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 unexpected (jennifer)

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MessageSujet: unexpected (jennifer)   unexpected (jennifer) EmptyLun 22 Nov - 8:28


The blindest among us are not those who cannot see, but those who do not understand the interest we seek to offer for a better world. > @Jennifer Walters


L'hésitation était encore lourdement présente. La décision avait-elle été la bonne ou bien aurait-il été préférable de rester ferme, sans changer de position ? C'est là tout le dilemme une fois que la notion d'affectivité et de sentimentalité s'invite dans la réflexion. De telles données n'étaient ni tangibles, ni logiques et encore moins scientifiques. Il ne s'agissait pas d'une équation solutionnable par une seule et unique formule. Tout n'est que hasard et pourcentage de chance. Un domaine dans lequel la chance n'a jamais été de ton côté. Il fallait toutefois souligner la ténacité et la capacité qu'elle avait eu pour parvenir à briser ton entêtement légendaire. Rien que pour cela, elle se voulait différente et avait énormément de mérite. Mais pourquoi avais-tu cédé ? Par peur de rater cette occasion ? Par peur de rater quelque chose qui ne demandait qu'à potentiellement se construire ? Par peur de faire une erreur pouvant avoir un impact plus lourd qu'il n'y paraissait ? Ton esprit est beaucoup trop noyé par l'incertitude pour en choisir une réponse définitive. Alors inutile de se perdre dans un tel dédale de réflexions vaines et hors de propos. Pour elle, beaucoup de temps s'était écoulé depuis le snap... Pour toi, nettement moins... Il fallait remettre cela en balance. Et il est judicieux de prendre en compte que tu n'as jamais cherché à l'interroger sur sa propre expérience et son propre ressenti. Quelle a été son existence à elle durant ces cinq longues années... ? Toi qui avait traversé cet intervalle en à peine une fraction de secondes. Voir plus loin que ta propre prudence et ta propre personne : voilà ce qui avait indirectement motivé cette chance accordée contre toute attente. Elle ne devait pas payer pour tout ce que tu avais subi par le passé. Pas dans de telles circonstances. Car, même s'il lui a fallu du temps, au final, elle ne t'avait pas oublié. D'autant que, techniquement parlant, vous ne vous deviez rien. Vous n'étiez que deux adultes ayant décidé de s'accorder un rendez-vous... Peut-être pas au mauvais endroit, mais au mauvais moment... Elle n'était pas fautive. Seul Thanos l'avait été. C'est un fait indéniable. Alors, maintenant que tu as arrêté de jouer les têtes de mule, accorde toi la possibilité d'entrouvrir une porte qui, pour une fois dans ton existence, pourrait t'apporter une réelle sensation de satisfaction, et pourquoi pas de bien-être, voire même de bonheur ?!

Si la mode n'est clairement pas un domaine dans lequel tu t'illustres, tu optes néanmoins pour l'un de tes plus beaux costumes. Enfin, ton seul et unique costume. Depuis ton licenciement d'Oscorp, on ne peut pas dire que tu croulais sous les plus grandes coutures et les tenues à foison. En tant que rat de laboratoire, voilà bien un milieu qui te semblait tellement anecdotique... Cela ne voulait pas dire que tu n'étais pas propre, ni méticuleux, que du contraire ! Preuve en est le soin que tu apportes à retailler convenablement ton semblant de barbe se tissant en collier, et la précision presque chirurgicale avec laquelle tu calas correctement que tes mèches de cheveux. Tiré à quatre épingles, c'est d'un geste sec et ferme sur les rebords de ton col que tu réajustes ta veste avant de tourner les talons et quitter ton domicile. Mieux vaut ne pas faire attendre une dame !

Les traits du visage fermés, rudes, secs, tu quittes le taxi t'ayant amené jusqu'à ce restaurant. Tu réajustes ta paire de lunettes d'un fin mouvement du poignet et passe l'entrée du lieu. « Bonsoir. Je dois avoir une réservation au nom de Octavius... Ou de Walters. » La personne en charge de l'accueil contrôle le carnet de réservation avant de hocher la tête sous le nom de Walters. Ladite personne te confie alors aux bons soins d'un serveur qui te guide jusqu'à la table réservée, où se trouve déjà celle que tu avais accepté de revoir... Et que tu avais au fond de toi réellement envie de revoir. Si ton visage demeure aussi sérieux qu'il peut l'être sur ton faciès de scientifique, tu sens une légère accélération de ton myocarde au fur et à mesure que tes pas se rapprochent de la table. Tu adresses un rictus coincé et un bref regard de remerciement au serveur juste avant de t'installer et de poser de manière plus concrète tes yeux sur les siens et les traits de son visage. « Bonsoir, Jennifer... Désolé si je suis en retard, les taxis dans cette ville... » Roules-tu des yeux avec cette pointe de cynisme. Les traits de ton visage demeurent figés, comme incapable de bouger. Non pas que tu as une position volontairement glaciale face à elle. Il s'agit davantage d'une gêne, d'un ridicule et d'une pointe de ne pas trop savoir comment agir face à elle alors que tu es intérieurement et réellement content d'être face à elle. « Mais surtout désolé si je me suis montré assez rude, et buté. Ton invitation et ton insistance m'ont touché et... Et ça me fait vraiment plaisir de te voir. Tu... » Tu parviens à afficher un fin sourire du coin de la bouche et à relâcher doucement l'allure sérieuse et dramatique de ton regard. « Tu es toute en beauté. » À la fois par mécanisme conventionnel et pour te rattacher à un objet concret, tu attrapes la carte et l'ouvres, mais sans glisser ton regard dessus. « Comment vas-tu ? »
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MessageSujet: Re: unexpected (jennifer)   unexpected (jennifer) EmptyMar 23 Nov - 23:19




the blindest among us are not those who cannot see, but those who do not understand the interest we seek to offer for a better world.  > @otto octavius


L’envie est présente. L’envie est sincère. La demi-mesure n’existe pas. En réalité, elle n’a jamais véritablement existé. La vie est connue pour ne pas laisser la notion de facilité s’immiscer un peu trop dans le quotidien de ces millions d’êtres humains peuplant son univers. Elle est connue pour être autant fourbe, que pour être aussi sournoise et machiavélique. Tu fais partie de ceux qui n’ont pas eu une chance extraordinaire dans leur vie. Le bonheur? Tu le connais que par de petits morceaux, expulsés ça et là au sein de ces chapitres illustrant le chemin de ton existence. Aussi infime et petit peut-il être, lorsque tu sens qu’il est proche de toi, lorsque tu sens qu’il est à rien à te palper, à te toucher, tu veux en saisir l’occasion car tu ignores s’il pourrait revenir un jour. Cette chance, tu l’avais saisi. Cette occasion, tu l’avais attrapé du bout de tes doigts. Une occasion qui aurait dû être grandiose, ou, du moins, aurait dû être un beau moment échangé entre deux adultes, dans un contexte détendu. Une occasion qui vous a été volée. Un vol qui te laisse encore de lourdes traces sur la peau, dans ton esprit, même si tu as fini par apprendre à vivre avec, autant que faire se peut. Un vol que le scientifique n’avait pas réussi à comprendre, parce que pour lui, rien n’avait changé. Toi? Tu as eu beaucoup de mal à réaliser ce retour inattendu. A tes yeux, il avait disparu. A tes yeux, même s’il n’y avait, sans doute, encore rien entre vous deux, c’était la vie qui avait encore voulu te retirer cette petite étincelle de bien-être pour te rappeler que tu ne méritais pas d’être heureuse. Le retrouver t’a semblé être comme un mirage, un rêve. Un rêve auquel tu as envie de te raccrocher, mais un rêve qui te semble si lointain que tu n’oses, à peine, en frôler la toile. Tu ignores ce que le destin peut te réserver. Tu ignores ce que le destin peut vous réserver à tous les deux, mais tu sais que le peu d’échanges, le peu de rencontres que tu as eu avec lui, a suffit par te convaincre que tu pouvais t’accorder une pause et à laisser une chance à ton myocarde de se reconstruire. Il s’est montré fuyant. Il s’est montré relativement injuste… Autant peux-tu le comprendre qu’autant tu n’as que l’envie de te montrer égoïste et de n’en faire qu’à ta tête. Raison pour laquelle tu as insisté. Raison pour laquelle tu as insisté maintes et maintes fois, depuis sa réapparition, pour renouer avec lui et pour qu’il accepte, ENFIN, de te revoir, dans de bonnes conditions… à ces mêmes conditions qui vous ont été volées une première fois et dont tu ne souhaites nullement que les doigts de Thanos viennent vous reprendre un jour. A tes yeux, tu as cette sensation que le scientifique cache une histoire et une personnalité encore plus touchantes qu’il ne voudrait laisser transparaître. Bien que tu le trouves séduisant, et ça, tu ne vas pas t’en cacher, c’est la lueur inédite et unique que tu lis dans ses yeux qui te touche, te donnant l’envie de le revoir. Thanos vous a volé cinq années d’existence. Il vous a volé tous ces instants où tu aurais pu en apprendre davantage sur lui… Tu ne sais pas du tout où ça peut vous emmener, mais cette seconde chance, tu la prends et tu ne laisseras personne vous la voler. Tu t’en faisais le serment.

Le cœur bat la chamade. Le cœur bat à tout rompre et manque de percer cette poitrine qui le comprime. Trois heures. Tu as passé trois heures à trouver la tenue adéquate et parfaite pour ce rendez-vous. Ce rendez-vous… C’est toi qui l’as voulu. Tu en étais la pure instigatrice. Il était de ton devoir d’être à la hauteur et de ne pas laisser une once de déception naître dans la pointe du regard d’Otto. Non. Revenir dans la peau de Jennifer Walters n’est pas aisé. Tu n’avais pas de problèmes quand tu revêtais la silhouette verdâtre de ton double. Une sensation de liberté qui semble vouloir toujours te manquer…, mais tu ne laisses pas la nostalgie des à côté te prendre l’âme, pas aujourd’hui, pas ce soir. Une boule vient se nicher dans le creux de ton ventre durant tout le trajet. Cette même boule qui demeure et persiste lorsque tu fais ton entrée au sein de ce restaurant retrouvant cette bonne ambiance qui lui a toujours été connue.  L’espace d’un instant, elle s’envole. Elle s’envole pour t’offrir du répit jusqu’à l’accueil où tu te présentes, un accueil où le maître d’hôte vient te guider jusqu’à la table réservée quelques heures plus tôt. Installée aux bons soins par ce dernier, c’est d’un fin sourire sur le coin des lèvres que tu le remercies. D’un regard, tu le regardes s’éloigner alors que tes mains, stressées, s’affairent déjà à prendre une serviette que tu déplies pour qu’elle vienne se reposer sur tes cuisses. Habituellement, tu ne le fais pas. Habituellement, tu n’es pas aussi tendue et nerveuse. Une nervosité qui s’illustre sur cette inquiétude de savoir s’il viendrait vraiment ou non. Et il est certain que l’excuse de Thanos ne risquerait pas de passer cette fois-ci…! Tu viens te servir d’un verre d’eau de la carafe présente au milieu de la table. Tu le remplis et finis par le boire cul sec. Tu finis par laisser tes yeux scruter les alentours. Combien de temps as-tu mis à regarder l’ampleur de la salle? Tu l’ignores. D’ailleurs, tu perds complètement la notion du temps lorsque tu finis par l’apercevoir au loin. Subitement, c’est l’accélération de ton myocarde qui réalimente ton corps. Une accélération entraînant une légère colorisation de tes joues, te faisant baisser le visage pour ne plus regarder en direction de l’accueil. A peine avais-tu fait mine d’éteindre ton téléphone portable que tu entends le son de sa voix venir caresser tes oreilles. Une voix masculine qui te faisait, étrangement, du bien à entendre. « … Bonsoir, Otto… Ne t’en fais pas. Tu es là, c’est ce qui compte... » Petite note de sincérité qui se ponctue d’un réel fin et petit sourire à son égard. Le regard relevé vers lui, tu sens le creux de ton ventre se serrer. Cela te semble très lointain. Cela te semble être une éternité que tu n’avais plus posé tes yeux sur lui… aussi longtemps. Tu ne t’en rends pas compte, mais tu as du mal à te défaire de ce contact visuel, vraiment du mal… Il te demeure… distant et rustre. Tu essaies de ne pas en tenir compte. Bien que cela soit différent autant pour l’un que pour l’autre, c’est aussi nouveau pour lui… « Hum… Je pense que je vais pouvoir accepter tes excuses…  » Une fois encore, tu sommes à tes joues de cesser de colorer. Tu sens cette chaleur les envahir et ça t’agace, mais tu ne le montres pas. Tu es juste occupée à être contente d’entendre ces mots s’échapper de ses lèvres. C’était agréable. « Ca me tenait vraiment à coeur… Je sais que c’est totalement différent pour toi, mais... » Ton regard s’était détourné de lui. Il s’était détourné parce que tu sais qu’il pouvait te trahir. Pourtant, tu reposes tes yeux sur Otto, laissant une de tes mains frotter vaguement ta cuisse. « Tu m’as manqué… Nos échanges...., mais surtout, de te revoir... » Tout ça pour lui communiquer que cela te faisait plaisir de le revoir également. Tu te racles légèrement la gorge. Tu viens reprendre une gorgée de ton verre d’eau remplie à nouveau. « Oh… Je… Merci… Tu n’es pas non plus, toi aussi... », finis-tu par relâcher, en manquant presque de t’étouffer de ta gorgée. Tu lui souris et tu laisses tes traits se détendre un peu plus. « Tu gagnes encore plus en beauté lorsque tu souris. J’ai beau apprécié cette nature sérieuse que tu peux afficher, mais ne gâche pas l’allure de ton sourire. » Tu lui offres un clin d’oeil, le regardant venir s’approprier la carte qu’il semble prendre machinalement alors que tu es juste là à laisser tes yeux l’observer, immortaliser chacun de ses traits ainsi que son allure. « Comment je vais…? » Une interrogation que tu n’avais pas spécialement envie entendre, mais surtout une interrogation qu’on ne t’avait plus posé depuis sacrément longtemps. « Eh bien... » C’est à ton tour de prendre la carte que tu regardes brièvement. « La vie reprend son cours. Je reconnais que j’ai eu un vrai passage à vide. Ce n’était pas facile, mais vous voir tous de retour… ça fait du bien et l’espoir reprend sa place... », relâches-tu dans un souffle, abaissant ta carte pour le regarder et lui sourire doucement. « Et toi? Comment vas-tu?  »

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MessageSujet: Re: unexpected (jennifer)   unexpected (jennifer) EmptyJeu 6 Jan - 8:20


The blindest among us are not those who cannot see, but those who do not understand the interest we seek to offer for a better world. > @Jennifer Walters


Appréhender les émotions se voulait beaucoup plus complexe et énigmatique pour toi. Il n'était nullement question de te définir comme un être sans coeur, ou bien au myocarde glacé et incapable de ressentir quoique ce soit. Bien du contraire ! Mais tu n'en n'avais pas la maîtrise qu'on tes congénères en la matière. Tu n'étais le fruit que de cet amoureux des sciences, bien trop discret et quelconque pour attirer les filles du collège et du lycée. Tu es ce coeur amoureux qui s'est laissé dévorer par l'autorité d'une mère s'octroyant une jalousie qui ne lui était pas permise. Coupable d'avoir abandonné ton premier véritable amour sous la mort de celle qui t'avait mise au monde, par ta propre faute. Par ta propre colère. Par ta propre incapacité à gérer ce genre de tourments. La science avait le mérite de s'appuyer sur des faits. Offre d'un confort pratiquement vital en ce qui te concerne. Il est tellement rassurant de s'entourer de formules répondant à une seule logique. Pas d'interprétation : juste des faits ! Richesse d'une binarité rassurante où le 0 pourrait être la face de la réussite lorsque le 1 s'illustre sous celle de l'échec. Dualité scientifique qui se contente platement, et dans une évidence désarmante, de dire que cela existe. Et que cela, non. Rien de plus. Le pourquoi du comment est dans la question. C'est plus qu'une vérité, c'est une réalité. Une réalité se basant sur des fondations solides, pour ne pas dire inébranlable. Nous n'avons nullement affaire à des châteaux de cartes beaucoup trop fragiles et extrêmement précaires comme il en est le cas sur le plan sentimental ou relationnel. Tu peux analyser, tel le scientifique que tu es. Mais tu ne peux prédire, ni même deviner de ta logique ce qu'il pourrait se dérouler envers d'autres personnes. La solitude est la force de l'inventeur de génie ayant besoin d'oeuvrer dans sa bulle, isolé du reste du monde, alors qu'elle est paradoxalement la faiblesse de ce coeur sans doute fragile mais surtout assez inexpérimenté. On peut éprouver. On peut ressentir. On peut être victime. Mais pas contrôler. Et c'est cette absence de contrôle qui fait parfois réagir ce visage un peu trop rustre et rigide, en dehors de tes amis proches. Et, ce, indépendamment de ce que tu peux ressentir à l'intérieur. La façade d'un écran d'ordinateur neutre, sous la carcasse duquel les circuits et la carte mère peuvent rapidement se mettre en état de surchauffe... D'autant plus lorsque l'équation tournait autour de Jennifer Walters ! Une équation existant depuis un certain temps déjà, et dont la résolution ne s'était pas encore présentée. Étais-tu seulement capable de te risquer à la résoudre ?

Tes lobes frissonneraient s'ils le pouvaient en cet instant. Le son de sa voix vient chatouiller d'une sensation chaleureuse le creux de tes oreilles. Sa voix est à l'image de son visage. Douce. Soyeuse. Délicate. Charmante. Avec ce petit plus qui hypnotise au point de se perdre dans l'analyse et la contemplation du moindre trait de son visage. Ses mots s'apparentent à une berceuse que tu aurais tellement voulu avoir ou côtoyer beaucoup plus tôt alors que tu es l'instigateur même de cette distance trop présente depuis le retour de tous les captifs de Thanos, toi y compris ! L'entêtement d'une bourrique qui ne veut rien savoir. Ca te revient violemment dans la face sous les sons qui s'échappent des fines lippes de l'avocate. Tout type d'analyse mis à part, il y a toujours eu cette forme de confiance tacite. Cette sensation qu'il n'y avait que de la sincérité et de la vérité dans vos échanges. Raison qui avait amené à ce naturel, cette découverte et ce rapprochement des plus spontané et nullement calculé. Et c'est cette sincérité dont elle fait preuve qui te fait ressentir une connerie monumentale à ton propre égard. Son manque est exprimé d'entrée de jeu alors que tu n'avais eu de cesse de l'éconduire de cette hargne que tu peux si bien avoir. Tu ne le lui dis pas mais, oui, tu éprouves cette débilité. Tu sais que tu en es le coupable, et encore plus l'idiot borné de cette fameuse équation. Si ton coeur inexpérimenté s'était égaré dans l'incompréhension, toutes les pièces du puzzle retrouvée depuis ton retour en ce monde étaient amplement suffisantes pour t'ouvrir les yeux sur la nature des faits et des événements. Non, elle n'était coupable de rien. Et, non, ce n'est malheureusement pas suffisant pour faire céder cette barrière de protection que tu entretenais. Pas d'un claquement de doigts. Pas en une fraction de secondes. Bien que, sois honnête, et reconnais qu'elle te touche profondément... Intérieurement, dans les débats incessants entre ta conscience et ton subconscient, oui, ça a sa place. Ton regard se baisse sous une allure finement désolée et un petit rictus qui n'en n'est pas totalement hein. Réflexe nerveux. Une partie de toi a juste envie de lui balancer aussi franchement que brutalement qu'elle t'as tout autant manqué, tant cela soit par vos conversations ou juste d'être face à elle. A son aura. Sa prestance. Sa féminité. Mais le blocage demeure dans le creux de ta gorge. La lutte intérieure est réelle mais finalement vaine, vu qu'elle rebondit de plus belle sous un échange de rougeur visible de part et d'autres. Oui, c'est pour elle que tu avais sorti ton unique costume. Bien sûr que c'était pour elle que tu avais voulu faire preuve d'élégance. Et, fatalement, ça te touchait qu'elle le témoigne. Quelle autre réaction, à part ce sourire un peu plus étiré et ce rougissement aurait-il pu y avoir ?! « Mon... sourire... ? » Elle a réussi à légèrement t'amuser, preuve en est de tes lippes étirées alors que tes sourcils avec finesse, sous effet d'une intrigue peut-être. « Je peux essayer de conserver ce conseil et de le mettre en pratique, à l'occasion. » Rétorques-tu bien malgré toi sous cette allure toujours aussi alerte, tendue et nerveuse. Tu n'avais toujours pas regardé la carte mais un apéritif sera volontiers le bienvenu, histoire de te dérider de manière beaucoup plus naturelle.

L'envie de sourire ne peut être totalement présente lorsque la réalité revient sur le devant de la scène. L'avocate n'a pas besoin d'expliquer concrètement ce qui a pu se produire durant ces cinq années. Sa seule réponse, aussi éludée soit-elle, est suffisante pour que tu essayes de te mettre à sa place durant un court instant. Tout ce que tu avais vécu et traversé en une poignée de secondes, elle, elle l'a vécu sur cinq années. Cinq années qui ont du paraître interminable. Cinq années durant lesquelles elle avait peut-être perdu beaucoup plus que tu ne pouvais l'imaginer ! Toi, tu n'avais qu'une tortue de terre que tu avais domestiquée. Mais elle ? Tous ses amis ? Toute sa famille ? Qu'en avait-il été ? Devoir répondre alors sous le comment tu allais te parait tellement dérisoire et futile sur l'instant. Ton regard et ton visage se sont rabaissés vers la table et la carte que tu ne regardes toujours pas à vrai dire, pas consciemment en tout cas. Mais il ne sert à rien de demeurer aussi fermé qu'une porte de prison ! Alors tu te risques... Tu te risques à dévoiler les morceaux de ton histoire, même s'ils doivent paraître assez simplistes pour une victime ayant échappé au Snap... « Disons que le snap était intervenu alors que ma vie prenait un nouveau tournant... Mais au final, rien ne change vraiment. Les problèmes demeurent les mêmes. La source en est juste différente. Mais, actuellement, cela ne m'empêche pas de pouvoir travailler librement sur mes projets. Et je pense qu'il serait assez ingrat d'en demander plus. » Expliques-tu avec ce sérieux qui te colle à la peau. Dans la foulée de cette mini-tirade, tu as pris la liberté de remplir vos verres d'eau et de venir en boire une gorgée du tiens. « En dehors de ça... tout inventeur et scientifique sait que son travail est beaucoup plus captivant que son quotidien de vie en lui-même. » Ironises-tu sous l'arrivée du serveur venant déjà s'enquérir de vos commandes. L'occasion d'enfin poser ton regard assez rapidement sur le menu et passer tout aussi rapidement commande. Échange de politesse, de sourires convenus et de récupération des cartes, c'est sous le départ dudit serveur que tu te risques toutefois à te dérider un tant soit peu. En effet. Tu attrapes ton verre. « Jennifer... » Tu viens en boire une gorgée. « Je suis pas très... à l'aise... pour ce genre de choses... » Ton verre se repose sur la table. Tu ne l'as toujours pas regardé une seule fois depuis le départ du serveur. Tes doigts se concentrent sur le pied du verre que tu fixes des yeux, alors que ta mâchoire se contracte. « Enfin, je veux dire... j'aurais aimé ne pas... faire partie des victimes, de ce snap... ou, tout du moins... pouvoir échanger ma place avec la tienne... » Finis-tu par dire, le visage demeurant toujours quasi fermé et relativement sérieux, avec une pointe d'amertume saupoudrée de mélancolie, alors que tes yeux se redressèrent pour se planter dans les siens.
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