

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @jennifer walters

Depuis que tu as repris du service, tu as deux options qui s'offrent à toi.
Tu as la possibilité de choisir quelques affaires, et la justice t'en envoie. Pour la deuxième option, tu n'es évidemment pas en mesure de refuser. Si tu as eu une petite renommée il y a cinq ans, bien avant que ton monde ne s'effondre, celle-ci a été bien vite enterrée lorsque tu as complètement lâché ta carrière. Et, une nouvelle fois, tu repars de zéro, en bas de l'échelle. Tu connais déjà le parcours, néanmoins, et tu sais que ce n'est qu'une question de temps avant que tu ne gravisses les échelons, que ta renommée nouvelle ne se mêle à l'ancienne, et que l'on te reconnaisse de nouveau à ta juste valeur. Mais pour le moment, tu dois supporter un travail qui, parfois, ne te plaît pas le moins du monde. Tu trouves malgré tout de la beauté là où il n'y en a pas, et tu arrives à te détacher de la sensation désagréable de certains dossiers. Tu es quelqu'un de patient, de toute manière, et il en faut pas mal pour te barber. Et puis, tu es un défenseur. C'est de ton devoir. Tu as choisis cette voie pour une raison bien spécifique. Tu te dois de la respecter.

Au cours de tes aventures, depuis que le Blip a ramené la moitié de l'univers, tu as su faire des rencontres surprenantes. Il faut croire que tu t'enfonces davantage dans cette vie de justicier que tu t'efforces pourtant de cacher, puisque tu as su te lier d'amitié avec la Femme Invisible. Susan, une amie chère à ton cœur, a fait partie des malheureux qui ont subit le Snap de Thanos - même si, selon toi, vous l'avez tous plus ou moins subi, mais d'une différente manière. Tu as continué à apporter ton aide à ceux qui étaient dans le besoin lors de leurs retours, car Dieu sait que la paperasse pour prouver qu'on est bel et bien vivant après une telle tragédie est un véritable casse-tête, et est difficile à affronter seul, et encore plus lorsqu'on ne s'y connaît pas. Ta dernière affaire en date, cependant, fait partie de celles que tu n'as pas choisies. Une drôle d'histoire, qui te tire un sourire en coin lorsque tu y repenses. La bataille a été acharnée, et tu sais que tu as commencé du mauvais côté de la barrière. En temps normal, le client que tu as défendu n'aurait jamais été l'un de tes protégés, mais tu as été contraint de le défendre malgré tout. Ce qui t'a tapé dans l'œil, néanmoins, malgré le fait que tu te sois fait taper sur les doigts lorsque l'affaire a été close, ce fut la défense adversaire.

Jennifer Walters ; un nom qui ne t'était pas inconnu. Avant de la rencontrer en chair et en os, tu avais déjà eu vent de ses quelques exploits. Tu avais été impressionné, et tu savais déjà que gagner la compétition allait être difficile. Mais tu t'étais rendu à l'évidence bien rapidement, à peu près à la moitié de l'affaire. Tu savais que tu allais perdre. Tu as, quand même, continué à te battre jusqu'au bout, mais tu en attendais si peu. Tu as perdu, bien sûr. Tu te doutais que ça allait être le cas, et tu ne l'as pas vraiment pris pour une défaite à vrai dire. En réalité, tu t'es amusé. Et ça avait fait bien longtemps depuis que tu t'étais autant amusé dans ton boulot. Ton client a mérité de finir en prison, de toute manière. C'est le numéro de Walters que tes doigts pianotent sur ton téléphone portable, ou en tout cas le numéro de son cabinet. Ça sonne une fois, deux fois, puis elle décroche. « Hi, it's Matt Murdock. » Tu commences, le ton sympathique. « Still wanna go grab that drink ? »

Il est dix-neuf heures, et ton estomac crie déjà famine. Tu as loupé le repas du midi, et ça ne t'a pas dérangé de la journée. Mais alors que l'heure fatidique arrive, tu as les crocs. Tu l'attends au comptoir, et pour une fois, tu as troqué ton emblématique costume impeccable contre une tenue plus décontractée. Ta canne repose entre tes jambes, adossée au bar, et tu n'as pas encore pris la peine de commander quoique ce soit. Ce serait malpoli, n'est-ce pas ? Le Rudy's Bar & Grill est un endroit que tu affectionnes tout particulièrement. De nombreux souvenirs longent les murs de la bâtisse. Tu es un habitué, le barman du soir t'adresse un sourire et une tape sur l'épaule avant de partir s'occuper des autres clients qui sont arrivés après toi. Tu lui as sommé attendre quelqu'un, et que tu allais le solliciter uniquement lorsqu'elle arrivera. Le bruit des talons, singulier, des chaussures de marque de Jennifer retentissent soudainement sur le lino du bar, et tu les reconnaîtrais entre mille. Tes lippes se forment en un sourire énigmatique, et si tu avais pu aisément te tourner vers elle comme si tu venais de l'apercevoir, tu la laisses venir à ta hauteur et s'installer à tes côtés. « Hey, colleague. » Tu balances nonchalamment. « I'm glad you're here. I'd say you look lovely, but you know I can't. » Une vanne sur ton propre handicap, alors que ton index pointe tes lunettes teintées rouges que tu portes sur ton nez ; et un sourire, amusé par ta propre blague.

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @matthew m. murdock

Ta silhouette se dévoile au fur et à mesure que tu te rapproches de cet homme. Un homme redoutable. Un homme dangereux. Tu le tiens du bout de sa cheville. Poigne ferme, le corps tremblant du pire te somme de le reposer à terre. Pourquoi? Car tu le maintiens depuis le haut d’un immeuble. Oui, tu lui fais peur. C’est le but recherché. Les crimes te sont inexcusables. Autant commences-tu à reprendre goût en la valeur de la justice et du droit lorsque tu as fini par créer ton propre cabinet, qu’autant commences-tu par mieux allier ton côté de justicière à ta vie humaine. Mais, tu ne peux pas te révéler aussi abruptement et étroitement aux yeux du monde. Tu n’as pas envie de gâcher le retour de Jennifer Walters dans les tribunaux. Et tu ne le veux pas, pas du tout. She-Hulk est entrée en action. Il continue de geindre. Le grand dur se meurt. Pathétique. Tu en esquisses un rictus sur le coin de tes lèvres. « Good. I think you will finally agree to sign these documents. You have no interest in not keeping commitments... otherwise... » Ta main puissante et conséquente se resserre autour de sa cheville, faisant aller et venir son corps comme s’il était une marionnette, mais de manière lente… pour un peu plus accentuer sa peur. « I doubt that next time you will enjoy a second trip in the air... » Et, finalement, il se met à te supplier. Il te fait entendre toutes ces promesses dont tu n’en as que faire. Ce que tu souhaites? La fin d’un calvaire de plusieurs années à ces locataires. Locataires privés de vie par le snap de Thanos. Locataires qui ne sont pas responsables de tous ces événements. Locataires qui méritent d’être soutenus et protégés. Et tu le fais. Autant en tant que justicière qu’avocate. Disons que l’habit a fait le moine car, officieusement, toutes deux collaborent ensemble. Stratagème limite, certes, mais qui fonctionne en de rares occasions. A son grand soulagement, son corps de gardien de prison se repose contre le sol dur et froid du toit de l’immeuble. Les papiers jonchent sur le sol, soutenus par quelques pierres pour éviter que le vent ne les emporte. Tu ne t’éloignes pas. Tu demeures bien à ses côtés. Un stylo-bille est couché sur les documents. Tu le sommes de se hâter à les signer. C’est ce qu’il fait. Au fond de toi, tu es contente et soulagée. En réalité, employer de telles manières, tu t’y refuses habituellement. Ce n’est pas ta tasse de thé de torturer et d’insuffler la peur. Parfois, il faut avoir recours aux grands moyens, à ta plus grande déception…

Un sourire se dessine sur tes lippes. La satisfaction se lit sur les traits de ton visage. Le soulagement est tel que ta seule envie est de pouvoir se ruer sur ces locataires pour leur annoncer la bonne nouvelle. Mais non, pas tout de suite. Tu as encore quelques finalisations à effectuer pour qu’ils puissent dormir, enfin, l’esprit tranquille. A ton cabinet, tu te déshabilles de ton trench-coat que tu reposes sur le porte-manteau situé non loin de la porte d’entrée. Directement, tu t’avances vers l’imprimante-scanner. Depuis quelques temps, tu es un peu prise par une folie… Celle de devoir conserver autant des preuves papiers que numériques. Tu ne veux pallier à aucune éventualité, surtout pas quand il s’agit de tes clients. Tu scannes les différents contrats que le propriétaire a signé quelques instants plus tôt. Tu les sauvegardes autant sur ton ordinateur que sur une clé usb. Des copies, tu en fais aussi. Tu préfères. Ça te rassure. Pile à l’instant où tu t’avances vers la colonne de tiroirs que tu entends le téléphone de ton bureau retentir. Tu n’as pas le temps. Vraiment pas. Tu soupires et tu décroches, actionnant le haut-parleur pour que ça te soit plus facile. « Oh, Matt! Yes, of course. Your call is timely! I'll be there. » En vue du sourire qui s’est un peu plus étiré sur ton visage, tu n’es pas mécontente d’avoir finalement répondu à cet appel…

Cinq minutes. Cinq petites minutes de retard où tu finis par franchir les parois du Rudy's Bar & Grill. Au cours de la journée, tu n’as eu le temps que d’avaler un petit en-cas. Ton ventre te le fait sentir, à quel point tu l’as déçu, à quel point tu l’as délaissé. Il te le fait bien savoir, de façon bruyante. Le bruit de tes talons tapant contre le sol de la bâtisse parvient à en faire abstraction. Tu t’arrêtes le temps de quelques secondes pour reposer tes iris et regarder autour de toi. Tu le vois. Sourire aux lèvres, tu t’avances de façon plus assurée. « Hello dear colleague. » Te mets-tu à le saluer une fois que tu arrives à sa hauteur. Ton arrivée est autant ponctuée de tes mots que d’une main se reposant brièvement sur l’épaule de Matt. Tu t’installes à côté de lui, laissant ton sac glisser le long de ton épaule et de ton bras pour le reposer sur tes cuisses. Ton sourire se métamorphose dans un amusement qui laisse ce léger rire se faire entendre entre vous deux. « I didn't know you had such humor... » Tu secoues légèrement ta tête de droite à gauche. « But, I appreciate your approach. That said, let me tell you that casual looks pretty good on you. It changes you and makes you more... likeable... » Lui lances-tu avec légèreté et sympathie. « I'm glad to see you too. How are you? Has it been a better day...? »

he don't always come at midnight, burnin' red and talking sin. but he knows how to play it just right, if you gonna let him in. - @jennifer walters

Son parfum chatouille tes narines, délicat. Chacun de tes sens est en alerte, et ils s'obstinent à te donner le plus d'informations possible à son propos. Tu écoutes le souffle qui s'échappe de ses narines, puis de ses lèvres lorsqu'elle t'adresse ses premiers mots. Le timbre de sa voix, les mouvements qu'elle ose. Ce processus, habituel, te permet alors de te repérer dans l'espace, malgré la perte de ta vue. Un processus que tu as travaillé pendant des années et perfectionné, et qui t'apporte soutien lorsque tu revêts les cornes du diable de Hell's Kitchen. Un processus qui te sert dans la vie de tous les jours, mais que tu te dois de cacher au monde entier, notamment pour qu'ils ne fassent pas le rapprochement entre toi et ton alter-égo. Tu avais encore la boule à l'estomac à l'idée de mettre en danger quelqu'un qui saurait qui tu es réellement, derrière ton sourire sympathique et tes rondes lunettes teintées écarlates. Karen a déjà faillit en pâtir, plus d'une fois. Ton angoisse est fondée. Et si ce n'est pas elle, peut-être qu'un jour ce sera Foggy qui en perdra la vie. Ou même une autre personne. Un proche. Un innocent. Quiconque. Tu ne veux pas être responsable de la mort de qui que ce soit. Tu portes le costume pour apporter un peu de justice dans ce monde tourmenté, et non pour mettre en danger davantage de vies.

Tu sens sa main sur ton épaule, qu'elle retire presqu'aussitôt, et tu comprends bien vite qu'elle s'installe à tes côtés. Elle remarque ta pointe d'humour, et tu remarques sa pointe taquine. Ton sourire s'agrandit à ses paroles. « Thanks. I tried my best. I'm not used to wear this kind of clothes. » Et au final, c'est une demie-vérité que tu lâches. Tu oscilles, souvent, entre ton costard et l'équipement de Daredevil, et rares étaient les occasions durant lesquelles tu étais en mesure de porter autre chose. Il y a certaines fripes dans ton armoire dont tu ne te souvenais même pas l'existence, pour ainsi dire. « Maybe this outfit will soften you up. Just a little bit. » Tu lances un clin d'œil à travers tes lunettes, un sourire en coin. Tu lui rends sa pique charrieuse, mais amicale. Il fallait bien admettre que Jennifer pouvait s'avérer impitoyable au tribunal, une véritable guerrière de l'ordre, et c'est bien pour cette raison que tu l'admirais. Et puis, elle pourrait facilement t'effrayer rien qu'un petit peu, tant elle était acharnée. Elle était comme toi, en fin de compte. Vous étiez deux fervents défenseurs de vos dames et messieurs, obstinés à l'idée d'obtenir justice pour ceux qui n'en avaient pas. Tu as été bien plus qu'honoré de faire sa connaissance, et de t'opposer à elle. Sa méthode de travail avait impressionné tes oreilles curieuses, et c'est aussi pour cette raison que tu t'étais décidé à l'approcher.

Mais elle ne connaîtra que Matt, bien évidemment. Elle restait une civile, une avocate, une femme que tu pouvais potentiellement mettre en danger – sans, évidemment, te douter une seule seconde qu'elle pourrait être autre chose, mais aussi qu'elle pourrait ne pas être ce qu'elle décidait de montrer au monde entier. On ne connaît jamais complètement les gens que l'on côtoie, et toi plus que n'importe qui tu devrais le savoir. Rares étaient les personnes à savoir qui se cachait sous ton visage chaleureux.

Elle te pose ensuite la question qui te fait un peu grimacer. Comme s'était passé ta journée ? Tu te souviens des coups encaissés aux cotes la nuit dernière, le manque de sommeil, la matinée compliquée, les dossiers qui s'empilaient les uns après les autres. Lorsque tu fermais un dossier, trois autres arrivaient, et tu avais l'impression de ne plus en voir le bout. Tu hausses un peu les épaules, tes doigts tapotent à même le bar, et tu essayes de rester positif. « I won't say it was better. » Tu te rends vite à l'évidence que tu es vague, parce-que tu as l'habitude de l'être avec les autres. Mais tu te rends aussi compte que s'il y avait bien une personne qui pouvait comprendre ce que tu traversais, c'était Jennifer. « But I guess it was okay. At least I know that tonight will be good. And that's comforting me a bit. » Tes lippes s'étirent une nouvelle fois lorsque tu termines ta phrase. Le barman revient vers vous, lorsqu'il remarque que l'avocate est arrivée. Sa voix parvient de nouveau à tes oreilles, et ton attention se focalise sur lui. « Hi. » Qu'il adresse à Jennifer d'un grand sourire. « So, what will you order ? » Tu fais mine de réfléchir, mais tu as déjà fait ton choix depuis que tu es arrivé ici. « A beer for me. » Tu laisses la jeune femme commander à son tour, et tu vois le serveur repartir quelques instants pour récupérer vos boissons.

Tu en profites de son absence pour glisser quelques mots à Jennifer, tout bas. « This round is on me. » Le barman revient quelques secondes plus tard, et vous glisse les deux verres sous le nez. Il te confie le prix, et tu t'empresses de lui redonner la monnaie requise. Il repart ensuite à l'autre bout pour servir les nouveaux arrivants. « What about you ? How was your day ? Not too much work ? And I'm not saying that because I hope I'll get your cases, of course. » Tu as un petit rire à la fin de ta phrase, encore une pointe d'humour pour alléger la bonne atmosphère qu'il y a déjà entre vous. Tu sais même plus quand c'est, la dernière fois que t'es tout simplement sorti avec un ami dans l'optique de discuter de tout et de n'importe quoi autour d'un verre. Et tu devais bien admettre que ça te faisait déjà un grand bien.